Into The Flames - by Sendreen (Concours 6)
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Into The Flames - by Sendreen (Concours 6)
Mon OS a pris un peu de longueur. Je ne reprends pas d'univers ou de personnage en particulier mais comme d'habitude, j'aime m'inspirer de mes lectures, entre autres Fifty Shades pour cette fois. Bonne lecture.
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Cela faisait maintenant plus d’une semaine que mon grand frère avait disparu. La police avait commencé les recherches mais n’avait trouvé aucun élément. J’avais alors pris la décision de partir seule à sa recherche. J’avais un avantage, je le connaissais bien mieux que la police. Je savais que malgré son air innocent, il n’avait certainement eu aucun mal à se mettre dans le pétrin tout seul.
Il était quelqu’un de bien, la plupart du temps. Un peu comme moi. Nous nous ressemblions à bien des égards. Il avait un côté sombre qui prenait le contrôle de temps à autres et je savais que c’était sur cet aspect là que je devais me concentrer. Il venait juste de fêter ses 18 ans, il avait dû choisir une façon toute à lui de les célébrer.
Moi aussi par moments je sentais une noirceur en moi et faisais des choses dont je n’étais pas fière. Mon psychologue m’avait dit que c’était souvent ce qui arrivait aux adolescents, que c’était dû aux hormones. Mais je savais que ce mal qui me rongeait était là depuis bien plus longtemps. Mon frère avait le même petit souci que moi, c’était pourquoi moi seule et non les flics pouvais le retrouver, eux ne pouvaient pas comprendre.
Le sans abri qui traînait tout le temps à deux pas de chez nous durant la journée m’avait dit qu’il avait aperçu mon frère dans un autre quartier la nuit de sa disparition. J’avais obtenu une adresse et cela faisait plusieurs heures maintenant que je parcourais le quartier des Bressons afin de trouver un indice, quelqu’un d’autre l’ayant aperçu.
Quand je passai devant une somptueuse vieille bâtisse, je me sentis irrésistiblement attirée par elle. Je n’avais toujours aucune information sur l’endroit où était retenu mon frère. Je savais qu’il était soit mort, soit retenu contre son gré, car sinon il aurait tout fait pour me donner de ses nouvelles. Mais je préférais l’idée qu’il ait été enlevé.
Je traversai un jardin broussailleux et montai les marches du perron mais un homme me barra le passage juste devant la porte d’entrée.
Il était un peu plus grand que mon frère. Des cheveux dorés encadraient son visage dur et ses yeux perçants d’un marron presque noir me firent reculer d’un pas. Une force invisible émanait de lui et sans savoir pourquoi, je sus dans mes tripes que je devais avoir peur de lui. Je reculai encore d’un pas puis dégringolai les marches et me retrouvai les fesses dans la boue, dans le jardin abandonné de la bâtisse.
-Comment êtes-vous arrivée ici ? Dit l’homme d’un ton d’outre tombe qui me glaça les os.
Comment pouvait-il faire cela ? Il n’avait qu’à me regarder droit dans les yeux ou me parler de ce timbre grave et froid pour que je sois terrorisée. Il était pourtant plutôt pas mal à voir avec son corps musclé et sa stature bien droite et sûre d’elle.
Je me relevai, honteuse d’être tombée si bêtement dans les escaliers, frottai un peu mon pantalon afin d’y enlever la boue, puis fixai l’homme droit dans les yeux en masquant ma peur.
- J’ai cru voir quelque chose. M’empressai-je de répondre, ne trouvant pas d’excuses à la raison pour laquelle je me trouvais là. Avez-vous vu ce garçon ? Lui dis-je en lui tendant une photo de mon frère.
Il continua à me fixer de son regard menaçant et ne bougea pas, ignorant ma demande.
- Vous ne me faites pas peur ! Dis-je en espérant que le fait de le dire calmerait les battements de mon cœur. J’ai peut-être été surprise mais je n’ai pas peur de vous.
-Ah bon ? Dit-il en glissant sur le sol jusqu’à moi, me dominant de toute sa hauteur. Mon cœur repartit de plus belle et je me raidis, tous mes muscles me disant de m’enfuir mais je tins bon.
Cet homme semblait cacher des choses. Que faisait-il avec des habits aussi propres dans un lieu qui semblait à l’abandon depuis des années ? Savoir que j’aurais peut-être des informations sur la disparition de mon frère me donna du courage.
- Peut être bien que je suis terrifiée, mais je n’ai pas l’intention de partir. Qu’avez-vous fait de mon frère ?
L’homme se mit à rire d’un éclat glacial.
-Peut-être bien que j’ai des informations sur ton frère. Valérien c’est bien ça ?
Je crus que j’allais m’évanouir en entendant le prénom de mon frère. Cet homme allait peut-être bien se révéler être son kidnappeur.
-Où est-ce qu’il est ? Je vous préviens si vous lui avez fait du mal… je n’hésiterai pas à…
- J’ai été très patient Anna.
-Comment connaissez-vous mon prénom ?
-Stop ! Cesse de poser des questions avant que je ne change d’avis. Ma puissance aurait dû te terrasser. Et je vois dans ton regard que tu continues à me défier. J’accepte de te donner des informations, mais il y a une contrepartie.
- Je ferai tout, tout ce que vous voulez.
-Ne promets pas des choses à n’importe qui jeune fille, ça peut être dangereux. Je t’amène ton frère, il te dit que tout va bien et tu ne reviens plus ici. Tu ne reviens plus pendant deux ans. A tes 18 ans tu m’appartiendras, tout comme lui.
Un an et sept mois plus tard
Alors que je fêtais mon 18ème anniversaire, je me remémorai cette nuit là, devant la vieille bâtisse. Mon frère était venu me voir. Il était apparu enveloppé d’une aura puissante et qui ne lui était pas familière, quelque chose avait changé en lui.
-Anna, tu n’aurais jamais dû venir jusqu’ici.
-Vlen, dis-je d’une voix tremblante.
Je l’avais toujours surnommé ainsi. Il se précipita vers moi et me serra dans ses bras.
- Je vais bien Anna, je t’assure, tu n’as pas de souci à te faire. Rentre à la maison maintenant.
- Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ?
Il soupira puis se recula un peu pour pouvoir me regarder dans les yeux.
- Tu le sais au fond de toi. On a toujours su qu’on était différents. J’aimerais tellement être capable de te protéger d’eux. Mais ils sont bien trop puissants et toi aussi tu vas devoir les rejoindre, c’est inévitable. Si tu restes sage, ils ne t’embêteront pas avant tes 18 ans, comme c’était prévu.
Mes yeux s’embuèrent.
-Qu’est-ce qu’ils sont ? Qu’est-ce qui m’attend ? Dis le moi Vlen. Pourquoi est-ce que tu ne peux pas rentrer à la maison ? J’ai besoin de toi, tu es mon grand frère.
- Je sais Anna, mais tu vas être forte. Prend soin de maman et sois sage.
Etre sage était une notion assez difficile pour quelqu’un comme moi. Ma notion du bien et du mal était plutôt une nuance de gris. Je savais parfaitement ce qui était mal. Prendre du plaisir à martyriser un camarade de classe de primaire, même si c’était une brute épaisse, n’était pas bien. Faire taire le chien du voisin en lui envoyant des boulettes de viandes bourrées des somnifères de ma mère, ce n’était pas bien, même s’il nous empêchait de dormir nuit après nuit.
Mettre hors de lui mon père alcoolique jusqu’à ce qu’il défasse sa ceinture et me corrige, diffuser une photo de mon professeur de français avec sa maîtresse sur facebook parce qu’il m’avait fait des avances, c’était jouer avec le feu.
Je m’étais souvent demandé pourquoi j’avais autant de colère en moi et d’où celle-ci venait. J’en étais venue plusieurs fois à la conclusion que c’était ma nature, que cette rage faisait parti de moi. Un jour, Vlen m’avait dit que nous devions être possédés par le Mal. Il n’y avait fait allusion qu’une seule fois et n’avait plus souhaité en reparler après mais depuis que je l’avais revu devant cette vieille bâtisse, je commençais à croire qu’il avait sûrement vu juste. L’homme qui m’avait barré le passage avait tout l’air d’un vrai méchant sous ses faux airs de Casanova.
J’étais toujours plongée dans mes pensées quand je remarquai qu’il y avait quelqu’un d’autre dans ma chambre. J’étouffai un cri en mettant ma main devant la bouche et fis un pas en arrière. Un jeune inconnu qui semblait à peine plus âgé que moi se tenait près de la fenêtre de ma chambre. J’entendis les battements de mon cœur qui s’affolait.
- Je m’appelle Malek, je suis ton superviseur, excuse-moi de t’avoir fait peur.
Je me retins d’éclater de rire. Cela venait certainement des nerfs.
- Je suis prête à vous suivre, me contentai-je de lui dire.
J’avais tenu ma promesse, j’avais été aussi raisonnable que possible et avais poursuivi ma scolarité parce que Vlen me l’avait demandé et j’avais confiance en lui. Si ce qui m’attendait était inéluctable, alors je ferai face et ne montrerai pas ma peur. Quand Malek s’approcha de moi, je pensai à ma mère. Celle-ci allait se retrouver sans ses deux enfants. J’essuyai les larmes qui coulaient sur mes joues d’un revers de manche et sans savoir ce qui m’attendait, je saisis les mains que Malek me tendait.
Cela faisait huit ans maintenant que ma véritable nature m’avait été révélée. J’étais un démon. De dernière classe, certes, et avec quasiment aucun pouvoir par rapport à d’autres. Mais je pouvais tout de même manipuler l’esprit des humains à ma guise, guider leurs choix, les rendre plus irritables.
J’avais d’abord été furieuse de l’apprendre et plus que surprise puis en y réfléchissant bien, je m’étais dit qu’il y avait toujours eu quelque chose qui ne tournait pas rond chez moi, même quand j’étais humaine. Tout avait pris sens le soir de mes 18 ans. Malek m’avait ramenée dans la vieille bâtisse, le nid des démons. Et mon frère Valérien m’avait tout raconté. Que depuis tout petit, nous avions été choisis pour devenir des démons. Qu’il y avait des démons supérieurs, en ligne directe avec Lucifer, comme Ephraem, l’homme qui m’avait barré le passage la première fois que je m’étais présentée sur le perron du nid des démons. Qu’il y avait également des démons de seconde classe, troisième classe et dernière classe, comme nous deux.
Malek avait pris la relève. Il était mon superviseur et veillait sur moi depuis le berceau. Il allait tout m’apprendre sur ce nouveau monde qui s’offrait à moi. Il était lui-même un démon de troisième classe et avait en charge l’éducation des jeunes démons.
J’avais eu beaucoup de mal à les prendre au sérieux. Ephraem était alors apparu dans la pièce dans une brume noire.
-Anna, content de te revoir. Je vois que tu as suivi le conseil de ton frère et que tu as attendu sagement tes 18 ans. Bien.
Vlen et Malek s’étaient reculés et j’avais ressenti la puissance d’Ephraem parcourir mon échine mais n’avais pas bougé, affrontant son regard perçant. Je préférai passer sur le fait que j’avais été contrainte à faire des travaux d’intérêt généraux parce que j’avais été mêlée à une bagarre. La star du lycée n’avait pas supportée que je le le traite d’homophobe raciste devant tous ses potes mais c’était exactement ce qu’il était. Une bagarre avait éclaté et il avait fini aux urgences avec un bras cassé. Hélas sa mère l’aimait beaucoup et partageait le même point de vue que son fiston adoré. Avec tous mes antécédents, je n’avais pas eu d’autre choix que d’obtempérer.
Ephraem sourit. Il portait un pantalon noir et une chemise de la même couleur. Ses cheveux dorés et ébouriffés contrastaient avec la couleur monochrome de ses habits soigneusement repassés. Il avait relevé une manche de sa chemise jusqu’au coude puis s’était dirigé vers un autel où se trouvait un poignard. Je le trouvais magnifique mais la vue du poignard m’effrayait plus et je décidai finalement de rejoindre Vlen.
- Ce n’est qu’un petit rituel, Ephraem ne te veut pas de mal, m’assura celui-ci.
- Il est temps que tu rejoignes nos rangs et que tu deviennes l’un des notre, dit Ephraem.
- Qu’est-ce que vous êtes exactement ? Parvins-je à articuler.
-Des démons Anna et toi aussi. Enfin tu le seras à cinquante pour cent dans un instant.
-Quoi ?
-Viens à moi Anna, dit-il d’un ton autoritaire.
Je m’approchai de lui, plus inquiète à la vue du poignard que par le ton menaçant qu’il employait.
Ephraem s’était ouvert l’avant bras d’un mouvement rapide et avait fait une petite coupure sur mon index droit puis il avait mêlé nos sangs en récitant la formule qui allait me lier au groupe.
J’étais semi démone, semi humaine, comme Vlen. Il y avait des humains qui devenaient démons en fonction de ce qu’ils accomplissaient sur Terre. Mais mon frère et moi avions été choisis dès notre naissance. Nous avions vécu nos dix huit premières années en tant qu’humain à part entière, puis Ephraem nous avait initié à son monde. Certains démons pouvaient être terrifiants et accomplir des choses dont je ne pouvais même pas me douter. Pour ma part, mon côté humain me permettait de continuer à me glisser parmi eux. Mais si l’on me regardait droit dans les yeux, on pouvait alors voir mon âme et comprendre que j’étais loin d’être la douce Anna.
Etonnamment, c’est en tant que démone que j’avais enfin trouvé ma place. Quand je n’étais qu’une humaine, les gens pointaient du doigt mon mauvais caractère, mes idées qu’ils qualifiaient de malfaisantes. J’avais toujours cru que j’avais une noirceur en moi qui finirait par me ronger de l’intérieur. Mais en fait elle était inscrite dans mes gènes et faisait parti de moi. Les démons que je côtoyais trouvaient toujours que j’avais un sale caractère. Mais quand je poussais des humains à exécuter certaines choses, ça n’était rien de plus que ce qu’ils n’avaient pas assez de cran pour le faire seuls. J’étais l’élément déclencheur, je les aidais à être vraiment eux même.
J’avais appris à manipuler l’esprit des humains, à les rendre plus à l’écoute de leurs motivations profondes. Je leur offrais une palette de possibilités plus étendue et c’était à eux de faire leur choix. Malek avait la même capacité que moi et l’avait d’ailleurs utilisé avec moi afin de me préparer à ma nouvelle vie. Une relation forte s’était crée entre nous, il était mon confident et mon ami. Je l’aimais, dans une certaine mesure.
- Anna, j’ai reçu une directive du démon supérieur Gregorius. Il tient à ce que ça soit son groupe qui se charge de Jérémy dorénavant.
- Comment ça son groupe ? C’est moi qui m’occupe de Jérémy depuis deux ans maintenant. Ce n’est qu’un enfant Malek, pourquoi est-ce qu’un démon supérieur s’intéresse à lui ?
-On n’a pas à se mêler de ça. C’est sa décision et on doit la respecter.
-Et qu’est-ce qu’en pense Ephraem ?
-Tu ne dois plus t’en charger Anna, Gregorius est très puissant et il obtient toujours ce qu’il veut. Promet moi de m’écouter pour une fois.
- Je trouve que je te suis plutôt loyale en général.
-En général ? Par pitié Anna, sois raisonnable.
-Anna, Malek, qu’est-ce qu’il se passe ici ? Demanda Tecla, une démone de seconde classe chargée d’aider Ephraem à maintenir l’ordre dans le nid. Des fois je me disais qu’elle avait surtout comme but de me pourrir l’existence.
-Rien qui te concerne, marmonnai-je.
- Tout ce qui est fait ou dit ici me concerne Anna. Tu dois obéir à tes supérieurs il me semble. Malek ?
-Anna est perturbée parce que Gregorius veut s’emparer de Jeremy. Et nous connaissons très bien la façon dont il gère les humains.
-Gregorius a toute autorité pour mener sa mission à sa convenance. Anna devrait également savoir ce détail.
- Foutaises, c’est un vieux pervers qui ne fait que ce qui lui chante.
Les humains étaient toujours persuadés de leur libre arbitre, de vivre leur vie comme bon leur semblait et d’être maître de leur destin. Mais tout était bien plus complexe. Une guerre faisait rage entre le monde d’en dessous et le monde d’au dessus et les humains étaient les marionnettes des anges et des démons depuis des siècles. L’Ordre mondial était maintenu par l’équilibre entre les forces du Mal et les forces du Bien.
- Qu’est-ce que c’est que tout ce ramdam ? Interrogea Ephraem en entrant dans la pièce.
Sa puissance se répandit dans toute la pièce, nous imposant le silence. Il était le démon le plus puissant de notre clan. Il était le seul à pouvoir communiquer avec Lucifer et se chargeait avec l’aide des démons de première classe de la confrontation avec les anges.
Quand je le voyais, j’étais partagée entre l’envie de l’affronter ou de toucher sa peau et goûter à ses lèvres. Il m’avait toujours fait cet effet là. Même lorsque je n’avais que 16 ans. Quand j’avais eu 18 ans, c’était lui qui m’avait donné son sang et m’avait ainsi intégré au clan. Il m’avait lié à son sang et avait ainsi crée un lien entre nous, comme avec chacun des démons à son service.
Durant mes premières années d’apprentissage, je ne l’avais que croisé à certaines occasions. Il avait bien plus important à faire que s’occuper de ma petite personne, il était le chef du clan.
Mais à chaque réunion où il rassemblait tout le clan afin de donner ses ordres, contrairement aux autres qui baissaient la tête devant lui, je le regardais droit dans les yeux et savourais sa colère face à mon obstination à refuser de me soumettre à lui. Je détestais les sentiments que j’éprouvais pour lui et prenais un malin plaisir à le mettre hors de lui dès que j’en avais l’occasion.
- Rien dont je ne puisse me charger Maître, finit par répondre Tecla en me fusillant du regard.
Quelle pétasse ! Je n’avais jamais compris comment il pouvait être aussi proche d’elle. Elle passait son temps à surveiller mes moindres faits et gestes et me rappeler où était ma place dans le clan, soit bien en dessous de la sienne.
- Dans ce cas je te laisse gérer ça pour l’instant Tecla. Anna, nous aurons une petite conversation à mon retour.
A peine Ephraem eu disparu que Tecla fondit sur moi.
- Combien de fois devrai-je te dire de baisser le regard devant notre maître ? Grogna-t-elle en me saisissant par le cou et en me maintenant dans les airs.
Je ne pus plus respirer et essayai de la faire lâcher prise en plantant mes ongles dans ses avants bras mais n’y parvins pas.
-Laisse-la Tecla, elle a comprit, lui dit Malek quand mes muscles tétanisés s’avachirent et que je sentis que j’allais perdre connaissance.
Elle me laissa tomber et je pus enfin reprendre ma respiration. J’avais envie de lui sauter dessus et lui arracher la tête ou lui planter un couteau dans le cœur mais mes bras et mes jambes ne répondaient toujours pas. Elle s’éloigna de sa démarche hautaine.
-Excuse-moi Anna, me dit Malek, je ne voulais pas que ça se passe comme ça.
- Ne t’inquiète pas, c’est à cause de ma grande gueule, lui répondis-je entre deux inspirations.
- Qu’est-ce que tu vas faire alors ?
-Je ne sais pas, il faut que j’y réfléchisse.
- Sois prudente.
- Je ne peux pas le laisser entre les mains de n’importe qui tu comprends ? Il est fragile et trop influençable. Je dois le revoir.
- Chut, ne m’en dis pas plus. Nous avons notre tour d’inspection qui nous attend.
- Dans ce cas c’est parti !
Nous sortîmes de la vieille bâtisse. J’avais pris l’habitude de l’appeler ainsi suite à ma première visite mais en fait une fois que la frontière de la magie était franchie, le bâtiment était très classe, en pierre brute avec de grandes pièces et de hauts plafonds, une cheminée immense dans chaque pièce et plus de chambres qu’il n’en fallait pour chacun.
Une fois arrivés en ville, nous nous séparâmes. Nous avions chacun des humains à notre charge. Un lien particulier se créaient avec eux, nous étions capables de lire en eux, nous pouvions ainsi suivre leur évolution. Ils avaient pour la plupart un rôle important à jouer dans le futur et nous les y préparions.
Après avoir visité mes protégés, je me retrouvai devant l’immeuble où Jeremy vivait avec son père. Sa mère était morte trois ans auparavant. Je savais que je risquais gros si je décidais d’aller le voir. J’avais toujours caché ma présence, Jeremy ne savait pas qui j’étais. Mais si Gregorius apprenait que je n’avais pas respecté sa directive, il aurait toute autorité pour me punir, il pouvait même me faire exécuter. Les ordres des démons supérieurs sont indiscutables et il y a tout un règlement barbant. Si Ephraem ou Tecla apprenaient ma petite incartade, je risquais également de passer un sale quart d’heure.
Je décidai que la priorité était de m’assurer que Jeremy était en sécurité, après tout il s’agissait d’un petit garçon de cinq ans, je ne pouvais pas le laisser entre les mains de quelqu’un qui ne s’occuperait pas correctement de lui, que ça soit son père ou Gregorius. Je me rendis invisible aux humains en utilisant mes pouvoirs démoniaques puis me dirigea vers sa chambre.
Jeremy avait assisté à la mort de sa mère, il était avec elle dans l’accident de voiture. Son père avait sombré dans l’alcool et le négligeait. Je soupçonnais même qu’il s’en était pris à lui, peut-être pas physiquement mais il était brut. Mais Jeremy aimait son père et il était encore trop jeune pour se rendre compte du mal qu’il lui faisait. Alors depuis que je le suivais, je faisais en sorte de le rendre plus fort et plus confiant.
Quand j’entrai dans sa chambre, je le vis en train de jouer sur un tapis au sol. Ses cheveux formaient des petites boucles blondes soyeuses. Il avait de jolies fossettes sur les joues quand il riait et des yeux verts en amandes. Il ferait craquer les filles plus tard. Je l’observais jouer aux voitures lorsque je le vis se raidir quand la porte s’ouvrit.
- Papa ! Cria-t-il en se jetant dans les bras de son père.
Celui-ci le souleva et l’emmena jusqu’à son lit puis l’installa et le borda.
- Il est l’heure de dormir maintenant Jeremy.
Apparemment, Jeremy était en sécurité pour cette nuit. Je m’en allai.
Lorsque je pénétrai dans la vieille bâtisse, je n’eus pas le temps de m’éclipser dans ma chambre qu’Ephraem me faisait signe de le suivre dans son bureau. Il n’avait pas oublié la conversation qu’il m’avait promise. Son regard était neutre mais je sentais sa puissance se diffuser autour de lui alors que je me trouvais encore loin de lui.
- Anna, entre ! Dit-il d’un ton pincé.
J’entrai dans son immense bureau, je me demandais bien ce qu’il y faisait, est-ce qu’il se prenait pour un chef d’affaire ? Il y avait un énorme bureau en chêne massif et une porte qui menait à un endroit dont je ne connaissais heureusement que le nom qu’on lui donnait: la chambre des tortures. Des chaises confortables entouraient le bureau et un canapé trônait dans un coin. Deux étagères pleines d’anciens livres emplissaient tout un pan de mur. Ce bureau était décoré dans des teintes marron et accueillantes mais il était définitivement flippant. Ephraem était un démon supérieur après tout, qu’est-ce qu’il pouvait bien avoir à faire qui nécessitait un bureau ? Exterminer des anges ? Créer des démons ? Il n’y avait pas besoin de tâche administrative. Je ne savais pas grand-chose sur lui au final.
-Assieds-toi.
J’aurais préféré rester debout, je me sentais un peu mal à l’aise face à son mètre quatre vingt cinq tout en muscles. Et puis ses pouvoirs me donnaient la chair de poule mais je m’assis. Dire que Tecla se plaignait que je n’étais pas assez docile !
- Tecla va devoir s’absenter pendant une durée indéterminée.
Chouette ! Enfin une bonne nouvelle. Je tentai de cacher mon sourire mais à son air mécontent je compris que j’avais échoué.
-Ceci dit, elle a tenu à me dire avant de partir qu’il fallait t’avoir à l’œil et que tu avais tendance à n’en faire qu’à ta tête.
La pétasse ! J’allais me relever et me mettre à aboyer qu’elle racontait n’importe quoi mais je gardai le silence.
- J’ai eu quelques échos ton caractère Anna et c’est assez rare que je prenne le temps de le faire, ajouta-t-il, mais à partir de maintenant je serai ton superviseur.
Si je n’avais pas été bien calée dans mon siège, je crois que j’en serais tombée ! Ephraem mon superviseur ? J’étais vraiment dans la merde et jusqu'au cou. Quel caractère ?
-Et Malek ? Demandai-je. Je ne voulais pas me séparer de lui. Il savait tout de moi et ses conseils étaient précieux.
- Il restera ton superviseur également, je ne serai pas tout le temps disponible, j’ai d’autres tâches à accomplir, mais quand je serai là, tu devras me faire tes rapports. Je souhaite connaître l’évolution de tes missions. Est-ce que tu as des objections ?
Euh…oui ! Tecla avait déjà tendance à me fatiguer mais je craignais le pire avec un démon supérieur derrière mes basques. J’avais aussi peur de ne pas savoir me comporter correctement si l’on était trop souvent en contact, Ephraem avait tendance à me faire ressentir des émotions plutôt contradictoires, c’était surement de là que venais ma rogne. Je n’aimais pas son ton air autoritaire. Et il n’allait pas me faciliter la tâche avec Jeremy. Je soupirai.
-Aucune.
Sale menteuse !
-Parfait. Dans ce cas tu vas pouvoir m’expliquer pourquoi tu es retournée voir Jeremy alors qu’il ne fait plus parti de tes protégés.
-Je…
Merde ! Comment est-ce qu’il savait ça ?
- Gregorius n’en a rien à faire de ce gosse, tout ce qu’il…
- Stop Anna! Coupa Ephraem. Je te pensais plus intelligente que ça mais tu agis comme si tu étais totalement inexpérimentée.
-Je sais ce que je fais !
-Ah bon ? Parce qu’on ne dirait pas. Gregorius a demandé à obtenir un contrat sur Jeremy et il l’a obtenu, nous ne pouvons rien y faire et si tu t’obstines dans ce sens, tu en subiras les conséquences.
- Je suis prête à les assumer.
Je pris une seconde pour méditer sur ce que je venais de dire. A quoi m’engageai-je exactement ? Mais je ne voulais pas que Jeremy tombe entre les mains de n’importe qui, c’était le plus important à mes yeux.
- Je ne veux plus que tu retournes le voir Anna, c’est trop dangereux. Tu peux disposer.
J’allais répliquer quand il répandit son pouvoir dans la pièce. Tout mon corps se mit à me picoter et j’eus du mal à inspirer suffisamment d’air. Je commençais à suffoquer mais ne lâchai pas Ephraem du regard. Quand mes poumons se mirent à réclamer douloureusement de l’oxygène, je le mitraillai du regard puis n’eus plus le choix et sorti du bureau.
- Bonne nuit Anna, j’attends ton rapport demain soir, dit-il.
Est-ce que c’était un rire contenu que je pouvais entendre ?
Une fois en dehors de la pièce j’inspirai une goulée d’air salvatrice et envoya un coup de pied dans la porte de son bureau. En m’éloignant je l’entendis rire. Dire que je me plaignais de Tecla !
-Alors ? Qu’est-ce que le grand manitou voulait ? Me demanda Malek une fois que je rejoignis ma chambre.
-Il voulait m’annoncer une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle c’est que Tecla va partir un long moment.
- Cool ! Ca c’est une super nouvelle ouais. Il vient de t’enlever une écharde du pied !
-Une épine Malek ! L’expression c’est une épine du pied.
- Ah oui. Et la mauvaise ? Normalement on commence par la mauvaise nouvelle.
- J’y viens. Ephraem va être mon superviseur dorénavant.
Malek me regarda hébété.
- Ephraem va se charger de ton éducation ? Et depuis quand il a le temps de se charger de ça ? Et moi alors je deviens quoi ?
- Apparemment tu gardes ton post.
-Alors tu vas bosser avec le grand chef !
-Ne me parle pas de malheur, je commence à me demander si ce n’était pas mieux d’avoir à faire à Tecla.
Malek éclata de rire.
- C’est que tu dois vraiment être dans la merde alors ! Souffla-t-il.
- Jusqu’au cou, il veut un rapport quotidien de l’avancée de ma mission. Et il m’a interdit de revoir Jeremy, dis-je tristement.
Est-ce que j’allais vraiment lui obéir sur ce point ? Je n’en étais pas sûre. Je n’étais pas rassurée pour l’avenir de Jeremy et le ton intransigeant d’Ephraem me donnait envie de passer outre. J’allais finir par me brûler les ailes !
Le lendemain, je passai plusieurs fois devant l’immeuble de Jeremy, j’avais besoin de le voir, de m’assurer qu’il allait bien, mais je savais qu’il ne fallait pas que je le fasse, ordre du grand chef ! Ephraem m’avait mis à la porte de son bureau en me montrant l’étendue de ses capacités, merde il était doué ! Je me contentai de rester à l’extérieur. Brave fille, Tecla serait fière de moi. Je souris à l’idée de ne plus croiser son chemin.
En rentrant, je me rappelai douloureusement qu’Ephraem allait me demander de lui faire un rapport. Il m’avait expressément demandé de ne plus approcher Jeremy, alors je fus heureuse de n’avoir rien tenté pour cette fois.
Un mot m’attendait dans ma chambre, posé sur la table de ma minuscule cuisine.
J’attends ton premier rapport à 19h
Merde ! J’étais bien contente de n’avoir que des choses positives à lui dire. Malek entra dans ma chambre et aperçut le mot.
- A ce que je vois vous en êtes déjà aux mots doux.
Je lui jetai un regard noir. Ca n’était vraiment pas le moment.
- Tu ne pourrais pas lui dire que je n’ai besoin que de toi comme superviseur ?
- Et risquer de le mettre en colère ? Mieux vaut toi que moi, je passe mon tour.
- Merci du soutien Malek, t’es un vrai ami.
- Anna, je me rappelle parfaitement de la première fois que je lui ai désobéi, ça a aussi été la dernière. S’il veut être ton superviseur, je ne compte pas le contrarier.
- Trouillard !
- Et j’assume complètement. Il est 18h55, à ta place je ne le ferai pas attendre.
- Tu me fiches les jetons Malek.
-Excuse-moi Anna, ça n’était pas ce que je voulais. Tecla était impulsive et ne pensait que par Ephraem. Mais lui, il sait ce qu’il fait et il le fait bien. Il est dur des fois mais il fait ce qu’il a à faire. Mais bizarrement il semble accepter de te laisser un peu plus de liberté qu’à d’autres.
- Bon, à tout à l’heure, je ne veux pas être en retard pour ma condamnation.
-Trouillarde !
J’entrai dans le bureau d’Ephraem à 19h pile, sans toquer, après tout il m’attendait. Il leva les yeux du livre qu’il était en train de parcourir et me fixa de son regard sombre et perçant. Je me dis alors que j’aurais peut-être dû frapper finalement mais m’avançai nonchalamment, ravie de son air réprobateur.
- Bonsoir Anna. Installe-toi sur le canapé, j’arrive dès que j’ai terminé ce que je suis en train de faire. C’est important et ça ne sera pas long.
Je m’assis sur le canapé et patientai. Il y avait des assiettes avec de quoi manger sur la table basse, des tomates cerises, des olives, des crackers et encore d’autres choses délicieuses. Il avait prévu qu’on mange en même temps ? Décidément je ne savais pas où il voulait en venir. Il finit par refermer son livre et s’approcha.
- Comment a été ta journée ?
- Très bien.
Ephraem vint s’asseoir à côté de moi sur le canapé.
- J’ai pu voir que tu as en charge Michael Meyer.
- Oui.
- Où est-ce qu’il en est ?
- Il fera un très bon avocat. Lui répondis-je évasivement.
- Et il sera dans notre camp.
Je n’aimais pas voir les choses comme ça. Je me contentais d’apporter mon aide à certaines personnes afin de leur permettre d’accomplir ce pour quoi elles étaient nées. Ephraem pensait uniquement à ce qu’elles pourraient apporter à son clan en étant parfaitement manipulées ou en devenant l’une des notre si tel était le souhait de Lucifer.
- Je vois que John Metrone s’est lancé dans la politique. Tu es douée Anna. Tu sais emmener les personnes dont tu as la charge où tu le souhaites. Sers-toi, dit-il en montrant les divers aliments disposés dans les petites assiettes, un verre de vin ?
Je hochai la tête, je ne m’étais pas attendue à ce genre de rendez-vous quotidien, ça pouvait être agréable finalement. Je laissai mon regard se poser sur le visage d’Ephraem, puis sur son torse. Il avait beau être intransigeant et un sacré connard par moment, il n’en était pas moins un mec sexy et tout à fait à mon goût. Je ravalai ma rage à l’idée de penser à un truc comme ça à son sujet.
- Oui, merci. Libre à lui de choisir la carrière qu’il souhaite, je lui ai juste montré la voie, ajoutai-je en revenant à John. J’attrapai une tomate cerise et l’enfournai.
- Et tu le fais très bien.
Oh ! Un compliment ?
-J’aimerais que l’on parle de Jeremy. Dis-je quand j’eus avalé la tomate, c’était le moment ou jamais. Je n’avais pas apprécié la façon dont il avait éludé le problème la veille.
- J’espère que tu n’es pas allée le voir ! Grinça-t-il. Je t’assure que tu ne risquerais pas uniquement la colère de Gregorius si j’apprenais que tu ne m’avais pas obéis.
J’avalai une gorgée de vin en manquant de m’étouffer. Il n’avait pas vraiment changé d’avis à ce sujet. Je passai sous silence mes allées et venues devant l’immeuble de Jeremy. Je fus soulagée de constater qu’il ne m’interrogea pas plus sue ce sujet. J’hésitais à lui parler ce que j’avais voulu dire avant qu’il profère ses menaces.
Il attrapa une olive qu’il glissa dans sa bouche. Je le regardai faire stupéfaite. Bordel il était sexy, vraiment sexy ! J’avais envie de lui faire goûter moi-même à une olive à la grecque et lui glisser entre ses lèvres charnues.
-Anna ? Qu’est-ce que tu voulais me dire ? M’interrompit-il dans mes pensées.
- Rien, je me fais juste du souci pour l’avenir de Jeremy. Il est très fragile et j’ai cru comprendre que Gregorius n’était pas un tendre.
- Oh non, ça pour ne pas être un tendre, il en est plutôt loin. Il dirige son clan à la baguette.
- Pire que toi ? M’exclamai-je avant de me rendre compte de ce que je venais de dire.
Je piquai un fard.
- Je dois prendre ça comme un compliment ? Dit-il sèchement.
- Je veux dire que tu es déjà très exigeant.
- Pas assez pour toi à l’évidence, rétorqua-t-il amusé. Tu as d’autres choses à me dire ?
-Non.
- Dans ce cas, à demain. J’aimerais que tu traites avec plus d’attention Michael Meyer, je ne voudrais pas qu’il abandonne la brillante carrière qu’il a devant lui.
Je sortis du bureau d’Ephraem dubitative.
Le lendemain, je passai la journée à m’assurer que mes protégés continuaient à être coopératifs. Je fis particulièrement attention à Michael, comme me l’avait demandé Ephraem. Il en était à sa troisième année de fac et plusieurs cabinets d’avocats l’avaient déjà contacté afin de lui offrir un poste dès qu’il aurait son diplôme, l’un d’entre eux lui avait même proposé de lui rembourser son prêt étudiant mais il avait refusé. Il prenait une telle assurance en lui. Il souhaitait rester libre et accomplir le parcours qu’il avait choisi, même si parfois il aurait préféré être plus souvent au chevet de sa mère malade. C’était son point faible, l’amour pour sa mère le détournait de ses études. Mais j’avais confiance en lui, il saurait faire les bons choix.
Quand j’eus terminé mon inspection, j’eus une pensée pour Jeremy. Je me languissais chaque jour d’aller le retrouver avant. Il était une vraie bouffée d’air frais. Et maintenant il était entre les mains de la mauvaise personne. Qu’avait-il prévu pour lui ? Sans remarquer, j’avais conduit jusqu’à son immeuble. Je me garai et attendit de le voir, il rentrerait bientôt de l’école.
Je restai en face de l’immeuble jusqu’à 18h mais ne l’aperçus pas. Où était-il ? J’hésitai deux secondes, Ephraem serait très en colère. Mais si je faisais vite, Gregorius n’en saurait rien. Je fis donc un pas vers l’entrée.
-Anna ! Puis-je savoir ce que tu fais ici ?
Merde ! Je reconnus le ton dur de mon superviseur très intransigeant. Comment avait-il su que j’étais là ?
-Je t’ai posé une question Anna !
Son visage était crispé sous la colère et ses yeux envoyaient des éclairs. Il se plaça devant moi. Réfléchis ! La vérité.
- Je n’ai pas été le voir. J’ai roulé jusqu’ici sans réfléchir, ce n’était pas calculé.
- Mais tu comptais aller le voir, réponds !
-Non !
-Menteuse, dit-il en claquant lourdement sa main sur mes fesses.
Je criai de surprise et de douleur.
- Le dernier qui a fait ça n’est plus là pour en parler ! Soufflai-je.
Ephraem haussa un sourcil. Je n’aurais peut-être pas dû aller jusque là. Je commençai à m’inquiéter pour ma petite personne.
- C’est une menace ? Gronda-t-il.
Je me décomposai. Puis il éclata de rire.
- Tu es surprenante Anna. Rentrons avant qu’on ne nous voit ici.
Je n’osai pas bouger. Est-ce qu’il avait vraiment l’intention d’en rester là ? Je n’avais pas vraiment envie de marcher devant lui, vulnérable, mes fesses me picotaient encore. Pourquoi est-ce qu’il ne marchait pas devant ? Comment était-il venu ? Quand il me fit signe de retourner à la voiture en la pointant du doigt avec son regard menaçant, je soupirai intérieurement et m’élançai rapidement, inquiète pour mes arrières. Je m’installai au volant et me raidis quand je posai mes fesses sur le siège mais ça ne fut pas douloureux. Je me détendis alors et mis ma ceinture. Ephraem s’était installé sur le siège passager et je constatai qu’il avait souri tout le long.
- La prochaine fois que tu me désobéis, tu ne pourras pas t’asseoir aussi rapidement Anna, dit-il doucement d’un ton menaçant.
J’allumai le contact en déglutissant difficilement, l’avertissement avait été reçu cinq sur cinq.
- Je n’aime pas quand tu dis ce genre de choses.
Il sourit puis regarda devant lui, je démarrai.
Pourquoi est-ce que la seule chose qu’il m’interdisait vraiment de faire était de revoir Jeremy ? J’avais beau être persuadée qu’il n’hésiterait plus à mettre en œuvre ses menaces et que j’aurais du mal à l’en dissuader, je ne pouvais pas m’empêcher de penser à Jeremy. Pourquoi ne s’était-il pas montré aujourd’hui ? J’étais inquiète pour lui, il fallait que j’aille le voir, que je m’assure qu’il allait bien. Et merde !
Je passai la soirée à essayer de me convaincre que Jeremy allait bien, qu’il était peut-être tout simplement resté à la maison. Mais il ne ratait jamais l’école et sa voisine le ramenait tous les jours à 16h45. Elle le gardait jusqu’au retour de son père à 20h. Est-ce que c’était à cause de Gregorius ? Que lui faisait-il ?
-Content de voir que tu es toujours vivante Anna.
- C’est toi qui lui as dit où j’étais ? Dis-je d’un air fâché.
-Non, mais il a dû comprendre tout seul. Tu as tendance à n’en faire qu’à ta tête quand il s’agit de Jeremy. Est-ce que tu as pu le voir ?
- Non. Je commence à m’inquiéter, je ne sais pas quoi faire.
- Tu distrais Ephraem, il n’a pas cessé d’afficher des sourires aujourd’hui. Il n’était pas concentré sur sa tâche.
- Arrête de raconter n’importe quoi !
Est-ce que le grand Ephraem était vraiment perturbé par mes beaux yeux ? Est-ce que ça pouvait me faire quelque chose ? Mes muscles qui se serraient agréablement dans mon ventre me dirent que oui. Mais il avait été tellement autoritaire ! Il m’avait fessée comme une gamine, il fallait que je pense à lui dire que ça ne me plaisait pas du tout ! Pourquoi est-ce que j’affichais ce sourire stupide en pensant à lui alors ?
La question à cent dollars : est-ce que j’allais trahir sa confiance et lui désobéir à nouveau ? Je n’en avais pas vraiment envie. Je voulais discuter encore une fois dans son bureau en dégustant un bon repas. Je voulais l’avoir que pour moi, être avec lui dans son lit. Merde ! A quoi je pensais bordel ? J’étais vraiment sérieuse ? C’était vraiment ce que je voulais ?
Le lendemain fut très difficile et je me fis violence pour ne pas aller rendre visite à Jeremy. J’étais tendue, au bord de la crise de nerfs. Quand je lus le dernier article des faits divers sans y trouver une sombre histoire sur un petit garçon de 5 ans, je soupirai de soulagement et me promis de prendre de ses nouvelles.
-Michael est allé voir sa mère, il manque les cours depuis hier, me fit remarquer Ephraem lors de notre rendez-vous quotidien. Tu ne penses pas que tu devrais faire un peu plus attention à ça ? Son ton autoritaire était toujours présent, prêt à bondir.
- Il s’inquiète pour sa mère, mais je suis sûre qu’elle va le convaincre de retourner en cours. Elle l’aime suffisamment pour savoir ce qui est bien pour lui, répondis-je sèchement.
Ephraem était assis dans son fauteuil, derrière son bureau et m’observait m’agiter dans mon siège en face de lui. J’avais préféré rester à distance et ne pas m’installer sur le canapé.
- J’aime bien ta façon de voir les choses, c’est rafraîchissant, dit-il finalement. Je l’aurais renvoyé en cours avec un coup de pied aux fesses, s’amusa-t-il.
-Sa mère s’en chargera.
Ephraem réglait-il toujours tous ses soucis par la violence ? C’était monnaie courante chez les démons et c’était loin de me plaire.
- Tu arrives à comprendre les humains. Des fois je me dis que je suis trop vieux.
Ephraem posa son regard sur moi un long moment sans rien dire, je me sentis rougir.
- Tu boudes ? Me demanda-t-il confus.
- Non !
- Qu’est-ce qui ne va pas alors ?
-Rien !
- Tu sais, je commence à connaître un peu les femmes, quand elles répondent « rien », ça n’est jamais bon signe. Puis-je savoir ce qui te mets tant en colère ?
- Je n’ai pas trop envie d’en parler Ephraem.
- J’adore comme mon nom roule dans ta bouche. Tu es belle quand tu es en colère.
Est-ce qu’il plaisantait ? J’étais en colère contre lui et lui me trouvait belle ?
- Je suis très satisfait du travail que tu accomplis Anna, continue comme ça.
Il comptait m’amadouer avec ses compliments ? Est-ce que c’était efficace ?
Je me perdis dans son visage magnifique, ses cheveux dorés en bataille sur sa tête, ses yeux chocolat que j’avais envi de dévorer, sa bouche indécente. Non, il n’était définitivement pas trop vieux ! Je ne connaissais pas son âge exact mais il paraissait s’approcher de la trentaine. Merde ! C’était efficace !
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A suivre...
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Cela faisait maintenant plus d’une semaine que mon grand frère avait disparu. La police avait commencé les recherches mais n’avait trouvé aucun élément. J’avais alors pris la décision de partir seule à sa recherche. J’avais un avantage, je le connaissais bien mieux que la police. Je savais que malgré son air innocent, il n’avait certainement eu aucun mal à se mettre dans le pétrin tout seul.
Il était quelqu’un de bien, la plupart du temps. Un peu comme moi. Nous nous ressemblions à bien des égards. Il avait un côté sombre qui prenait le contrôle de temps à autres et je savais que c’était sur cet aspect là que je devais me concentrer. Il venait juste de fêter ses 18 ans, il avait dû choisir une façon toute à lui de les célébrer.
Moi aussi par moments je sentais une noirceur en moi et faisais des choses dont je n’étais pas fière. Mon psychologue m’avait dit que c’était souvent ce qui arrivait aux adolescents, que c’était dû aux hormones. Mais je savais que ce mal qui me rongeait était là depuis bien plus longtemps. Mon frère avait le même petit souci que moi, c’était pourquoi moi seule et non les flics pouvais le retrouver, eux ne pouvaient pas comprendre.
Le sans abri qui traînait tout le temps à deux pas de chez nous durant la journée m’avait dit qu’il avait aperçu mon frère dans un autre quartier la nuit de sa disparition. J’avais obtenu une adresse et cela faisait plusieurs heures maintenant que je parcourais le quartier des Bressons afin de trouver un indice, quelqu’un d’autre l’ayant aperçu.
Quand je passai devant une somptueuse vieille bâtisse, je me sentis irrésistiblement attirée par elle. Je n’avais toujours aucune information sur l’endroit où était retenu mon frère. Je savais qu’il était soit mort, soit retenu contre son gré, car sinon il aurait tout fait pour me donner de ses nouvelles. Mais je préférais l’idée qu’il ait été enlevé.
Je traversai un jardin broussailleux et montai les marches du perron mais un homme me barra le passage juste devant la porte d’entrée.
Il était un peu plus grand que mon frère. Des cheveux dorés encadraient son visage dur et ses yeux perçants d’un marron presque noir me firent reculer d’un pas. Une force invisible émanait de lui et sans savoir pourquoi, je sus dans mes tripes que je devais avoir peur de lui. Je reculai encore d’un pas puis dégringolai les marches et me retrouvai les fesses dans la boue, dans le jardin abandonné de la bâtisse.
-Comment êtes-vous arrivée ici ? Dit l’homme d’un ton d’outre tombe qui me glaça les os.
Comment pouvait-il faire cela ? Il n’avait qu’à me regarder droit dans les yeux ou me parler de ce timbre grave et froid pour que je sois terrorisée. Il était pourtant plutôt pas mal à voir avec son corps musclé et sa stature bien droite et sûre d’elle.
Je me relevai, honteuse d’être tombée si bêtement dans les escaliers, frottai un peu mon pantalon afin d’y enlever la boue, puis fixai l’homme droit dans les yeux en masquant ma peur.
- J’ai cru voir quelque chose. M’empressai-je de répondre, ne trouvant pas d’excuses à la raison pour laquelle je me trouvais là. Avez-vous vu ce garçon ? Lui dis-je en lui tendant une photo de mon frère.
Il continua à me fixer de son regard menaçant et ne bougea pas, ignorant ma demande.
- Vous ne me faites pas peur ! Dis-je en espérant que le fait de le dire calmerait les battements de mon cœur. J’ai peut-être été surprise mais je n’ai pas peur de vous.
-Ah bon ? Dit-il en glissant sur le sol jusqu’à moi, me dominant de toute sa hauteur. Mon cœur repartit de plus belle et je me raidis, tous mes muscles me disant de m’enfuir mais je tins bon.
Cet homme semblait cacher des choses. Que faisait-il avec des habits aussi propres dans un lieu qui semblait à l’abandon depuis des années ? Savoir que j’aurais peut-être des informations sur la disparition de mon frère me donna du courage.
- Peut être bien que je suis terrifiée, mais je n’ai pas l’intention de partir. Qu’avez-vous fait de mon frère ?
L’homme se mit à rire d’un éclat glacial.
-Peut-être bien que j’ai des informations sur ton frère. Valérien c’est bien ça ?
Je crus que j’allais m’évanouir en entendant le prénom de mon frère. Cet homme allait peut-être bien se révéler être son kidnappeur.
-Où est-ce qu’il est ? Je vous préviens si vous lui avez fait du mal… je n’hésiterai pas à…
- J’ai été très patient Anna.
-Comment connaissez-vous mon prénom ?
-Stop ! Cesse de poser des questions avant que je ne change d’avis. Ma puissance aurait dû te terrasser. Et je vois dans ton regard que tu continues à me défier. J’accepte de te donner des informations, mais il y a une contrepartie.
- Je ferai tout, tout ce que vous voulez.
-Ne promets pas des choses à n’importe qui jeune fille, ça peut être dangereux. Je t’amène ton frère, il te dit que tout va bien et tu ne reviens plus ici. Tu ne reviens plus pendant deux ans. A tes 18 ans tu m’appartiendras, tout comme lui.
~ 000 ~
Un an et sept mois plus tard
Alors que je fêtais mon 18ème anniversaire, je me remémorai cette nuit là, devant la vieille bâtisse. Mon frère était venu me voir. Il était apparu enveloppé d’une aura puissante et qui ne lui était pas familière, quelque chose avait changé en lui.
-Anna, tu n’aurais jamais dû venir jusqu’ici.
-Vlen, dis-je d’une voix tremblante.
Je l’avais toujours surnommé ainsi. Il se précipita vers moi et me serra dans ses bras.
- Je vais bien Anna, je t’assure, tu n’as pas de souci à te faire. Rentre à la maison maintenant.
- Qu’est-ce qu’il t’est arrivé ? Qu’est-ce qu’ils t’ont fait ?
Il soupira puis se recula un peu pour pouvoir me regarder dans les yeux.
- Tu le sais au fond de toi. On a toujours su qu’on était différents. J’aimerais tellement être capable de te protéger d’eux. Mais ils sont bien trop puissants et toi aussi tu vas devoir les rejoindre, c’est inévitable. Si tu restes sage, ils ne t’embêteront pas avant tes 18 ans, comme c’était prévu.
Mes yeux s’embuèrent.
-Qu’est-ce qu’ils sont ? Qu’est-ce qui m’attend ? Dis le moi Vlen. Pourquoi est-ce que tu ne peux pas rentrer à la maison ? J’ai besoin de toi, tu es mon grand frère.
- Je sais Anna, mais tu vas être forte. Prend soin de maman et sois sage.
Etre sage était une notion assez difficile pour quelqu’un comme moi. Ma notion du bien et du mal était plutôt une nuance de gris. Je savais parfaitement ce qui était mal. Prendre du plaisir à martyriser un camarade de classe de primaire, même si c’était une brute épaisse, n’était pas bien. Faire taire le chien du voisin en lui envoyant des boulettes de viandes bourrées des somnifères de ma mère, ce n’était pas bien, même s’il nous empêchait de dormir nuit après nuit.
Mettre hors de lui mon père alcoolique jusqu’à ce qu’il défasse sa ceinture et me corrige, diffuser une photo de mon professeur de français avec sa maîtresse sur facebook parce qu’il m’avait fait des avances, c’était jouer avec le feu.
Je m’étais souvent demandé pourquoi j’avais autant de colère en moi et d’où celle-ci venait. J’en étais venue plusieurs fois à la conclusion que c’était ma nature, que cette rage faisait parti de moi. Un jour, Vlen m’avait dit que nous devions être possédés par le Mal. Il n’y avait fait allusion qu’une seule fois et n’avait plus souhaité en reparler après mais depuis que je l’avais revu devant cette vieille bâtisse, je commençais à croire qu’il avait sûrement vu juste. L’homme qui m’avait barré le passage avait tout l’air d’un vrai méchant sous ses faux airs de Casanova.
J’étais toujours plongée dans mes pensées quand je remarquai qu’il y avait quelqu’un d’autre dans ma chambre. J’étouffai un cri en mettant ma main devant la bouche et fis un pas en arrière. Un jeune inconnu qui semblait à peine plus âgé que moi se tenait près de la fenêtre de ma chambre. J’entendis les battements de mon cœur qui s’affolait.
- Je m’appelle Malek, je suis ton superviseur, excuse-moi de t’avoir fait peur.
Je me retins d’éclater de rire. Cela venait certainement des nerfs.
- Je suis prête à vous suivre, me contentai-je de lui dire.
J’avais tenu ma promesse, j’avais été aussi raisonnable que possible et avais poursuivi ma scolarité parce que Vlen me l’avait demandé et j’avais confiance en lui. Si ce qui m’attendait était inéluctable, alors je ferai face et ne montrerai pas ma peur. Quand Malek s’approcha de moi, je pensai à ma mère. Celle-ci allait se retrouver sans ses deux enfants. J’essuyai les larmes qui coulaient sur mes joues d’un revers de manche et sans savoir ce qui m’attendait, je saisis les mains que Malek me tendait.
~ O0o°o0O0o°o0O0o°o0O ~
Cela faisait huit ans maintenant que ma véritable nature m’avait été révélée. J’étais un démon. De dernière classe, certes, et avec quasiment aucun pouvoir par rapport à d’autres. Mais je pouvais tout de même manipuler l’esprit des humains à ma guise, guider leurs choix, les rendre plus irritables.
J’avais d’abord été furieuse de l’apprendre et plus que surprise puis en y réfléchissant bien, je m’étais dit qu’il y avait toujours eu quelque chose qui ne tournait pas rond chez moi, même quand j’étais humaine. Tout avait pris sens le soir de mes 18 ans. Malek m’avait ramenée dans la vieille bâtisse, le nid des démons. Et mon frère Valérien m’avait tout raconté. Que depuis tout petit, nous avions été choisis pour devenir des démons. Qu’il y avait des démons supérieurs, en ligne directe avec Lucifer, comme Ephraem, l’homme qui m’avait barré le passage la première fois que je m’étais présentée sur le perron du nid des démons. Qu’il y avait également des démons de seconde classe, troisième classe et dernière classe, comme nous deux.
Malek avait pris la relève. Il était mon superviseur et veillait sur moi depuis le berceau. Il allait tout m’apprendre sur ce nouveau monde qui s’offrait à moi. Il était lui-même un démon de troisième classe et avait en charge l’éducation des jeunes démons.
J’avais eu beaucoup de mal à les prendre au sérieux. Ephraem était alors apparu dans la pièce dans une brume noire.
-Anna, content de te revoir. Je vois que tu as suivi le conseil de ton frère et que tu as attendu sagement tes 18 ans. Bien.
Vlen et Malek s’étaient reculés et j’avais ressenti la puissance d’Ephraem parcourir mon échine mais n’avais pas bougé, affrontant son regard perçant. Je préférai passer sur le fait que j’avais été contrainte à faire des travaux d’intérêt généraux parce que j’avais été mêlée à une bagarre. La star du lycée n’avait pas supportée que je le le traite d’homophobe raciste devant tous ses potes mais c’était exactement ce qu’il était. Une bagarre avait éclaté et il avait fini aux urgences avec un bras cassé. Hélas sa mère l’aimait beaucoup et partageait le même point de vue que son fiston adoré. Avec tous mes antécédents, je n’avais pas eu d’autre choix que d’obtempérer.
Ephraem sourit. Il portait un pantalon noir et une chemise de la même couleur. Ses cheveux dorés et ébouriffés contrastaient avec la couleur monochrome de ses habits soigneusement repassés. Il avait relevé une manche de sa chemise jusqu’au coude puis s’était dirigé vers un autel où se trouvait un poignard. Je le trouvais magnifique mais la vue du poignard m’effrayait plus et je décidai finalement de rejoindre Vlen.
- Ce n’est qu’un petit rituel, Ephraem ne te veut pas de mal, m’assura celui-ci.
- Il est temps que tu rejoignes nos rangs et que tu deviennes l’un des notre, dit Ephraem.
- Qu’est-ce que vous êtes exactement ? Parvins-je à articuler.
-Des démons Anna et toi aussi. Enfin tu le seras à cinquante pour cent dans un instant.
-Quoi ?
-Viens à moi Anna, dit-il d’un ton autoritaire.
Je m’approchai de lui, plus inquiète à la vue du poignard que par le ton menaçant qu’il employait.
Ephraem s’était ouvert l’avant bras d’un mouvement rapide et avait fait une petite coupure sur mon index droit puis il avait mêlé nos sangs en récitant la formule qui allait me lier au groupe.
~ ooo ~
J’étais semi démone, semi humaine, comme Vlen. Il y avait des humains qui devenaient démons en fonction de ce qu’ils accomplissaient sur Terre. Mais mon frère et moi avions été choisis dès notre naissance. Nous avions vécu nos dix huit premières années en tant qu’humain à part entière, puis Ephraem nous avait initié à son monde. Certains démons pouvaient être terrifiants et accomplir des choses dont je ne pouvais même pas me douter. Pour ma part, mon côté humain me permettait de continuer à me glisser parmi eux. Mais si l’on me regardait droit dans les yeux, on pouvait alors voir mon âme et comprendre que j’étais loin d’être la douce Anna.
Etonnamment, c’est en tant que démone que j’avais enfin trouvé ma place. Quand je n’étais qu’une humaine, les gens pointaient du doigt mon mauvais caractère, mes idées qu’ils qualifiaient de malfaisantes. J’avais toujours cru que j’avais une noirceur en moi qui finirait par me ronger de l’intérieur. Mais en fait elle était inscrite dans mes gènes et faisait parti de moi. Les démons que je côtoyais trouvaient toujours que j’avais un sale caractère. Mais quand je poussais des humains à exécuter certaines choses, ça n’était rien de plus que ce qu’ils n’avaient pas assez de cran pour le faire seuls. J’étais l’élément déclencheur, je les aidais à être vraiment eux même.
J’avais appris à manipuler l’esprit des humains, à les rendre plus à l’écoute de leurs motivations profondes. Je leur offrais une palette de possibilités plus étendue et c’était à eux de faire leur choix. Malek avait la même capacité que moi et l’avait d’ailleurs utilisé avec moi afin de me préparer à ma nouvelle vie. Une relation forte s’était crée entre nous, il était mon confident et mon ami. Je l’aimais, dans une certaine mesure.
- Anna, j’ai reçu une directive du démon supérieur Gregorius. Il tient à ce que ça soit son groupe qui se charge de Jérémy dorénavant.
- Comment ça son groupe ? C’est moi qui m’occupe de Jérémy depuis deux ans maintenant. Ce n’est qu’un enfant Malek, pourquoi est-ce qu’un démon supérieur s’intéresse à lui ?
-On n’a pas à se mêler de ça. C’est sa décision et on doit la respecter.
-Et qu’est-ce qu’en pense Ephraem ?
-Tu ne dois plus t’en charger Anna, Gregorius est très puissant et il obtient toujours ce qu’il veut. Promet moi de m’écouter pour une fois.
- Je trouve que je te suis plutôt loyale en général.
-En général ? Par pitié Anna, sois raisonnable.
-Anna, Malek, qu’est-ce qu’il se passe ici ? Demanda Tecla, une démone de seconde classe chargée d’aider Ephraem à maintenir l’ordre dans le nid. Des fois je me disais qu’elle avait surtout comme but de me pourrir l’existence.
-Rien qui te concerne, marmonnai-je.
- Tout ce qui est fait ou dit ici me concerne Anna. Tu dois obéir à tes supérieurs il me semble. Malek ?
-Anna est perturbée parce que Gregorius veut s’emparer de Jeremy. Et nous connaissons très bien la façon dont il gère les humains.
-Gregorius a toute autorité pour mener sa mission à sa convenance. Anna devrait également savoir ce détail.
- Foutaises, c’est un vieux pervers qui ne fait que ce qui lui chante.
Les humains étaient toujours persuadés de leur libre arbitre, de vivre leur vie comme bon leur semblait et d’être maître de leur destin. Mais tout était bien plus complexe. Une guerre faisait rage entre le monde d’en dessous et le monde d’au dessus et les humains étaient les marionnettes des anges et des démons depuis des siècles. L’Ordre mondial était maintenu par l’équilibre entre les forces du Mal et les forces du Bien.
- Qu’est-ce que c’est que tout ce ramdam ? Interrogea Ephraem en entrant dans la pièce.
Sa puissance se répandit dans toute la pièce, nous imposant le silence. Il était le démon le plus puissant de notre clan. Il était le seul à pouvoir communiquer avec Lucifer et se chargeait avec l’aide des démons de première classe de la confrontation avec les anges.
Quand je le voyais, j’étais partagée entre l’envie de l’affronter ou de toucher sa peau et goûter à ses lèvres. Il m’avait toujours fait cet effet là. Même lorsque je n’avais que 16 ans. Quand j’avais eu 18 ans, c’était lui qui m’avait donné son sang et m’avait ainsi intégré au clan. Il m’avait lié à son sang et avait ainsi crée un lien entre nous, comme avec chacun des démons à son service.
Durant mes premières années d’apprentissage, je ne l’avais que croisé à certaines occasions. Il avait bien plus important à faire que s’occuper de ma petite personne, il était le chef du clan.
Mais à chaque réunion où il rassemblait tout le clan afin de donner ses ordres, contrairement aux autres qui baissaient la tête devant lui, je le regardais droit dans les yeux et savourais sa colère face à mon obstination à refuser de me soumettre à lui. Je détestais les sentiments que j’éprouvais pour lui et prenais un malin plaisir à le mettre hors de lui dès que j’en avais l’occasion.
- Rien dont je ne puisse me charger Maître, finit par répondre Tecla en me fusillant du regard.
Quelle pétasse ! Je n’avais jamais compris comment il pouvait être aussi proche d’elle. Elle passait son temps à surveiller mes moindres faits et gestes et me rappeler où était ma place dans le clan, soit bien en dessous de la sienne.
- Dans ce cas je te laisse gérer ça pour l’instant Tecla. Anna, nous aurons une petite conversation à mon retour.
A peine Ephraem eu disparu que Tecla fondit sur moi.
- Combien de fois devrai-je te dire de baisser le regard devant notre maître ? Grogna-t-elle en me saisissant par le cou et en me maintenant dans les airs.
Je ne pus plus respirer et essayai de la faire lâcher prise en plantant mes ongles dans ses avants bras mais n’y parvins pas.
-Laisse-la Tecla, elle a comprit, lui dit Malek quand mes muscles tétanisés s’avachirent et que je sentis que j’allais perdre connaissance.
Elle me laissa tomber et je pus enfin reprendre ma respiration. J’avais envie de lui sauter dessus et lui arracher la tête ou lui planter un couteau dans le cœur mais mes bras et mes jambes ne répondaient toujours pas. Elle s’éloigna de sa démarche hautaine.
-Excuse-moi Anna, me dit Malek, je ne voulais pas que ça se passe comme ça.
- Ne t’inquiète pas, c’est à cause de ma grande gueule, lui répondis-je entre deux inspirations.
- Qu’est-ce que tu vas faire alors ?
-Je ne sais pas, il faut que j’y réfléchisse.
- Sois prudente.
- Je ne peux pas le laisser entre les mains de n’importe qui tu comprends ? Il est fragile et trop influençable. Je dois le revoir.
- Chut, ne m’en dis pas plus. Nous avons notre tour d’inspection qui nous attend.
- Dans ce cas c’est parti !
Nous sortîmes de la vieille bâtisse. J’avais pris l’habitude de l’appeler ainsi suite à ma première visite mais en fait une fois que la frontière de la magie était franchie, le bâtiment était très classe, en pierre brute avec de grandes pièces et de hauts plafonds, une cheminée immense dans chaque pièce et plus de chambres qu’il n’en fallait pour chacun.
Une fois arrivés en ville, nous nous séparâmes. Nous avions chacun des humains à notre charge. Un lien particulier se créaient avec eux, nous étions capables de lire en eux, nous pouvions ainsi suivre leur évolution. Ils avaient pour la plupart un rôle important à jouer dans le futur et nous les y préparions.
Après avoir visité mes protégés, je me retrouvai devant l’immeuble où Jeremy vivait avec son père. Sa mère était morte trois ans auparavant. Je savais que je risquais gros si je décidais d’aller le voir. J’avais toujours caché ma présence, Jeremy ne savait pas qui j’étais. Mais si Gregorius apprenait que je n’avais pas respecté sa directive, il aurait toute autorité pour me punir, il pouvait même me faire exécuter. Les ordres des démons supérieurs sont indiscutables et il y a tout un règlement barbant. Si Ephraem ou Tecla apprenaient ma petite incartade, je risquais également de passer un sale quart d’heure.
Je décidai que la priorité était de m’assurer que Jeremy était en sécurité, après tout il s’agissait d’un petit garçon de cinq ans, je ne pouvais pas le laisser entre les mains de quelqu’un qui ne s’occuperait pas correctement de lui, que ça soit son père ou Gregorius. Je me rendis invisible aux humains en utilisant mes pouvoirs démoniaques puis me dirigea vers sa chambre.
Jeremy avait assisté à la mort de sa mère, il était avec elle dans l’accident de voiture. Son père avait sombré dans l’alcool et le négligeait. Je soupçonnais même qu’il s’en était pris à lui, peut-être pas physiquement mais il était brut. Mais Jeremy aimait son père et il était encore trop jeune pour se rendre compte du mal qu’il lui faisait. Alors depuis que je le suivais, je faisais en sorte de le rendre plus fort et plus confiant.
Quand j’entrai dans sa chambre, je le vis en train de jouer sur un tapis au sol. Ses cheveux formaient des petites boucles blondes soyeuses. Il avait de jolies fossettes sur les joues quand il riait et des yeux verts en amandes. Il ferait craquer les filles plus tard. Je l’observais jouer aux voitures lorsque je le vis se raidir quand la porte s’ouvrit.
- Papa ! Cria-t-il en se jetant dans les bras de son père.
Celui-ci le souleva et l’emmena jusqu’à son lit puis l’installa et le borda.
- Il est l’heure de dormir maintenant Jeremy.
Apparemment, Jeremy était en sécurité pour cette nuit. Je m’en allai.
Lorsque je pénétrai dans la vieille bâtisse, je n’eus pas le temps de m’éclipser dans ma chambre qu’Ephraem me faisait signe de le suivre dans son bureau. Il n’avait pas oublié la conversation qu’il m’avait promise. Son regard était neutre mais je sentais sa puissance se diffuser autour de lui alors que je me trouvais encore loin de lui.
- Anna, entre ! Dit-il d’un ton pincé.
J’entrai dans son immense bureau, je me demandais bien ce qu’il y faisait, est-ce qu’il se prenait pour un chef d’affaire ? Il y avait un énorme bureau en chêne massif et une porte qui menait à un endroit dont je ne connaissais heureusement que le nom qu’on lui donnait: la chambre des tortures. Des chaises confortables entouraient le bureau et un canapé trônait dans un coin. Deux étagères pleines d’anciens livres emplissaient tout un pan de mur. Ce bureau était décoré dans des teintes marron et accueillantes mais il était définitivement flippant. Ephraem était un démon supérieur après tout, qu’est-ce qu’il pouvait bien avoir à faire qui nécessitait un bureau ? Exterminer des anges ? Créer des démons ? Il n’y avait pas besoin de tâche administrative. Je ne savais pas grand-chose sur lui au final.
-Assieds-toi.
J’aurais préféré rester debout, je me sentais un peu mal à l’aise face à son mètre quatre vingt cinq tout en muscles. Et puis ses pouvoirs me donnaient la chair de poule mais je m’assis. Dire que Tecla se plaignait que je n’étais pas assez docile !
- Tecla va devoir s’absenter pendant une durée indéterminée.
Chouette ! Enfin une bonne nouvelle. Je tentai de cacher mon sourire mais à son air mécontent je compris que j’avais échoué.
-Ceci dit, elle a tenu à me dire avant de partir qu’il fallait t’avoir à l’œil et que tu avais tendance à n’en faire qu’à ta tête.
La pétasse ! J’allais me relever et me mettre à aboyer qu’elle racontait n’importe quoi mais je gardai le silence.
- J’ai eu quelques échos ton caractère Anna et c’est assez rare que je prenne le temps de le faire, ajouta-t-il, mais à partir de maintenant je serai ton superviseur.
Si je n’avais pas été bien calée dans mon siège, je crois que j’en serais tombée ! Ephraem mon superviseur ? J’étais vraiment dans la merde et jusqu'au cou. Quel caractère ?
-Et Malek ? Demandai-je. Je ne voulais pas me séparer de lui. Il savait tout de moi et ses conseils étaient précieux.
- Il restera ton superviseur également, je ne serai pas tout le temps disponible, j’ai d’autres tâches à accomplir, mais quand je serai là, tu devras me faire tes rapports. Je souhaite connaître l’évolution de tes missions. Est-ce que tu as des objections ?
Euh…oui ! Tecla avait déjà tendance à me fatiguer mais je craignais le pire avec un démon supérieur derrière mes basques. J’avais aussi peur de ne pas savoir me comporter correctement si l’on était trop souvent en contact, Ephraem avait tendance à me faire ressentir des émotions plutôt contradictoires, c’était surement de là que venais ma rogne. Je n’aimais pas son ton air autoritaire. Et il n’allait pas me faciliter la tâche avec Jeremy. Je soupirai.
-Aucune.
Sale menteuse !
-Parfait. Dans ce cas tu vas pouvoir m’expliquer pourquoi tu es retournée voir Jeremy alors qu’il ne fait plus parti de tes protégés.
-Je…
Merde ! Comment est-ce qu’il savait ça ?
- Gregorius n’en a rien à faire de ce gosse, tout ce qu’il…
- Stop Anna! Coupa Ephraem. Je te pensais plus intelligente que ça mais tu agis comme si tu étais totalement inexpérimentée.
-Je sais ce que je fais !
-Ah bon ? Parce qu’on ne dirait pas. Gregorius a demandé à obtenir un contrat sur Jeremy et il l’a obtenu, nous ne pouvons rien y faire et si tu t’obstines dans ce sens, tu en subiras les conséquences.
- Je suis prête à les assumer.
Je pris une seconde pour méditer sur ce que je venais de dire. A quoi m’engageai-je exactement ? Mais je ne voulais pas que Jeremy tombe entre les mains de n’importe qui, c’était le plus important à mes yeux.
- Je ne veux plus que tu retournes le voir Anna, c’est trop dangereux. Tu peux disposer.
J’allais répliquer quand il répandit son pouvoir dans la pièce. Tout mon corps se mit à me picoter et j’eus du mal à inspirer suffisamment d’air. Je commençais à suffoquer mais ne lâchai pas Ephraem du regard. Quand mes poumons se mirent à réclamer douloureusement de l’oxygène, je le mitraillai du regard puis n’eus plus le choix et sorti du bureau.
- Bonne nuit Anna, j’attends ton rapport demain soir, dit-il.
Est-ce que c’était un rire contenu que je pouvais entendre ?
Une fois en dehors de la pièce j’inspirai une goulée d’air salvatrice et envoya un coup de pied dans la porte de son bureau. En m’éloignant je l’entendis rire. Dire que je me plaignais de Tecla !
~ °°° ~
-Alors ? Qu’est-ce que le grand manitou voulait ? Me demanda Malek une fois que je rejoignis ma chambre.
-Il voulait m’annoncer une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle c’est que Tecla va partir un long moment.
- Cool ! Ca c’est une super nouvelle ouais. Il vient de t’enlever une écharde du pied !
-Une épine Malek ! L’expression c’est une épine du pied.
- Ah oui. Et la mauvaise ? Normalement on commence par la mauvaise nouvelle.
- J’y viens. Ephraem va être mon superviseur dorénavant.
Malek me regarda hébété.
- Ephraem va se charger de ton éducation ? Et depuis quand il a le temps de se charger de ça ? Et moi alors je deviens quoi ?
- Apparemment tu gardes ton post.
-Alors tu vas bosser avec le grand chef !
-Ne me parle pas de malheur, je commence à me demander si ce n’était pas mieux d’avoir à faire à Tecla.
Malek éclata de rire.
- C’est que tu dois vraiment être dans la merde alors ! Souffla-t-il.
- Jusqu’au cou, il veut un rapport quotidien de l’avancée de ma mission. Et il m’a interdit de revoir Jeremy, dis-je tristement.
Est-ce que j’allais vraiment lui obéir sur ce point ? Je n’en étais pas sûre. Je n’étais pas rassurée pour l’avenir de Jeremy et le ton intransigeant d’Ephraem me donnait envie de passer outre. J’allais finir par me brûler les ailes !
~ °°° ~
Le lendemain, je passai plusieurs fois devant l’immeuble de Jeremy, j’avais besoin de le voir, de m’assurer qu’il allait bien, mais je savais qu’il ne fallait pas que je le fasse, ordre du grand chef ! Ephraem m’avait mis à la porte de son bureau en me montrant l’étendue de ses capacités, merde il était doué ! Je me contentai de rester à l’extérieur. Brave fille, Tecla serait fière de moi. Je souris à l’idée de ne plus croiser son chemin.
En rentrant, je me rappelai douloureusement qu’Ephraem allait me demander de lui faire un rapport. Il m’avait expressément demandé de ne plus approcher Jeremy, alors je fus heureuse de n’avoir rien tenté pour cette fois.
Un mot m’attendait dans ma chambre, posé sur la table de ma minuscule cuisine.
J’attends ton premier rapport à 19h
Merde ! J’étais bien contente de n’avoir que des choses positives à lui dire. Malek entra dans ma chambre et aperçut le mot.
- A ce que je vois vous en êtes déjà aux mots doux.
Je lui jetai un regard noir. Ca n’était vraiment pas le moment.
- Tu ne pourrais pas lui dire que je n’ai besoin que de toi comme superviseur ?
- Et risquer de le mettre en colère ? Mieux vaut toi que moi, je passe mon tour.
- Merci du soutien Malek, t’es un vrai ami.
- Anna, je me rappelle parfaitement de la première fois que je lui ai désobéi, ça a aussi été la dernière. S’il veut être ton superviseur, je ne compte pas le contrarier.
- Trouillard !
- Et j’assume complètement. Il est 18h55, à ta place je ne le ferai pas attendre.
- Tu me fiches les jetons Malek.
-Excuse-moi Anna, ça n’était pas ce que je voulais. Tecla était impulsive et ne pensait que par Ephraem. Mais lui, il sait ce qu’il fait et il le fait bien. Il est dur des fois mais il fait ce qu’il a à faire. Mais bizarrement il semble accepter de te laisser un peu plus de liberté qu’à d’autres.
- Bon, à tout à l’heure, je ne veux pas être en retard pour ma condamnation.
-Trouillarde !
~ °°° ~
J’entrai dans le bureau d’Ephraem à 19h pile, sans toquer, après tout il m’attendait. Il leva les yeux du livre qu’il était en train de parcourir et me fixa de son regard sombre et perçant. Je me dis alors que j’aurais peut-être dû frapper finalement mais m’avançai nonchalamment, ravie de son air réprobateur.
- Bonsoir Anna. Installe-toi sur le canapé, j’arrive dès que j’ai terminé ce que je suis en train de faire. C’est important et ça ne sera pas long.
Je m’assis sur le canapé et patientai. Il y avait des assiettes avec de quoi manger sur la table basse, des tomates cerises, des olives, des crackers et encore d’autres choses délicieuses. Il avait prévu qu’on mange en même temps ? Décidément je ne savais pas où il voulait en venir. Il finit par refermer son livre et s’approcha.
- Comment a été ta journée ?
- Très bien.
Ephraem vint s’asseoir à côté de moi sur le canapé.
- J’ai pu voir que tu as en charge Michael Meyer.
- Oui.
- Où est-ce qu’il en est ?
- Il fera un très bon avocat. Lui répondis-je évasivement.
- Et il sera dans notre camp.
Je n’aimais pas voir les choses comme ça. Je me contentais d’apporter mon aide à certaines personnes afin de leur permettre d’accomplir ce pour quoi elles étaient nées. Ephraem pensait uniquement à ce qu’elles pourraient apporter à son clan en étant parfaitement manipulées ou en devenant l’une des notre si tel était le souhait de Lucifer.
- Je vois que John Metrone s’est lancé dans la politique. Tu es douée Anna. Tu sais emmener les personnes dont tu as la charge où tu le souhaites. Sers-toi, dit-il en montrant les divers aliments disposés dans les petites assiettes, un verre de vin ?
Je hochai la tête, je ne m’étais pas attendue à ce genre de rendez-vous quotidien, ça pouvait être agréable finalement. Je laissai mon regard se poser sur le visage d’Ephraem, puis sur son torse. Il avait beau être intransigeant et un sacré connard par moment, il n’en était pas moins un mec sexy et tout à fait à mon goût. Je ravalai ma rage à l’idée de penser à un truc comme ça à son sujet.
- Oui, merci. Libre à lui de choisir la carrière qu’il souhaite, je lui ai juste montré la voie, ajoutai-je en revenant à John. J’attrapai une tomate cerise et l’enfournai.
- Et tu le fais très bien.
Oh ! Un compliment ?
-J’aimerais que l’on parle de Jeremy. Dis-je quand j’eus avalé la tomate, c’était le moment ou jamais. Je n’avais pas apprécié la façon dont il avait éludé le problème la veille.
- J’espère que tu n’es pas allée le voir ! Grinça-t-il. Je t’assure que tu ne risquerais pas uniquement la colère de Gregorius si j’apprenais que tu ne m’avais pas obéis.
J’avalai une gorgée de vin en manquant de m’étouffer. Il n’avait pas vraiment changé d’avis à ce sujet. Je passai sous silence mes allées et venues devant l’immeuble de Jeremy. Je fus soulagée de constater qu’il ne m’interrogea pas plus sue ce sujet. J’hésitais à lui parler ce que j’avais voulu dire avant qu’il profère ses menaces.
Il attrapa une olive qu’il glissa dans sa bouche. Je le regardai faire stupéfaite. Bordel il était sexy, vraiment sexy ! J’avais envie de lui faire goûter moi-même à une olive à la grecque et lui glisser entre ses lèvres charnues.
-Anna ? Qu’est-ce que tu voulais me dire ? M’interrompit-il dans mes pensées.
- Rien, je me fais juste du souci pour l’avenir de Jeremy. Il est très fragile et j’ai cru comprendre que Gregorius n’était pas un tendre.
- Oh non, ça pour ne pas être un tendre, il en est plutôt loin. Il dirige son clan à la baguette.
- Pire que toi ? M’exclamai-je avant de me rendre compte de ce que je venais de dire.
Je piquai un fard.
- Je dois prendre ça comme un compliment ? Dit-il sèchement.
- Je veux dire que tu es déjà très exigeant.
- Pas assez pour toi à l’évidence, rétorqua-t-il amusé. Tu as d’autres choses à me dire ?
-Non.
- Dans ce cas, à demain. J’aimerais que tu traites avec plus d’attention Michael Meyer, je ne voudrais pas qu’il abandonne la brillante carrière qu’il a devant lui.
Je sortis du bureau d’Ephraem dubitative.
~ °°° ~
Le lendemain, je passai la journée à m’assurer que mes protégés continuaient à être coopératifs. Je fis particulièrement attention à Michael, comme me l’avait demandé Ephraem. Il en était à sa troisième année de fac et plusieurs cabinets d’avocats l’avaient déjà contacté afin de lui offrir un poste dès qu’il aurait son diplôme, l’un d’entre eux lui avait même proposé de lui rembourser son prêt étudiant mais il avait refusé. Il prenait une telle assurance en lui. Il souhaitait rester libre et accomplir le parcours qu’il avait choisi, même si parfois il aurait préféré être plus souvent au chevet de sa mère malade. C’était son point faible, l’amour pour sa mère le détournait de ses études. Mais j’avais confiance en lui, il saurait faire les bons choix.
Quand j’eus terminé mon inspection, j’eus une pensée pour Jeremy. Je me languissais chaque jour d’aller le retrouver avant. Il était une vraie bouffée d’air frais. Et maintenant il était entre les mains de la mauvaise personne. Qu’avait-il prévu pour lui ? Sans remarquer, j’avais conduit jusqu’à son immeuble. Je me garai et attendit de le voir, il rentrerait bientôt de l’école.
Je restai en face de l’immeuble jusqu’à 18h mais ne l’aperçus pas. Où était-il ? J’hésitai deux secondes, Ephraem serait très en colère. Mais si je faisais vite, Gregorius n’en saurait rien. Je fis donc un pas vers l’entrée.
-Anna ! Puis-je savoir ce que tu fais ici ?
Merde ! Je reconnus le ton dur de mon superviseur très intransigeant. Comment avait-il su que j’étais là ?
-Je t’ai posé une question Anna !
Son visage était crispé sous la colère et ses yeux envoyaient des éclairs. Il se plaça devant moi. Réfléchis ! La vérité.
- Je n’ai pas été le voir. J’ai roulé jusqu’ici sans réfléchir, ce n’était pas calculé.
- Mais tu comptais aller le voir, réponds !
-Non !
-Menteuse, dit-il en claquant lourdement sa main sur mes fesses.
Je criai de surprise et de douleur.
- Le dernier qui a fait ça n’est plus là pour en parler ! Soufflai-je.
Ephraem haussa un sourcil. Je n’aurais peut-être pas dû aller jusque là. Je commençai à m’inquiéter pour ma petite personne.
- C’est une menace ? Gronda-t-il.
Je me décomposai. Puis il éclata de rire.
- Tu es surprenante Anna. Rentrons avant qu’on ne nous voit ici.
Je n’osai pas bouger. Est-ce qu’il avait vraiment l’intention d’en rester là ? Je n’avais pas vraiment envie de marcher devant lui, vulnérable, mes fesses me picotaient encore. Pourquoi est-ce qu’il ne marchait pas devant ? Comment était-il venu ? Quand il me fit signe de retourner à la voiture en la pointant du doigt avec son regard menaçant, je soupirai intérieurement et m’élançai rapidement, inquiète pour mes arrières. Je m’installai au volant et me raidis quand je posai mes fesses sur le siège mais ça ne fut pas douloureux. Je me détendis alors et mis ma ceinture. Ephraem s’était installé sur le siège passager et je constatai qu’il avait souri tout le long.
- La prochaine fois que tu me désobéis, tu ne pourras pas t’asseoir aussi rapidement Anna, dit-il doucement d’un ton menaçant.
J’allumai le contact en déglutissant difficilement, l’avertissement avait été reçu cinq sur cinq.
- Je n’aime pas quand tu dis ce genre de choses.
Il sourit puis regarda devant lui, je démarrai.
Pourquoi est-ce que la seule chose qu’il m’interdisait vraiment de faire était de revoir Jeremy ? J’avais beau être persuadée qu’il n’hésiterait plus à mettre en œuvre ses menaces et que j’aurais du mal à l’en dissuader, je ne pouvais pas m’empêcher de penser à Jeremy. Pourquoi ne s’était-il pas montré aujourd’hui ? J’étais inquiète pour lui, il fallait que j’aille le voir, que je m’assure qu’il allait bien. Et merde !
~ °°° ~
Je passai la soirée à essayer de me convaincre que Jeremy allait bien, qu’il était peut-être tout simplement resté à la maison. Mais il ne ratait jamais l’école et sa voisine le ramenait tous les jours à 16h45. Elle le gardait jusqu’au retour de son père à 20h. Est-ce que c’était à cause de Gregorius ? Que lui faisait-il ?
-Content de voir que tu es toujours vivante Anna.
- C’est toi qui lui as dit où j’étais ? Dis-je d’un air fâché.
-Non, mais il a dû comprendre tout seul. Tu as tendance à n’en faire qu’à ta tête quand il s’agit de Jeremy. Est-ce que tu as pu le voir ?
- Non. Je commence à m’inquiéter, je ne sais pas quoi faire.
- Tu distrais Ephraem, il n’a pas cessé d’afficher des sourires aujourd’hui. Il n’était pas concentré sur sa tâche.
- Arrête de raconter n’importe quoi !
Est-ce que le grand Ephraem était vraiment perturbé par mes beaux yeux ? Est-ce que ça pouvait me faire quelque chose ? Mes muscles qui se serraient agréablement dans mon ventre me dirent que oui. Mais il avait été tellement autoritaire ! Il m’avait fessée comme une gamine, il fallait que je pense à lui dire que ça ne me plaisait pas du tout ! Pourquoi est-ce que j’affichais ce sourire stupide en pensant à lui alors ?
La question à cent dollars : est-ce que j’allais trahir sa confiance et lui désobéir à nouveau ? Je n’en avais pas vraiment envie. Je voulais discuter encore une fois dans son bureau en dégustant un bon repas. Je voulais l’avoir que pour moi, être avec lui dans son lit. Merde ! A quoi je pensais bordel ? J’étais vraiment sérieuse ? C’était vraiment ce que je voulais ?
~ °°° ~
Le lendemain fut très difficile et je me fis violence pour ne pas aller rendre visite à Jeremy. J’étais tendue, au bord de la crise de nerfs. Quand je lus le dernier article des faits divers sans y trouver une sombre histoire sur un petit garçon de 5 ans, je soupirai de soulagement et me promis de prendre de ses nouvelles.
-Michael est allé voir sa mère, il manque les cours depuis hier, me fit remarquer Ephraem lors de notre rendez-vous quotidien. Tu ne penses pas que tu devrais faire un peu plus attention à ça ? Son ton autoritaire était toujours présent, prêt à bondir.
- Il s’inquiète pour sa mère, mais je suis sûre qu’elle va le convaincre de retourner en cours. Elle l’aime suffisamment pour savoir ce qui est bien pour lui, répondis-je sèchement.
Ephraem était assis dans son fauteuil, derrière son bureau et m’observait m’agiter dans mon siège en face de lui. J’avais préféré rester à distance et ne pas m’installer sur le canapé.
- J’aime bien ta façon de voir les choses, c’est rafraîchissant, dit-il finalement. Je l’aurais renvoyé en cours avec un coup de pied aux fesses, s’amusa-t-il.
-Sa mère s’en chargera.
Ephraem réglait-il toujours tous ses soucis par la violence ? C’était monnaie courante chez les démons et c’était loin de me plaire.
- Tu arrives à comprendre les humains. Des fois je me dis que je suis trop vieux.
Ephraem posa son regard sur moi un long moment sans rien dire, je me sentis rougir.
- Tu boudes ? Me demanda-t-il confus.
- Non !
- Qu’est-ce qui ne va pas alors ?
-Rien !
- Tu sais, je commence à connaître un peu les femmes, quand elles répondent « rien », ça n’est jamais bon signe. Puis-je savoir ce qui te mets tant en colère ?
- Je n’ai pas trop envie d’en parler Ephraem.
- J’adore comme mon nom roule dans ta bouche. Tu es belle quand tu es en colère.
Est-ce qu’il plaisantait ? J’étais en colère contre lui et lui me trouvait belle ?
- Je suis très satisfait du travail que tu accomplis Anna, continue comme ça.
Il comptait m’amadouer avec ses compliments ? Est-ce que c’était efficace ?
Je me perdis dans son visage magnifique, ses cheveux dorés en bataille sur sa tête, ses yeux chocolat que j’avais envi de dévorer, sa bouche indécente. Non, il n’était définitivement pas trop vieux ! Je ne connaissais pas son âge exact mais il paraissait s’approcher de la trentaine. Merde ! C’était efficace !
__________________________
A suivre...
Re: Into The Flames - by Sendreen (Concours 6)
Lorsque j’entrai dans la chambre de Jeremy, en ignorant sciemment les ordres d’Ephraem, je m’en voulus. Il allait falloir que j’arrive à lui expliquer que Jeremy était important à mes yeux. Je voulais qu’il reprenne la charge de Jeremy à Gregorius. Pourquoi tout cela était-il si compliqué ? Qu’avait donc Jeremy de si particulier ? C’était un enfant adorable mais pourquoi intéressait-il autant un démon supérieur ?
Jeremy portait certainement les même habits depuis plusieurs jours, ses cheveux étaient tout emmêlés et il avait le visage fatigué et sale. J’hésitai un instant puis décidai d’apparaître devant lui et retirai mon bouclier.
- Tu es qui ? Me demanda-t-il inquiet quand il m’aperçut.
- Je suis là pour veiller sur toi Jeremy.
- Je t’ai déjà vu, dehors et dans le parc.
Il était plutôt observateur, je ne pensais pas qu’il avait remarqué ma présence. Je me cachais tout le temps quand j’entrais dans l’appartement mais à l’extérieur il m’arrivait de garder mon apparence.
- Oui c’est vrai, j’aime bien me promener dans ce parc.
- Pourquoi tu es ici ? Dans ma chambre ? Comment tu t’appelles ? Moi je m’appelle Jeremy !
En voilà un petit garçon curieux et plein de questions !
- Je m’appelle Anna. Je ne t’ai pas vu hier dans le parc, alors je suis venue voir si tu allais bien.
- Je… je n’ai pas le droit d’en parler.
Il essayait de se montrer fort mais je voyais bien qu’il n’était pas vraiment rassuré. Je devais savoir pourquoi il était dans cet état et apparemment seul chez lui à cette heure tardive.
- Tu es tout seul ici ? Où est ton papa ?
Je voyais qu’il hésitait à se confier, son père avait dû lui donner des consignes, comme ne pas parler aux inconnus, ce qu’il avait déjà transgressé.
- Je t’assure que je ne vais pas te faire de mal. Tu as faim ?
Ses yeux pétillèrent. Je me dirigeai dans la cuisine et y trouvai de quoi lui préparer un sandwich. Il m’avait suivi et s’était installé à table. Je lui servis un verre de lait et lui apportai son sandwich. Il se jeta dessus puis vida le verre de lait d’un trait. Je l’observai tout engloutir goulument et lui souris. J’attendis qu’il ait terminé avant de lui reposer la question.
- Pourquoi ton père n’est pas ici Jeremy ? Qui s’occupe de toi ?
- Papa est parti travailler. Mme Jahan n’est pas venue me chercher à l’école, c’est elle qui vient me chercher à l’école mais elle n’est pas venue. Alors je suis rentré tout seul. Papa cache une clé sur la lumière. J’attends que papa revienne, il reste trois dodos. Il m’a dit qu’il revenait dans cinq dodos, il reste trois dodos maintenant. Panpan dort avec moi mais j’ai un peu peur quand même.
Jeremy était tout seul chez lui depuis deux jours maintenant ? Merde ! Comment ça se faisait que personne n’avait rien remarqué ? Un gamin de cinq ans livré à lui-même ça ne passe pas inaperçu quand même ! Je me dirigeai vers l’appartement de sa voisine, personne n’ouvrit quand je toquai et il était fermé à clé. J’aurais voulu aller vérifier l’état de sa boite aux lettres mais ne pus me résoudre à laisser Jeremy seul. Il sirotait tranquillement son deuxième verre de lait et j’avais trouvé une boite de gâteaux dans un placard trop haut pour lui. J’appelai les morgues et hôpitaux des environs jusqu’à trouver une Jahan Roseline admise. Elle avait apparemment le col du fémur cassé et était toujours sous sédatifs. Et pourquoi son père ne revenait pas ? Je me tournai vers Jeremy. Parce que ça l’arrangeait de s’éloigner de son fils et qu’il ne prenait jamais de nouvelles quand il partait.
- Je vais m’occuper de toi Jeremy en attendant que ton papa revienne. Je ne te laisserai pas seul. Est-ce que ça te plairait que je te fasse couler un bain ? Lui demandai-je. Tu te sentiras mieux une fois tout propre et puis je pourrais te lire une histoire avant que tu t’endormes si tu veux.
Jeremy n’était pas très enthousiaste à l’idée du bain mais me sourit jusqu’aux oreilles quand je parlai de l’histoire.
Une heure plus tard, il dormait paisiblement en serrant son doudou contre lui. Pour ma part, j’étais très en colère contre son père et Gregorius. J’étais certaine que ce dernier avait sa part de responsabilité dans cette histoire. Que comptait-il apprendre à un petit garçon de seulement cinq ans en le laissant livré à lui-même aussi longtemps ?
J’allais me servir un verre d’eau quand un homme fit irruption dans le salon.
- Tiens donc ! Une semi démone à Ephraem dans cet appartement. Ca n’est pas très intelligent.
Son pouvoir m’effleura de part en part, me faisant hérisser les poils des bras. Un démon ! Etait-ce Gregorius ? Je restai immobile, stupéfaite. Si c’était lui, la réaction d’Ephraem en apprenant que j’étais venue ici était le moindre de mes soucis.
- Je pensais avoir été clair, je ne voulais plus voir aucun d’entre vous ici, Jeremy est à moi.
Je crus voir de la folie dans ses yeux. Son nez fin et ses yeux asymétriques lui donnaient un air austère. Il avait une carrure imposante et ses pouvoirs étaient certainement redoutables, j’aimerais bien ne pas avoir à y gouter, l’avant-goût sur ma peau m’avait suffi. Je courus vers la porte, j’aurais voulu emmener Jeremy avec moi mais j’étais vraiment en danger, il fallait que je m’échappe.
Il fut sur moi en un instant et sans aucun effort, on aurait dit qu’il volait et c’était peut être le cas. Il me saisit par la nuque et me jeta au sol. J’atterris lourdement sur mes genoux et mes mains.
- Il semble y avoir du laisser aller dans les troupes de mon ami Ephraem.
Je me relevai et le toisa.
- Jeremy n’a rien à faire avec vous, vous ne méritez même pas de l’approcher !
J’entendis l’air siffler et je me retrouvai à nouveau au sol, la joue brûlante et le goût du sang dans la bouche.
- Tu devrais apprendre à te taire !
- Ca on me l’a déjà dit ! Marmonnai-je pour moi.
Je me relevai précautionneusement.
- Bien, bien, bien, que vais-je faire de toi ? Je pourrais laisser Ephraem se charger de toi.
Merde ! Ephraem ne serait pas du tout content quand il apprendrait que j’étais retournée voir Jeremy et que je m’étais fait surprendre. Je n’avais pas encore eu le temps de réfléchir à ce que j’allais faire pour Jeremy, c’était trop tôt, je me rendis compte que j’aurais pu essayer d’en parler un peu plus avec Ephraem. Comment allais-je réussir à me sortir de cette situation ?
- Je crois que cette fois je vais m’occuper moi-même de sa brebis égarée. Dit-il en me relevant par le bras sans ménagement.
Il nous emmena dans ce que je supposai être son repère en utilisant son pouvoir démoniaque. Le déplacement fut brutal. Plusieurs démons étaient présents et certains furent surpris de le voir apparaître avec moi à ses côtés mais la plupart ne réagirent même pas. D’accord, Gregorius avait l’habitude d’emmener ses prisonniers ici. Est-ce qu’il emmenait régulièrement des démons, ou semi-demon dans mon cas, d’un autre clan ? Et surtout, que leur faisait-il ? Mon sang ne fit qu’un tour et je commençai à me sentir mal, mon cœur s’affolait. Je me surpris même à souhaiter qu’Ephraem viennent me réprimander mais m’éloigne de Gregorius.
Je regardai autour de moi, dans l’espoir de trouver une échappatoire. Leur repère était sombre, sale, il y avait de la poussière partout et plusieurs démons s’étaient recroquevillés dans des coins à la vue de leur chef. D’autres se rapprochaient de nous, ils avaient des regards avides. A ce moment là, je commençai sérieusement à réfléchir à un moyen de filer.
Gregorius m’attrapa par le poignet dès qu’il me vit bouger et m’entraîna vers une salle adjacente. Le temps que je m’habitue à la lumière faible, il m’attachait le poignet dans une espèce de brassard en cuir en levant mon bras au dessus de ma tête. Je me débattis afin de l’empêcher de continuer mais il saisit mon autre poignet et l’attacha également.
Merde ! J’étais coincée.
- Evata, va me chercher un fouet !
Putain il n’avait pas l’intention de … ? Quand je vis Evata revenir avec une lanière en cuir, je compris qu’il avait bien l’intention de me fouetter ! Oh mon Dieu ! Ephraem s’il te plait, viens me chercher ! Malek ! Je tirai sur mes liens de toutes mes forces. Pourquoi est-ce que je ne m’étais pas enfuie plus tôt ? Pourquoi est-ce que je l’avais laissé m’attacher ? Pourquoi est-ce que j’étais allée chez Jeremy ? Non, je ne regrettais pas d’y être allée, il avait besoin de moi.
- Arrête de gémir j’ai encore rien fait ! Ou plutôt, continue en fait, j’adore ça.
Je me raidis quand il passa sa main dans mon dos.
- Alors combien de coup de fouet pour ton insubordination ? Tu as gâché mon enseignement à Jeremy.
- Ce n’est qu’un enfant !
Je sentis l’air vibrer et la lanière claqua sur ma peau. La douleur irradia mon dos et je hurlai. Je tirai sur mes liens afin d’essayer de me libérer mais n’y parvins pas. Je dus alors me contenter d’absorber la douleur, c’était affreux.
- Celui-ci était offert ! Alors combien ? Dix ? Vingt ? Cinquante peut-être ?
Je me sentis défaillir en l’entendant prononcer ces mots. Je ne survivrais pas à un tel châtiment.
- Je vous en prie, ne faites pas ça. Par pitié !
Je sentis un nouveau mouvement d’air et me raidis pour absorber le choc mais rien ne se passa et une voix se fit entendre.
- Libère-la Gregorius.
Des portes avaient claqué et un grondement s’était fait entendre. Ephraem était là. Tous les démons volèrent dans les airs, excepté Gregorius. Ephraem s’approcha de lui, il avait le visage défiguré par la rage.
-Jeremy est à moi, elle n’avait rien à faire chez lui.
- Je sais, gronda Ephraem en me menaçant de ses yeux perçants.
Merde ! Il n’était vraiment pas content !
Gregorius s’était un peu reculé et avait baissé son arme, hallelujah ! Je soufflai de soulagement.
- Qu’est-ce que tu lui as fait ?
Ephraem s’approcha de moi et baissa mon pantalon, oh c’était humiliant ! Je protestai mais il passa sa main sur mes fesses. Que faisait-il bon sang ? Il remit mon pantalon en place et relevai mon t-shirt. Il gronda immédiatement. Quand il passa sa main à l’endroit où le fouet avait giflé mon dos, je sursautai mais sa caresse fut apaisante.
- Oh elle n’a eu qu’un coup de fouet, elle en mériterait au moins vingt pour son impertinence et tu le sais ! Lâcha Gregorius.
Alors il avait vérifié ma blessure…
- Je vais bien Ephraem, détache-moi s’il te plait.
Je tirai à nouveau sur mes liens et Ephraem libéra mes poignets. Je les frottai afin d’enlever la légère brûlure mais je n’avais pas vraiment mal. Même la douleur dans mon dos commençait à se calmer, j’étais libre et Ephraem était venu me chercher. J’allais le remercier quand je vis son regard noir, il n’était pas prêt à m’écouter.
- Elle n’aurait jamais dû se rendre dans cet appartement, elle a violé nos lois. Elle mériterait bien pire et tu le sais.
-Assez Gregorius ! Anna m’appartient, elle fait parti de mon clan. Tu as de la chance que sa blessure ne soit pas permanente.
Quoi ? C’était une blague ? Depuis quand j’appartenais à quelqu’un ? J’allais lui donner mon point de vue à ce sujet mais avant que le moindre son ne sorte de ma bouche Ephraem fit courir son pouvoir sur moi. Ma peau me picota et l’air s’épaissit autour de moi, je ne parvins plus à respirer pendant un court instant. Très bien, message reçu, je me tais ! J’avais envie de croiser les bras et taper du pied mais je préférai rester discrète à proximité de Gregorius et de son fouet.
- Si tu as un souci avec l’un des miens, c’est avec moi que tu dois traiter.
- Je ne veux plus qu’elle l’approche, c’est très simple.
- Je ferai en sorte que ça soit respecté. Mais je ne transigerai pas sur ce point.
Non ! Tout mais pas ça, ne me demande pas de laisser Jeremy avec ce fou.
- Ne la touche plus jamais ou la prochaine fois je te tue.
- Qu’est-ce qu’il t’arrive Ephraem ? Tu sembles tenir tout particulièrement à cette brebis.
- On ne touche pas à mon clan Gregorius, c’est tout. Maintenant on va s’en aller.
- C’était un plaisir de te revoir mon ami.
- Le plaisir était pour moi.
Ephraem me saisit par le bras mais il n’eut pas à me convaincre de partir, si j’avais pu je l’aurais fait en volant ! Je me précipitai en dehors de la pièce puis me dirigeai à grands pas vers la sortie en me libérant de son emprise d’un geste brusque, je pouvais marcher seule merde !
- Monte en voiture ! Gronda Ephraem quand nous fûmes dehors.
Je me dirigeai vers son Alpha Romeo, claquai la portière et me tournai vers l’extérieur. Il était peut être furax, mais moi aussi j’étais en colère. Je lui appartenais ? Et il allait laisser Jeremy entre les mains de ce psychopathe sadique ? Je sentis son regard sur moi durant tout le trajet mais je fixai le paysage, la tension était palpable et l’orage n’allait pas tarder à éclater.
- Tu m’as désobéi Annabelle, encore.
L’utilisation du prénom en entier n’était jamais bon signe.
- Je t’ai demandé de ne plus retourner voir Jeremy, nous avions déjà eu plusieurs discussions à ce sujet.
Alors que mon dos continuait à me lancer légèrement, je commençai à m’inquiéter pour mes fesses.
- Je ne t’avais rien promis ! Tu donnes tes ordres sans te soucier de savoir si on est vraiment d’accord.
- Tu plaisantes j’espère ?
Je ne me tournai pas vers lui. Certes, c’était un peu puéril mais il m’exaspérait. Nous arrivâmes devant la vieille bâtisse un peu trop tôt à mon goût.
- Dans mon bureau, tout de suite. Dit-il d’un ton sec en sortant de la voiture.
Qu’est-ce qu’il pouvait être agaçant ! Je me rappelais parfaitement lui avoir dit que j’assumerais les conséquences de mes choix, mais je n’avais pas pour autant spécialement envie de le rejoindre. Il commença à marcher vers la bâtisse puis se retourna, le regard noir.
- Je t’assure que si tu ne viens pas immédiatement dans mon bureau pour qu’on ait une discussion, je t’y emmène de force.
Les mots avaient claqué sur sa langue et je dus me résigner à m’extraire de la voiture.
- Tu es peut-être contrarié, mais je t’informe que je le suis aussi, alors allons en parler si ça peut te faire plaisir ! Crachai-je en le dépassant pour aller dans son fichu bureau.
Il me regarda le dépasser la bouche entrouverte puis me suivit. Un petit sourire s’afficha sur mes lèvres. Et oui, tout ne se passe pas comme tu le souhaites mon grand ! J’accélérai tout de même quand je le sentis tout proche de moi, sa main avait tendance à partir sans prévenir.
Je passai le hall en trombe, attirant quelques regards curieux, puis entrai dans son bureau. Il referma la porte derrière lui quelques instants plus tard, sa colère semblait être revenue.
- Tu t’es mise en danger bêtement, je ne le tolèrerai pas Anna. Dit-il doucement en faisant des efforts pour maintenir un semblant de calme.
- Jeremy a été mon protégé et je tiens beaucoup à lui.
- Tu aurais dû m’en parler au lieu de retourner là-bas.
- J’ai essayé de t’en parler mais tu ne m’en as pas laissé l’occasion. Tu t’es contenté de donner des ordres sans m’écouter. Tu comptes me punir ?
-Oh oui, il y a de fortes chances, surtout si tu continues à me parler sur ce ton.
Je blêmis.
- Gregorius s’en est déjà chargé pourtant.
- Quand j’ai vu Malek revenir sans toi, j’ai tout de suite compris que tu étais retournée voir Jeremy. Je suis allé devant chez lui et tu n’y étais pas. Je suis entré chez lui et les meubles du salon étaient en désordre mais tu n’étais pas là. Quand j’ai compris que Gregorius t’avait attrapé et emmené dans son repère…
- Je suis désolée. Je ne voulais pas t’attirer des ennuis.
- Tu ne comprends donc pas ? J’ai eu peur pour toi. J’ai eu peur qu’il t’ait vraiment fait du mal. Il aurait pu vraiment te blesser ou même te tuer, il ne s’en serait pas privé si je n’étais pas venu. Il t’aurait rouée de coup jusqu’à la mort.
Je restai tétanisée face à ces révélations. J’avais vraiment échappé au pire ? Mourir sous la torture ça n’est pas vraiment la mort que je me souhaite. En fait je ne la souhaite à personne, même pas à mes ennemis. Est-ce qu’il venait de me dire qu’il s’était inquiété pour moi ?
- Alors tu n’es plus en colère contre moi ?
- Si, je le suis toujours.
- Je ne voulais pas te désobéir, j’ai vraiment essayé de me tenir à l’écart mais il ne montrait plus de signe de vie. Il était tout seul. Je sais qu’il n’est plus mon protégé mais je me sens responsable de lui. Il a perdu sa mère et son père ne s’occupe pas de lui. Sa voisine s’est blessée et ne pourra pas veiller sur lui pendant quelques temps. Il n’a personne et Gregorius s’en réjouit, il n’attendait que ça pour le briser. Je n’accepte pas qu’on puisse le laisser ainsi, il est en danger avec Gregorius derrière lui.
- Je verrai si je peux faire quelque chose pour lui. Je ne te promets rien Anna.
- Merci d’essayer.
- Alors comme ça tu es contrariée hein ? Dit-il d’un ton qui se voulait plus léger. Son visage s’était détendu et j’avais envie de l’effleurer.
Je rougis. Il avait le don de me faire passer par toutes les émotions. Mais je me ressaisis.
- Je ne t’appartiens pas Ephraem !
-Oh ! Tu es en colère parce que j’ai dit à Gregorius que tu m’appartenais ?
- Oui, je ne suis pas ta propriété.
- Très bien, tu ne m’appartiens pas, pour l’instant. J’aimerais que tu deviennes mienne Anna.
- Quoi ?
- Je crois que tu as très bien compris. Ca fait un moment que je t’observe maintenant. Tu es drôle, belle et tu sais me tenir tête. Ton tempérament de feu ne cesse de m’impressionner. J’ai été attiré par toi dès la première fois que je t’ai vu à vrai dire, tu avais déjà cette force en toi alors que tu n’étais qu’une humaine.
Je restai la bouche grande ouverte face à ce qu’il venait de dire.
- Anna ? Dis quelque chose ! S’amusa-t-il de mon hébétude.
- Tu es attiré par moi ? Me repris-je finalement.
Bordel de merde ! ( Il faudrait vraiment que je surveille mon langage !)
- Oui, j’éprouve des sentiments pour toi.
- Putain !
(Oups !)
- Pas toi ? Je ne demande rien en retour si ça n’est pas le cas.
Pour la première fois je vis Ephraem intimidé.
- Si ! Enfin, je veux dire, t’es plutôt pas mal dans ton genre.
- Plutôt pas mal ?
- Oh arrête, tu le sais que tu es sexy, sûr de toi et intraitable. Tu as toutes les filles que tu veux à tes pieds.
- Ah bon ? Mais celle que je veux se tient juste devant moi, les autres je ne les vois pas.
- T’es un vrai charmeur par-dessus le marché.
- Et t’imagines même pas tout ce que j’ai envie de te faire. J’ai envie de toi Anna.
- Est-ce que ça veut dire que tu ne vas plus me punir ?
- Non.
- T’as toujours l’intention de le faire ?
- Oui.
- Pourquoi ?
- Parce que tu m’as désobéi et tu t’es mise en danger bêtement. Tu fais parti d’un clan et il y a un règlement. Quand l’un des membres enfreint le règlement, il doit être puni, même si cela ne m’enchante pas particulièrement de le faire, surtout à toi.
- Merde Ephraem, on ne pourrait pas juste oublier ça ?
- J’ai laissé passer ça plusieurs fois Anna, je t’ai averti qu’il y aurait des conséquences. Il me semble t’avoir remise en garde quand je t’ai trouvé devant son immeuble prête à aller lui rendre visite. Est-ce que ça a fonctionné ?
Je gémis de frustration. Il venait de m’annoncer qu’il était secrètement amoureux de moi depuis le début et qu’il avait envie de moi mais il voulait me punir pour un stupide ordre que je n’avais pas respecté ?
- Je ne pouvais pas laisser Jeremy seul.
- Je ne veux pas d’explications. Est-ce que tu as suivi mes ordres par la suite ? Réponds.
Je soupirai.
- Non !
Bon sang qu’est-ce qu’il pouvait être chiant. C’était sûr que c’était ce mec là qui me faisait tant d’effets et qui était à l’origine de tous mes fantasmes ?
- J’avais prévu que l’on mange ensembles ce soir, que l’on passe la soirée tout les deux. Nous aurions flirté et peut-être que je t’aurais embrassée. Non, je t’aurais embrassée, il n’y a pas de doute là dessus.
Je regrettai que cette soirée ne se passe pas comme cela, j’aimais tellement nos rendez-vous quand il ne prenait pas son ton autoritaire.
- Mais maintenant nous allons devoir travailler à ta punition. Je n’en ai pas envie non plus crois-moi mais je me rends compte que nous ne pouvons plus continuer comme ça. Les autres membres du clan commencent à se poser des questions et je subis les foudres de Lucifer quand tu agis comme cela. Tu peux me tenir tête, je t’ai dit que c’était quelque chose que j’appréciais chez toi, mais le règlement, c’est le règlement.
- Je sais, je suis désolée, je me rends compte que je n’aurais pas dû agir comme ça.
- Je compte enlever la marque que Gregorius a laissé sur ton dos puis ensuite je te donnerai une fessée.
- Quoi ? Une fessée ? Tu n’es pas sérieux, je n’ai plus six ans !
- Tu préfères peut-être que je demande à Lucifer quelle punition te conviendra le mieux ? Dit-il en pointant sa tête vers la porte derrière son bureau.
- Non, répondis-je rapidement, je ne préfère pas. Tu n’en démordras pas ?
- Non.
- Et si je m’enfuis maintenant ?
Je songeai presque à le faire. Il éclata de rire.
- Il se pourrait que je te rattrape et te donne la fessée devant tout le monde.
Il n’était pas sérieux ?
- Je suis un homme de parole Anna. Qu’est-ce que je t’ai promis quand nous étions dans ta voiture il y a deux jours ?
J’en étais sûre qu’il allait remettre ça sur le tapis ! Il me fixa de son regard perçant.
- Que je ne pourrais plus m’asseoir rapidement si je te désobéissais à nouveau.
- Je vois que tu t’en rappelles parfaitement et je vais m’y employer. Approche-toi Anna.
Je restai figée sur place.
- Nous n’allons pas retarder ça éternellement, gronda-t-il.
Dire que je marchai à reculons vers lui était un euphémisme.
- Soulève ton tee shirt.
Je m’exécutai non sans rechigner. Il passa à nouveau délicatement sa main sur la marque que Gregorius avait imprimée sur ma peau. Puis il plaqua sa main sur ma blessure et je sentis ma peau picoter. La sensation de brûlure disparut instantanément. Ephraem sourit puis se pencha et déposa de petits baisers en suivant le tracé qui venait de disparaître. Je sentis les muscles dans mon ventre se serrer et je gémis. Ses lèvres sur ma peau étaient un délice.
- Si j’étais arrivé un peu plus tard, les marques auraient été permanentes. Rien que pour ça j’aimerais le tuer. J’ai eu si peur pour toi Anna.
J’aurais pu avoir encore un trait d’humour face à son air imperturbable : la suite des festivités se passe où ? Mais mon humeur n’était plus à la rigolade. Quand il m’avait tapé les fesses, ça avait fait mal sur le coup mais la douleur était vite partie. J’avais même ressenti du plaisir quand il m’avait menacé de recommencer. Mais maintenant qu’on y était je ne ressentais que de l’appréhension.
- Avance toi vers le bureau et penche toi dessus, ton derrière vers moi.
Je me dirigeai lentement vers le bureau et posai mes mains dessus. C’était si bizarre et même un peu excitant de me savoir exposée.
- Je t’assure que je ne ressens aucun plaisir à le faire mais nous en avons besoin tout les deux.
Il se plaça à côté de moi et plaqua sa main au milieu de mon dos afin de me baisser jusqu’à ce que ma poitrine touche la surface de son bureau. Je gesticulai un peu, inquiète. Mon cœur battait de plus en plus fort. Il baissa ensuite mon pantalon et ma culotte, exposant mes fesses à sa vue. Je me raidis et tentai de m’extraire de son emprise mais il raffermit sa prise entre mes omoplates.
- Pas ma culotte Ephraem ! Grondai-je.
- J’aurais préféré voir tes fesses à une autre occasion, dit-il avec sincérité. Mais je préfère que tu ressentes tous les bénéfices de cette fessée afin que je n’aie pas à recommencer de si tôt. Je n’irai pas plus loin que ce que tu peux supporter. Je ne te cache pas que ça va faire mal mais ça ne durera pas et tu n’auras aucune trace permanente, juste des fesses douloureuses pendant un ou plusieurs jours.
Oh merde ! Est-ce que c’était supposé me rassurer ?
Ephraem se mit à caresser mes fesses avec attention et je sursautai d’abord puis son toucher m’apaisa et je finis par me retenir de gémir, c’était plutôt agréable comme sensation étonnamment. Sa main disparut à un moment et s’abattit sur ma fesse gauche.
- Aïe ! M’exclamai-je surprise.
Mais ça n’était pas si douloureux que ça. Sa main exécuta le même mouvement sur ma fesse droite et je tressaillis mais la douleur était supportable. Sa main atteignit ensuite chaque parcelle de mes fesses et la sensation devint de moins en moins agréable. Au fur et à mesure que sa main continuait à s’abattre sur ma peau nue, celle-ci devenait de plus en plus sensible. Ephraem aplatit plus lourdement sa main sur mes fesses.
- Aïe ! Ca fait mal.
- Je sais.
Ca n’était plus agréable du tout. Quand j’essayai de me protéger avec mes mains, il les maintint dans mon dos tout en continuant de m’immobiliser. Il était imperturbable et sa main prenait un rythme infernal, claquant alternativement ma fesse droite, puis ma fesse gauche, puis sur le haut de mes fesses et sur le bas. Ma respiration devint chaotique et je me mis à pleurer, envahie par les sensations désagréables, j’avais l’impression que mes fesses étaient en feu.
- Aïe ! S’il te plait, je suis désolée.
- Pourquoi est-ce que je te punis Anna ? Demanda-t-il avant de m’administrer une nouvelle tape cuisante.
- Aïïe ! Pparce que…je t’ai désobéi, dis-je entre deux sanglots.
- Et est-ce que tu comptes recommencer ? Sa voix était restée calme. Il tapa encore mon fessier douloureux.
-Aïïïe ! Noon ! Pleurnichai-je. Ss’il te plait … arrête.
Mes sanglots emplissaient la pièce et il me fallut un moment avant de constater qu’il avait cessé.
Il avait relâché mes mains et caressait mes fesses endolories. Son toucher était apaisant. Mes sanglots continuèrent et je parvins difficilement à reprendre mon souffle. Au bout d’un moment, Ephraem enleva sa main de mon dos et remonta ma culotte et mon pantalon.
Je gémis de douleur à la sensation de mes vêtements frottant ma peau. Malgré la douleur qui refluait, ne laissant qu’une sensation d’échauffement, je continuais à pleurer. Ephraem me prit dans ses bras. Je résistai d’abord, n’étant pas certaine que j’en avais vraiment envie, puis je le laissai m’enlacer. Je m’apaisai dans son étreinte. J’avais besoin de lui.
- Je suis désolée Ephraem, je ne voulais pas t’inquiéter. Dis-je en me blottissant dans le creux de son cou, essayant de calmer mes sanglots.
- Tu es excusée Anna. Calme-toi, c’est fini maintenant.
Il me serra fort dans ses bras et me massa le dos.
- Comment est-ce que tu te sens ?
Je réfléchis quelques secondes. J’étais contente qu’il ait fini. J’étais fatiguée physiquement et émotionnellement. Ma fierté était au plus bas. Mais aussi étrange que cela puisse paraître, je voulais rester blottie dans ses bras.
- A fleur de peau, physiquement et moralement.
- Je veux prendre soin de toi Anna cette nuit, te réconforter. Je te promets de me contenter de te serrer dans mes bras. J’aimerais que tu acceptes de m’accompagner dans ma chambre, je ne veux pas te laisser seule et tu es fatiguée.
Ephraem me souleva dans ses bras en faisant attention à ne pas toucher mes fesses, je grimaçai tout de même à cause du frottement des habits sur ma peau sensible. Il utilisa ses pouvoirs démoniaques pour nous emmener dans sa chambre en une fraction de seconde. Il me déposa au pied d’un immense lit. Les draps en satin rouge me firent sourire. Ephraem usait du cliché. Sa chambre était bien plus grande que la mienne. Nous étions arrivés directement dans sa chambre à coucher mais il y avait d’autres pièces que je ne pouvais pas voir. Le sol de sa chambre était en parquet, les murs étaient crème et chocolat. Cela donnait un ensemble chaleureux. Ephraem s’éloigna.
- Commence à te déshabiller, me dit-il en passant dans la pièce à côté.
Je le suivis du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse pour aller fouiller dans des tiroirs. J’hésitai un instant puis ôtai mon tee shirt et mon pantalon, il ne se passerait rien entre lui et moi cette nuit mais j’avais vraiment envie de m’allonger. Quand il revint il tenait une nuisette en soie noire dans une main et un tube de crème dans l’autre. Il me tendit la nuisette que j’enfilai immédiatement puis s’assit au bord du lit. Le contact de la soie sur ma peau était léger, je soupirai d’aise.
- Approche tes fesses ici.
Son regard débordait d’attention.
- Tu seras plus à l’aise pour dormir sans ta culotte Anna. Je vais te passer un peu de crème et ensuite tu pourras t’allonger.
Je le regardai d’un air soupçonneux.
- Pas de sexe Anna, je m’assure juste que tu puisses dormir cette nuit. Je te ramène dans ta chambre si tu le souhaites.
-Non.
Je m’endormis quelques minutes plus tard, lovée dans ses bras.
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A suivre...
Jeremy portait certainement les même habits depuis plusieurs jours, ses cheveux étaient tout emmêlés et il avait le visage fatigué et sale. J’hésitai un instant puis décidai d’apparaître devant lui et retirai mon bouclier.
- Tu es qui ? Me demanda-t-il inquiet quand il m’aperçut.
- Je suis là pour veiller sur toi Jeremy.
- Je t’ai déjà vu, dehors et dans le parc.
Il était plutôt observateur, je ne pensais pas qu’il avait remarqué ma présence. Je me cachais tout le temps quand j’entrais dans l’appartement mais à l’extérieur il m’arrivait de garder mon apparence.
- Oui c’est vrai, j’aime bien me promener dans ce parc.
- Pourquoi tu es ici ? Dans ma chambre ? Comment tu t’appelles ? Moi je m’appelle Jeremy !
En voilà un petit garçon curieux et plein de questions !
- Je m’appelle Anna. Je ne t’ai pas vu hier dans le parc, alors je suis venue voir si tu allais bien.
- Je… je n’ai pas le droit d’en parler.
Il essayait de se montrer fort mais je voyais bien qu’il n’était pas vraiment rassuré. Je devais savoir pourquoi il était dans cet état et apparemment seul chez lui à cette heure tardive.
- Tu es tout seul ici ? Où est ton papa ?
Je voyais qu’il hésitait à se confier, son père avait dû lui donner des consignes, comme ne pas parler aux inconnus, ce qu’il avait déjà transgressé.
- Je t’assure que je ne vais pas te faire de mal. Tu as faim ?
Ses yeux pétillèrent. Je me dirigeai dans la cuisine et y trouvai de quoi lui préparer un sandwich. Il m’avait suivi et s’était installé à table. Je lui servis un verre de lait et lui apportai son sandwich. Il se jeta dessus puis vida le verre de lait d’un trait. Je l’observai tout engloutir goulument et lui souris. J’attendis qu’il ait terminé avant de lui reposer la question.
- Pourquoi ton père n’est pas ici Jeremy ? Qui s’occupe de toi ?
- Papa est parti travailler. Mme Jahan n’est pas venue me chercher à l’école, c’est elle qui vient me chercher à l’école mais elle n’est pas venue. Alors je suis rentré tout seul. Papa cache une clé sur la lumière. J’attends que papa revienne, il reste trois dodos. Il m’a dit qu’il revenait dans cinq dodos, il reste trois dodos maintenant. Panpan dort avec moi mais j’ai un peu peur quand même.
Jeremy était tout seul chez lui depuis deux jours maintenant ? Merde ! Comment ça se faisait que personne n’avait rien remarqué ? Un gamin de cinq ans livré à lui-même ça ne passe pas inaperçu quand même ! Je me dirigeai vers l’appartement de sa voisine, personne n’ouvrit quand je toquai et il était fermé à clé. J’aurais voulu aller vérifier l’état de sa boite aux lettres mais ne pus me résoudre à laisser Jeremy seul. Il sirotait tranquillement son deuxième verre de lait et j’avais trouvé une boite de gâteaux dans un placard trop haut pour lui. J’appelai les morgues et hôpitaux des environs jusqu’à trouver une Jahan Roseline admise. Elle avait apparemment le col du fémur cassé et était toujours sous sédatifs. Et pourquoi son père ne revenait pas ? Je me tournai vers Jeremy. Parce que ça l’arrangeait de s’éloigner de son fils et qu’il ne prenait jamais de nouvelles quand il partait.
- Je vais m’occuper de toi Jeremy en attendant que ton papa revienne. Je ne te laisserai pas seul. Est-ce que ça te plairait que je te fasse couler un bain ? Lui demandai-je. Tu te sentiras mieux une fois tout propre et puis je pourrais te lire une histoire avant que tu t’endormes si tu veux.
Jeremy n’était pas très enthousiaste à l’idée du bain mais me sourit jusqu’aux oreilles quand je parlai de l’histoire.
Une heure plus tard, il dormait paisiblement en serrant son doudou contre lui. Pour ma part, j’étais très en colère contre son père et Gregorius. J’étais certaine que ce dernier avait sa part de responsabilité dans cette histoire. Que comptait-il apprendre à un petit garçon de seulement cinq ans en le laissant livré à lui-même aussi longtemps ?
J’allais me servir un verre d’eau quand un homme fit irruption dans le salon.
- Tiens donc ! Une semi démone à Ephraem dans cet appartement. Ca n’est pas très intelligent.
Son pouvoir m’effleura de part en part, me faisant hérisser les poils des bras. Un démon ! Etait-ce Gregorius ? Je restai immobile, stupéfaite. Si c’était lui, la réaction d’Ephraem en apprenant que j’étais venue ici était le moindre de mes soucis.
- Je pensais avoir été clair, je ne voulais plus voir aucun d’entre vous ici, Jeremy est à moi.
Je crus voir de la folie dans ses yeux. Son nez fin et ses yeux asymétriques lui donnaient un air austère. Il avait une carrure imposante et ses pouvoirs étaient certainement redoutables, j’aimerais bien ne pas avoir à y gouter, l’avant-goût sur ma peau m’avait suffi. Je courus vers la porte, j’aurais voulu emmener Jeremy avec moi mais j’étais vraiment en danger, il fallait que je m’échappe.
Il fut sur moi en un instant et sans aucun effort, on aurait dit qu’il volait et c’était peut être le cas. Il me saisit par la nuque et me jeta au sol. J’atterris lourdement sur mes genoux et mes mains.
- Il semble y avoir du laisser aller dans les troupes de mon ami Ephraem.
Je me relevai et le toisa.
- Jeremy n’a rien à faire avec vous, vous ne méritez même pas de l’approcher !
J’entendis l’air siffler et je me retrouvai à nouveau au sol, la joue brûlante et le goût du sang dans la bouche.
- Tu devrais apprendre à te taire !
- Ca on me l’a déjà dit ! Marmonnai-je pour moi.
Je me relevai précautionneusement.
- Bien, bien, bien, que vais-je faire de toi ? Je pourrais laisser Ephraem se charger de toi.
Merde ! Ephraem ne serait pas du tout content quand il apprendrait que j’étais retournée voir Jeremy et que je m’étais fait surprendre. Je n’avais pas encore eu le temps de réfléchir à ce que j’allais faire pour Jeremy, c’était trop tôt, je me rendis compte que j’aurais pu essayer d’en parler un peu plus avec Ephraem. Comment allais-je réussir à me sortir de cette situation ?
- Je crois que cette fois je vais m’occuper moi-même de sa brebis égarée. Dit-il en me relevant par le bras sans ménagement.
Il nous emmena dans ce que je supposai être son repère en utilisant son pouvoir démoniaque. Le déplacement fut brutal. Plusieurs démons étaient présents et certains furent surpris de le voir apparaître avec moi à ses côtés mais la plupart ne réagirent même pas. D’accord, Gregorius avait l’habitude d’emmener ses prisonniers ici. Est-ce qu’il emmenait régulièrement des démons, ou semi-demon dans mon cas, d’un autre clan ? Et surtout, que leur faisait-il ? Mon sang ne fit qu’un tour et je commençai à me sentir mal, mon cœur s’affolait. Je me surpris même à souhaiter qu’Ephraem viennent me réprimander mais m’éloigne de Gregorius.
Je regardai autour de moi, dans l’espoir de trouver une échappatoire. Leur repère était sombre, sale, il y avait de la poussière partout et plusieurs démons s’étaient recroquevillés dans des coins à la vue de leur chef. D’autres se rapprochaient de nous, ils avaient des regards avides. A ce moment là, je commençai sérieusement à réfléchir à un moyen de filer.
Gregorius m’attrapa par le poignet dès qu’il me vit bouger et m’entraîna vers une salle adjacente. Le temps que je m’habitue à la lumière faible, il m’attachait le poignet dans une espèce de brassard en cuir en levant mon bras au dessus de ma tête. Je me débattis afin de l’empêcher de continuer mais il saisit mon autre poignet et l’attacha également.
Merde ! J’étais coincée.
- Evata, va me chercher un fouet !
Putain il n’avait pas l’intention de … ? Quand je vis Evata revenir avec une lanière en cuir, je compris qu’il avait bien l’intention de me fouetter ! Oh mon Dieu ! Ephraem s’il te plait, viens me chercher ! Malek ! Je tirai sur mes liens de toutes mes forces. Pourquoi est-ce que je ne m’étais pas enfuie plus tôt ? Pourquoi est-ce que je l’avais laissé m’attacher ? Pourquoi est-ce que j’étais allée chez Jeremy ? Non, je ne regrettais pas d’y être allée, il avait besoin de moi.
- Arrête de gémir j’ai encore rien fait ! Ou plutôt, continue en fait, j’adore ça.
Je me raidis quand il passa sa main dans mon dos.
- Alors combien de coup de fouet pour ton insubordination ? Tu as gâché mon enseignement à Jeremy.
- Ce n’est qu’un enfant !
Je sentis l’air vibrer et la lanière claqua sur ma peau. La douleur irradia mon dos et je hurlai. Je tirai sur mes liens afin d’essayer de me libérer mais n’y parvins pas. Je dus alors me contenter d’absorber la douleur, c’était affreux.
- Celui-ci était offert ! Alors combien ? Dix ? Vingt ? Cinquante peut-être ?
Je me sentis défaillir en l’entendant prononcer ces mots. Je ne survivrais pas à un tel châtiment.
- Je vous en prie, ne faites pas ça. Par pitié !
Je sentis un nouveau mouvement d’air et me raidis pour absorber le choc mais rien ne se passa et une voix se fit entendre.
- Libère-la Gregorius.
Des portes avaient claqué et un grondement s’était fait entendre. Ephraem était là. Tous les démons volèrent dans les airs, excepté Gregorius. Ephraem s’approcha de lui, il avait le visage défiguré par la rage.
-Jeremy est à moi, elle n’avait rien à faire chez lui.
- Je sais, gronda Ephraem en me menaçant de ses yeux perçants.
Merde ! Il n’était vraiment pas content !
Gregorius s’était un peu reculé et avait baissé son arme, hallelujah ! Je soufflai de soulagement.
- Qu’est-ce que tu lui as fait ?
Ephraem s’approcha de moi et baissa mon pantalon, oh c’était humiliant ! Je protestai mais il passa sa main sur mes fesses. Que faisait-il bon sang ? Il remit mon pantalon en place et relevai mon t-shirt. Il gronda immédiatement. Quand il passa sa main à l’endroit où le fouet avait giflé mon dos, je sursautai mais sa caresse fut apaisante.
- Oh elle n’a eu qu’un coup de fouet, elle en mériterait au moins vingt pour son impertinence et tu le sais ! Lâcha Gregorius.
Alors il avait vérifié ma blessure…
- Je vais bien Ephraem, détache-moi s’il te plait.
Je tirai à nouveau sur mes liens et Ephraem libéra mes poignets. Je les frottai afin d’enlever la légère brûlure mais je n’avais pas vraiment mal. Même la douleur dans mon dos commençait à se calmer, j’étais libre et Ephraem était venu me chercher. J’allais le remercier quand je vis son regard noir, il n’était pas prêt à m’écouter.
- Elle n’aurait jamais dû se rendre dans cet appartement, elle a violé nos lois. Elle mériterait bien pire et tu le sais.
-Assez Gregorius ! Anna m’appartient, elle fait parti de mon clan. Tu as de la chance que sa blessure ne soit pas permanente.
Quoi ? C’était une blague ? Depuis quand j’appartenais à quelqu’un ? J’allais lui donner mon point de vue à ce sujet mais avant que le moindre son ne sorte de ma bouche Ephraem fit courir son pouvoir sur moi. Ma peau me picota et l’air s’épaissit autour de moi, je ne parvins plus à respirer pendant un court instant. Très bien, message reçu, je me tais ! J’avais envie de croiser les bras et taper du pied mais je préférai rester discrète à proximité de Gregorius et de son fouet.
- Si tu as un souci avec l’un des miens, c’est avec moi que tu dois traiter.
- Je ne veux plus qu’elle l’approche, c’est très simple.
- Je ferai en sorte que ça soit respecté. Mais je ne transigerai pas sur ce point.
Non ! Tout mais pas ça, ne me demande pas de laisser Jeremy avec ce fou.
- Ne la touche plus jamais ou la prochaine fois je te tue.
- Qu’est-ce qu’il t’arrive Ephraem ? Tu sembles tenir tout particulièrement à cette brebis.
- On ne touche pas à mon clan Gregorius, c’est tout. Maintenant on va s’en aller.
- C’était un plaisir de te revoir mon ami.
- Le plaisir était pour moi.
Ephraem me saisit par le bras mais il n’eut pas à me convaincre de partir, si j’avais pu je l’aurais fait en volant ! Je me précipitai en dehors de la pièce puis me dirigeai à grands pas vers la sortie en me libérant de son emprise d’un geste brusque, je pouvais marcher seule merde !
- Monte en voiture ! Gronda Ephraem quand nous fûmes dehors.
Je me dirigeai vers son Alpha Romeo, claquai la portière et me tournai vers l’extérieur. Il était peut être furax, mais moi aussi j’étais en colère. Je lui appartenais ? Et il allait laisser Jeremy entre les mains de ce psychopathe sadique ? Je sentis son regard sur moi durant tout le trajet mais je fixai le paysage, la tension était palpable et l’orage n’allait pas tarder à éclater.
- Tu m’as désobéi Annabelle, encore.
L’utilisation du prénom en entier n’était jamais bon signe.
- Je t’ai demandé de ne plus retourner voir Jeremy, nous avions déjà eu plusieurs discussions à ce sujet.
Alors que mon dos continuait à me lancer légèrement, je commençai à m’inquiéter pour mes fesses.
- Je ne t’avais rien promis ! Tu donnes tes ordres sans te soucier de savoir si on est vraiment d’accord.
- Tu plaisantes j’espère ?
Je ne me tournai pas vers lui. Certes, c’était un peu puéril mais il m’exaspérait. Nous arrivâmes devant la vieille bâtisse un peu trop tôt à mon goût.
- Dans mon bureau, tout de suite. Dit-il d’un ton sec en sortant de la voiture.
Qu’est-ce qu’il pouvait être agaçant ! Je me rappelais parfaitement lui avoir dit que j’assumerais les conséquences de mes choix, mais je n’avais pas pour autant spécialement envie de le rejoindre. Il commença à marcher vers la bâtisse puis se retourna, le regard noir.
- Je t’assure que si tu ne viens pas immédiatement dans mon bureau pour qu’on ait une discussion, je t’y emmène de force.
Les mots avaient claqué sur sa langue et je dus me résigner à m’extraire de la voiture.
- Tu es peut-être contrarié, mais je t’informe que je le suis aussi, alors allons en parler si ça peut te faire plaisir ! Crachai-je en le dépassant pour aller dans son fichu bureau.
Il me regarda le dépasser la bouche entrouverte puis me suivit. Un petit sourire s’afficha sur mes lèvres. Et oui, tout ne se passe pas comme tu le souhaites mon grand ! J’accélérai tout de même quand je le sentis tout proche de moi, sa main avait tendance à partir sans prévenir.
Je passai le hall en trombe, attirant quelques regards curieux, puis entrai dans son bureau. Il referma la porte derrière lui quelques instants plus tard, sa colère semblait être revenue.
- Tu t’es mise en danger bêtement, je ne le tolèrerai pas Anna. Dit-il doucement en faisant des efforts pour maintenir un semblant de calme.
- Jeremy a été mon protégé et je tiens beaucoup à lui.
- Tu aurais dû m’en parler au lieu de retourner là-bas.
- J’ai essayé de t’en parler mais tu ne m’en as pas laissé l’occasion. Tu t’es contenté de donner des ordres sans m’écouter. Tu comptes me punir ?
-Oh oui, il y a de fortes chances, surtout si tu continues à me parler sur ce ton.
Je blêmis.
- Gregorius s’en est déjà chargé pourtant.
- Quand j’ai vu Malek revenir sans toi, j’ai tout de suite compris que tu étais retournée voir Jeremy. Je suis allé devant chez lui et tu n’y étais pas. Je suis entré chez lui et les meubles du salon étaient en désordre mais tu n’étais pas là. Quand j’ai compris que Gregorius t’avait attrapé et emmené dans son repère…
- Je suis désolée. Je ne voulais pas t’attirer des ennuis.
- Tu ne comprends donc pas ? J’ai eu peur pour toi. J’ai eu peur qu’il t’ait vraiment fait du mal. Il aurait pu vraiment te blesser ou même te tuer, il ne s’en serait pas privé si je n’étais pas venu. Il t’aurait rouée de coup jusqu’à la mort.
Je restai tétanisée face à ces révélations. J’avais vraiment échappé au pire ? Mourir sous la torture ça n’est pas vraiment la mort que je me souhaite. En fait je ne la souhaite à personne, même pas à mes ennemis. Est-ce qu’il venait de me dire qu’il s’était inquiété pour moi ?
- Alors tu n’es plus en colère contre moi ?
- Si, je le suis toujours.
- Je ne voulais pas te désobéir, j’ai vraiment essayé de me tenir à l’écart mais il ne montrait plus de signe de vie. Il était tout seul. Je sais qu’il n’est plus mon protégé mais je me sens responsable de lui. Il a perdu sa mère et son père ne s’occupe pas de lui. Sa voisine s’est blessée et ne pourra pas veiller sur lui pendant quelques temps. Il n’a personne et Gregorius s’en réjouit, il n’attendait que ça pour le briser. Je n’accepte pas qu’on puisse le laisser ainsi, il est en danger avec Gregorius derrière lui.
- Je verrai si je peux faire quelque chose pour lui. Je ne te promets rien Anna.
- Merci d’essayer.
- Alors comme ça tu es contrariée hein ? Dit-il d’un ton qui se voulait plus léger. Son visage s’était détendu et j’avais envie de l’effleurer.
Je rougis. Il avait le don de me faire passer par toutes les émotions. Mais je me ressaisis.
- Je ne t’appartiens pas Ephraem !
-Oh ! Tu es en colère parce que j’ai dit à Gregorius que tu m’appartenais ?
- Oui, je ne suis pas ta propriété.
- Très bien, tu ne m’appartiens pas, pour l’instant. J’aimerais que tu deviennes mienne Anna.
- Quoi ?
- Je crois que tu as très bien compris. Ca fait un moment que je t’observe maintenant. Tu es drôle, belle et tu sais me tenir tête. Ton tempérament de feu ne cesse de m’impressionner. J’ai été attiré par toi dès la première fois que je t’ai vu à vrai dire, tu avais déjà cette force en toi alors que tu n’étais qu’une humaine.
Je restai la bouche grande ouverte face à ce qu’il venait de dire.
- Anna ? Dis quelque chose ! S’amusa-t-il de mon hébétude.
- Tu es attiré par moi ? Me repris-je finalement.
Bordel de merde ! ( Il faudrait vraiment que je surveille mon langage !)
- Oui, j’éprouve des sentiments pour toi.
- Putain !
(Oups !)
- Pas toi ? Je ne demande rien en retour si ça n’est pas le cas.
Pour la première fois je vis Ephraem intimidé.
- Si ! Enfin, je veux dire, t’es plutôt pas mal dans ton genre.
- Plutôt pas mal ?
- Oh arrête, tu le sais que tu es sexy, sûr de toi et intraitable. Tu as toutes les filles que tu veux à tes pieds.
- Ah bon ? Mais celle que je veux se tient juste devant moi, les autres je ne les vois pas.
- T’es un vrai charmeur par-dessus le marché.
- Et t’imagines même pas tout ce que j’ai envie de te faire. J’ai envie de toi Anna.
- Est-ce que ça veut dire que tu ne vas plus me punir ?
- Non.
- T’as toujours l’intention de le faire ?
- Oui.
- Pourquoi ?
- Parce que tu m’as désobéi et tu t’es mise en danger bêtement. Tu fais parti d’un clan et il y a un règlement. Quand l’un des membres enfreint le règlement, il doit être puni, même si cela ne m’enchante pas particulièrement de le faire, surtout à toi.
- Merde Ephraem, on ne pourrait pas juste oublier ça ?
- J’ai laissé passer ça plusieurs fois Anna, je t’ai averti qu’il y aurait des conséquences. Il me semble t’avoir remise en garde quand je t’ai trouvé devant son immeuble prête à aller lui rendre visite. Est-ce que ça a fonctionné ?
Je gémis de frustration. Il venait de m’annoncer qu’il était secrètement amoureux de moi depuis le début et qu’il avait envie de moi mais il voulait me punir pour un stupide ordre que je n’avais pas respecté ?
- Je ne pouvais pas laisser Jeremy seul.
- Je ne veux pas d’explications. Est-ce que tu as suivi mes ordres par la suite ? Réponds.
Je soupirai.
- Non !
Bon sang qu’est-ce qu’il pouvait être chiant. C’était sûr que c’était ce mec là qui me faisait tant d’effets et qui était à l’origine de tous mes fantasmes ?
- J’avais prévu que l’on mange ensembles ce soir, que l’on passe la soirée tout les deux. Nous aurions flirté et peut-être que je t’aurais embrassée. Non, je t’aurais embrassée, il n’y a pas de doute là dessus.
Je regrettai que cette soirée ne se passe pas comme cela, j’aimais tellement nos rendez-vous quand il ne prenait pas son ton autoritaire.
- Mais maintenant nous allons devoir travailler à ta punition. Je n’en ai pas envie non plus crois-moi mais je me rends compte que nous ne pouvons plus continuer comme ça. Les autres membres du clan commencent à se poser des questions et je subis les foudres de Lucifer quand tu agis comme cela. Tu peux me tenir tête, je t’ai dit que c’était quelque chose que j’appréciais chez toi, mais le règlement, c’est le règlement.
- Je sais, je suis désolée, je me rends compte que je n’aurais pas dû agir comme ça.
- Je compte enlever la marque que Gregorius a laissé sur ton dos puis ensuite je te donnerai une fessée.
- Quoi ? Une fessée ? Tu n’es pas sérieux, je n’ai plus six ans !
- Tu préfères peut-être que je demande à Lucifer quelle punition te conviendra le mieux ? Dit-il en pointant sa tête vers la porte derrière son bureau.
- Non, répondis-je rapidement, je ne préfère pas. Tu n’en démordras pas ?
- Non.
- Et si je m’enfuis maintenant ?
Je songeai presque à le faire. Il éclata de rire.
- Il se pourrait que je te rattrape et te donne la fessée devant tout le monde.
Il n’était pas sérieux ?
- Je suis un homme de parole Anna. Qu’est-ce que je t’ai promis quand nous étions dans ta voiture il y a deux jours ?
J’en étais sûre qu’il allait remettre ça sur le tapis ! Il me fixa de son regard perçant.
- Que je ne pourrais plus m’asseoir rapidement si je te désobéissais à nouveau.
- Je vois que tu t’en rappelles parfaitement et je vais m’y employer. Approche-toi Anna.
Je restai figée sur place.
- Nous n’allons pas retarder ça éternellement, gronda-t-il.
Dire que je marchai à reculons vers lui était un euphémisme.
- Soulève ton tee shirt.
Je m’exécutai non sans rechigner. Il passa à nouveau délicatement sa main sur la marque que Gregorius avait imprimée sur ma peau. Puis il plaqua sa main sur ma blessure et je sentis ma peau picoter. La sensation de brûlure disparut instantanément. Ephraem sourit puis se pencha et déposa de petits baisers en suivant le tracé qui venait de disparaître. Je sentis les muscles dans mon ventre se serrer et je gémis. Ses lèvres sur ma peau étaient un délice.
- Si j’étais arrivé un peu plus tard, les marques auraient été permanentes. Rien que pour ça j’aimerais le tuer. J’ai eu si peur pour toi Anna.
J’aurais pu avoir encore un trait d’humour face à son air imperturbable : la suite des festivités se passe où ? Mais mon humeur n’était plus à la rigolade. Quand il m’avait tapé les fesses, ça avait fait mal sur le coup mais la douleur était vite partie. J’avais même ressenti du plaisir quand il m’avait menacé de recommencer. Mais maintenant qu’on y était je ne ressentais que de l’appréhension.
- Avance toi vers le bureau et penche toi dessus, ton derrière vers moi.
Je me dirigeai lentement vers le bureau et posai mes mains dessus. C’était si bizarre et même un peu excitant de me savoir exposée.
- Je t’assure que je ne ressens aucun plaisir à le faire mais nous en avons besoin tout les deux.
Il se plaça à côté de moi et plaqua sa main au milieu de mon dos afin de me baisser jusqu’à ce que ma poitrine touche la surface de son bureau. Je gesticulai un peu, inquiète. Mon cœur battait de plus en plus fort. Il baissa ensuite mon pantalon et ma culotte, exposant mes fesses à sa vue. Je me raidis et tentai de m’extraire de son emprise mais il raffermit sa prise entre mes omoplates.
- Pas ma culotte Ephraem ! Grondai-je.
- J’aurais préféré voir tes fesses à une autre occasion, dit-il avec sincérité. Mais je préfère que tu ressentes tous les bénéfices de cette fessée afin que je n’aie pas à recommencer de si tôt. Je n’irai pas plus loin que ce que tu peux supporter. Je ne te cache pas que ça va faire mal mais ça ne durera pas et tu n’auras aucune trace permanente, juste des fesses douloureuses pendant un ou plusieurs jours.
Oh merde ! Est-ce que c’était supposé me rassurer ?
Ephraem se mit à caresser mes fesses avec attention et je sursautai d’abord puis son toucher m’apaisa et je finis par me retenir de gémir, c’était plutôt agréable comme sensation étonnamment. Sa main disparut à un moment et s’abattit sur ma fesse gauche.
- Aïe ! M’exclamai-je surprise.
Mais ça n’était pas si douloureux que ça. Sa main exécuta le même mouvement sur ma fesse droite et je tressaillis mais la douleur était supportable. Sa main atteignit ensuite chaque parcelle de mes fesses et la sensation devint de moins en moins agréable. Au fur et à mesure que sa main continuait à s’abattre sur ma peau nue, celle-ci devenait de plus en plus sensible. Ephraem aplatit plus lourdement sa main sur mes fesses.
- Aïe ! Ca fait mal.
- Je sais.
Ca n’était plus agréable du tout. Quand j’essayai de me protéger avec mes mains, il les maintint dans mon dos tout en continuant de m’immobiliser. Il était imperturbable et sa main prenait un rythme infernal, claquant alternativement ma fesse droite, puis ma fesse gauche, puis sur le haut de mes fesses et sur le bas. Ma respiration devint chaotique et je me mis à pleurer, envahie par les sensations désagréables, j’avais l’impression que mes fesses étaient en feu.
- Aïe ! S’il te plait, je suis désolée.
- Pourquoi est-ce que je te punis Anna ? Demanda-t-il avant de m’administrer une nouvelle tape cuisante.
- Aïïe ! Pparce que…je t’ai désobéi, dis-je entre deux sanglots.
- Et est-ce que tu comptes recommencer ? Sa voix était restée calme. Il tapa encore mon fessier douloureux.
-Aïïïe ! Noon ! Pleurnichai-je. Ss’il te plait … arrête.
Mes sanglots emplissaient la pièce et il me fallut un moment avant de constater qu’il avait cessé.
Il avait relâché mes mains et caressait mes fesses endolories. Son toucher était apaisant. Mes sanglots continuèrent et je parvins difficilement à reprendre mon souffle. Au bout d’un moment, Ephraem enleva sa main de mon dos et remonta ma culotte et mon pantalon.
Je gémis de douleur à la sensation de mes vêtements frottant ma peau. Malgré la douleur qui refluait, ne laissant qu’une sensation d’échauffement, je continuais à pleurer. Ephraem me prit dans ses bras. Je résistai d’abord, n’étant pas certaine que j’en avais vraiment envie, puis je le laissai m’enlacer. Je m’apaisai dans son étreinte. J’avais besoin de lui.
- Je suis désolée Ephraem, je ne voulais pas t’inquiéter. Dis-je en me blottissant dans le creux de son cou, essayant de calmer mes sanglots.
- Tu es excusée Anna. Calme-toi, c’est fini maintenant.
Il me serra fort dans ses bras et me massa le dos.
- Comment est-ce que tu te sens ?
Je réfléchis quelques secondes. J’étais contente qu’il ait fini. J’étais fatiguée physiquement et émotionnellement. Ma fierté était au plus bas. Mais aussi étrange que cela puisse paraître, je voulais rester blottie dans ses bras.
- A fleur de peau, physiquement et moralement.
- Je veux prendre soin de toi Anna cette nuit, te réconforter. Je te promets de me contenter de te serrer dans mes bras. J’aimerais que tu acceptes de m’accompagner dans ma chambre, je ne veux pas te laisser seule et tu es fatiguée.
Ephraem me souleva dans ses bras en faisant attention à ne pas toucher mes fesses, je grimaçai tout de même à cause du frottement des habits sur ma peau sensible. Il utilisa ses pouvoirs démoniaques pour nous emmener dans sa chambre en une fraction de seconde. Il me déposa au pied d’un immense lit. Les draps en satin rouge me firent sourire. Ephraem usait du cliché. Sa chambre était bien plus grande que la mienne. Nous étions arrivés directement dans sa chambre à coucher mais il y avait d’autres pièces que je ne pouvais pas voir. Le sol de sa chambre était en parquet, les murs étaient crème et chocolat. Cela donnait un ensemble chaleureux. Ephraem s’éloigna.
- Commence à te déshabiller, me dit-il en passant dans la pièce à côté.
Je le suivis du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse pour aller fouiller dans des tiroirs. J’hésitai un instant puis ôtai mon tee shirt et mon pantalon, il ne se passerait rien entre lui et moi cette nuit mais j’avais vraiment envie de m’allonger. Quand il revint il tenait une nuisette en soie noire dans une main et un tube de crème dans l’autre. Il me tendit la nuisette que j’enfilai immédiatement puis s’assit au bord du lit. Le contact de la soie sur ma peau était léger, je soupirai d’aise.
- Approche tes fesses ici.
Son regard débordait d’attention.
- Tu seras plus à l’aise pour dormir sans ta culotte Anna. Je vais te passer un peu de crème et ensuite tu pourras t’allonger.
Je le regardai d’un air soupçonneux.
- Pas de sexe Anna, je m’assure juste que tu puisses dormir cette nuit. Je te ramène dans ta chambre si tu le souhaites.
-Non.
Je m’endormis quelques minutes plus tard, lovée dans ses bras.
______________________
A suivre...
Re: Into The Flames - by Sendreen (Concours 6)
Je dormis jusqu’au milieu de l’après-midi. Ephraem n’était plus là quand je me réveillai. Les événements de la nuit me revinrent en mémoire et je fus soulagée de constater que mes fesses n’étaient plus si douloureuses. J’ajoutai tout de même à mon pense bête mental de ne plus désobéir au grand Ephraem. Et de lui dire ce que je pensais de ses punitions!
Je me rappelai également comme il avait été attentif et doux après. C’était un Ephraem que je ne connaissais pas et qui me plaisait beaucoup. Et il m’avait avoué ses sentiments. Je ne savais plus où donner de la tête.
Je me levai et m’habillai puis retournai dans ma chambre afin de retrouver Malek. Il avait dû s’inquiéter pour moi. Sur le trajet je pensai à Jeremy. Il avait dû se lever maintenant. Peut-être que Gregorius était retourné le voir dans la nuit, peut-être que Jeremy avait des ennuis… Il fallait que j’obtienne l’autorisation d’Ephraem de le revoir, sinon je risquais de ne pas pouvoir m’asseoir avant très très longtemps. Je frissonnai rien qu’à l’idée. Non, il fallait qu’Ephraem m’y autorise, il n’y avait pas d’autre solution. Malek déboula cinq minutes plus tard.
- Ordre du chef, je suis ton garde du corps attitré ! Là où tu vas je vais, je suis ton ombre.
- T’es mon chien de garde ? Enrageai-je.
- On dirait moins une promotion quand tu le dis comme ça Anna ! Comment tu vas ?
- T’es au courant ?
- Y a déjà des bruits qui circulent…
- Tu es pire qu’une commère, j’espère que tu le sais.
- Oui et j’assume totalement.
- Je crois que je vais me terrer dans ma chambre pour le restant de mes jours.
- Tu ne devrais pas. Ils savent qu’Ephraem a le béguin pour toi.
- Le béguin ?
- Ouais. Mais qu’il te traite comme les autres quand tu enfreins les règles. Les tensions sont retombées et ils vont pouvoir passer à autre chose.
- Ravie pour eux ! Dis-je cyniquement.
En début de soirée, il toqua à ma porte.
- Est-ce que je peux entrer ? Me demanda-t-il.
Merde ! Je ne savais pas quoi lui répondre. Est-ce que j’étais en colère ? Oui ! Il m’avait donnée une fessée bordel ! Est-ce que j’avais envie de le voir ? Oui… Je devais devenir folle.
- Entre ! Dis-je un peu plus durement que je ne l’avais souhaité.
Il ouvrit la porte mais resta à l’entrée, silencieux. Je le regardai, intriguée par son attitude inhabituelle. Il marchait sur des œufs avec moi. T’as bien raison.
- Je vous laisse ! Dit Vlen en sortant discrètement. A plus tard Anna.
Il était venu prendre de mes nouvelles dès qu’il avait appris ce qu’il s’était passé chez Jeremy puis dans le repère de Gregorius. Il n’avait pas été ravi d’apprendre qu’Ephraem m’avait puni mais j’avais fini par le convaincre qu’il fallait qu’il le fasse, même si ça m’avait coûté de le dire.
Maintenant qu’Ephraem et moi étions seuls, nous nous toisions, attendant que l’un d’entre nous prenne la parole.
- Comment tu vas ? Demanda-t-il doucement.
- Moi et mes fesses allons très bien merci, dis-je d’un ton sarcastique.
Il entra en souriant et ferma la porte derrière lui.
- Je comprends ta colère.
- Tu m’annonces que tu as des sentiments pour moi et ensuite tu me frappes ! C’est assez contradictoire tout de même. A moins que tu y prennes du plaisir. Et là je t’assure que ça n’est pas bon pour toi !
- Je suis content de voir que tu as gardé ton caractère Anna.
Je soupirai d’indignation.
- Je n’ai pris aucun plaisir à te faire souffrir ou à te faire pleurer Anna. Mais c’est mon rôle en temps que démon supérieur de maintenir l’ordre dans mon clan.
- Je sais, j’ai enfreins le règlement. J’ai bien compris la leçon et je ne le ferai plus.
- Content de l’entendre, je n’ai pas très envie de remettre ça non plus si tu veux savoir.
- J’espère que tu ne vas pas me sortir que ça t’as fait plus mal à toi qu’à moi !
- Non ! Je n’irai pas jusque là. Comment est-ce que tu vas ? Dit-il d’un air plus sérieux. Il se faisait vraiment du souci pour moi.
- Mes fesses me font encore un peu mal mais je vais bien. Je sais que je le méritais mais c’est dur à encaisser.
- Viens par là.
Il me tendit ses bras et j’allai me blottir contre son torse. Ca commençait à devenir une habitude et j’allais finir par y prendre goût. Je devais dire que son odeur était envoûtante.
- Tu dois me détester pour ce que je t’ai fait.
- Non, je ne te déteste pas. Mais je n’apprécie pas du tout ce que tu m’as fait.
- J’aimerais qu’on dîne ensemble ce soir. J’aime ce rendez-vous avec toi, ça m’a manqué hier.
- Et à moi donc ! Ca me ferait plaisir.
Le programme dont il m’avait parlé la veille m’avait paru très intéressant.
- Suis moi dans ma chambre ma petite tigresse, j’ai préparé de quoi manger.
- Ce n’est pas une chambre que tu as, c’est une suite.
Il rit. J’adorais l’entendre rire.
- Avant que l’on y aille, il y a quelque chose dont je voudrais te parler. Je suis allé voir Lucifer et je lui ai parlé de Jeremy. Il était très en colère que tu sois retournée chez lui alors qu’il était sous la garde de Gregorius.
Je blêmis.
- Mais il a accepté de me laisser gérer ça. J’ai plaidé ta cause Anna et il a fini par te redonner la protection de Jeremy. Je dois d’abord arranger ça avec Gregorius mais tu pourras retourner le voir très bientôt.
Je l’embrassai spontanément. J’étais folle de joie à l’idée de revoir Jeremy, de le sortir des griffes de Gregorius. Et j’étais touchée qu’Ephraem ait plaidé ma cause auprès de Lucifer, ça n’avait pas dû être facile.
- Merci Ephraem, je suis tellement contente tu ne peux pas savoir.
C’est à ce moment là que je lui pardonnai et ma colère s’évanouit. Il se souciait vraiment pour moi et voulait mon bien être, il venait de me le prouver en affrontant Lucifer pour moi.
- Je t’avais dit que j’essaierai. Je ne sais pas pourquoi ce garçon compte autant à tes yeux mais il sera mieux entre tes mains qu’entre celles de Gregorius.
Nous mangeâmes les bruschettas et la fricassée de légumes qu’Ephraem avait cuisiné. Puis au dessert il ramena des fraises avec de la chantilly faite maison.
- Je n’arrive pas à faire fonctionner cette satanée bombe.
Il la secoua et des gouttes de crème atterrirent sur son visage. Je me retins difficilement de rire et l’observai s’acharner sur la bombe. Cette dernière se décida enfin à libérer de la chantilly qui gicla sur son visage et ses mains.
Cette fois je ris franchement, ne pouvant plus m’arrêter malgré son regard noir.
- Excuse-moi, dis-je en faisant de gros effort pour me calmer.
Il se mit à rire à son tour puis j’éclatai de rire.
- Désolée, me repris-je, ça n’est pas drôle.
Il attrapa un chiffon et s’essuya le visage puis mit ensuite un doigt à la bouche et lécha la crème. Mes rires se transformèrent aussitôt en gémissements tandis que je le vis s’appliquer à nettoyer son doigt avec sa langue. Je le regardai comme la meilleure des gourmandises.
- Elle est vraiment très bonne, dommage qu’elle ne veuille pas marcher.
- Laisse-moi faire.
Il me tendit la bombe mais je saisis sa main. Je me mis à lécher la crème qui avait coulé sur ses doigts. Il gémit à son tour.
- Anna, si tu continues, on ne va pas manger de dessert.
Je continuai, de toute façon je n’aimais pas trop les fraises. Et puis les muscles qui se serraient dans mon ventre demandaient autre chose avec ferveur. Il me prit dans ses bras et j’attrapai la chantilly avant qu’il ne m’entraîne vers le lit. Il avait mal vissé une pièce, je l’avais remarqué dès le début, mais le voir s’énerver contre cette pauvre petite chose qui refusait de lui obéir avait été trop drôle.
- Pas de douleur ce soir, dit-il en appliquant ses mains sur mes fesses.
Et après une brève sensation de démangeaison, les derniers élancements disparurent. Merci les pouvoirs démoniaques. Dommage que celui-ci n’était attribué qu’aux démons supérieurs.
Je l’embrassai et cette fois il glissa sa langue dans ma bouche. Mes muscles se serrèrent encore un peu plus dans mon ventre à ce contact et ma respiration s’accéléra. C’était incroyable comme un simple baiser de sa part pouvait me faire réagir. Il s’empressa de me retirer ma chemise et de défaire mon pantalon puis je le fis glisser le long de mes jambes et m’attaquai à son t-shirt. Nous nous séparâmes un instant afin que je fasse passer son tee shirt par-dessus sa tête et je me collai à nouveau lui, sentant cette fois le plaisir qu’il avait lui aussi s’ériger contre mon ventre.
Je le poussai doucement vers son lit et il se laissa tomber. Je sortis de mon pantalon, réassemblai correctement la bombe de chantilly en quelques secondes et la posai non loin puis retournai vers lui. Il m’observait en haussant un sourcil.
- Tu savais depuis le début que je l’avais mal enclenchée n’est-ce pas ?
- Et te voir t’évertuer à essayer de la faire marcher ? Je n’aurais pas osé ! Dis-je en riant.
Il grogna.
- Qu’est-ce que je vais faire de toi Anna ! Viens par là.
Je montai sur le lit sans m’arrêter de rire puis allai me disposer à califourchon sur lui et capturai ses lèvres dans un baiser. Il me saisit par les hanches et essaya de m’allonger sur le lit mais je protestai.
- Non ! Je veux te garder sous moi. S’il te plait, ajoutai-je rapidement quand je le vis hésiter.
Il soupira puis capitula. Je déboutonnai alors son pantalon et commençai à le retirer en emportant son boxer avec. Il se tortilla et parvint à s’en séparer. Miam, il était tout nu et désirable rien que pour moi à présent. Son érection montrait à quel point il avait besoin de moi mais j’allais le faire patienter un peu.
J’attrapai la chantilly.
- Finalement je crois que je vais prendre un dessert.
Je me repositionnai sur lui, ma culotte titillant son entre jambe. Il gémit.
Je dessinai un point de chantilly sur son torse puis me baissai afin de lécher mon Ephraem à la crème.
Quand je relevai la tête, j’aperçus ses yeux brillants de désir. Il commença à se redresser mais je plaquai ma main sur son torse, je n’avais pas fini.
- Tu auras droit à ton dessert aussi, lui dis-je doucement.
- Dans ce cas laisse-moi te débarrasser de ton soutien gorge, tu as encore beaucoup trop de tissu sur toi.
Je souris et le laissai mettre ma poitrine à jour. Il empoigna mes seins et tentai de m’attirer à lui afin de prolonger ses caresses mais je n’avais pas fini mon exploration.
Je fis un trait de chantilly allant de son torse vers son bas ventre et m’employai à tout avaler, n’en laissant pas une trace. Ephraem frémissait à chaque coup de langue et je pouvais entendre des gémissements monter dans sa gorge. Ses bras vinrent m’enserrer la taille sans prévenir.
- A mon tour maintenant, dit-il en me faisant tomber à côté de lui pour venir se placer sur moi.
J’éclatai de rire face à son impatience.
- Je crois que je vais utiliser ta petite torture ! Ajouta-t-il en me prenant la bombe des mains.
Il observa ma poitrine avec envie puis mit de la chantilly sur l’un de mes mamelons.
- Ouah c’est froid ! Glapis-je au contact de la chantilly sur mon sein.
- J’avais hésité avec de la crème glacée.
- Oh !
Il engloutit la crème en prenant soin de lécher mon téton jusqu’à ce qu’il n’en reste plus une goutte. Sa bouche était chaude contre ma peau. Le changement de température était intéressant…
- Tu es délicieuse, je te goûterais bien à d’autres endroits.
Je le vis réfléchir au prochain endroit qu’il torturerait. Il fit un cercle de chantilly sur mon autre mamelon et l’engloutit immédiatement en aspirant au passage mon téton.
Je me cambrai, relevant les hanches afin de trouver une friction qui ne vint pas. Une chaleur commençait sérieusement à se former dans mon ventre. Je penchai ma tête en arrière et laissai sortir un gémissement de ma gorge. Sa bouche sur mes seins était un délicieux supplice. Il continua à lécher et aspirer mon téton puis stoppa. Je gémis de frustration.
- Et maintenant ? Où vais-je te goûter ?
Sa voix était rauque.
Sa main se dirigeait dangereusement vers mon intimité. Oh non il n’allait quand même pas en mettre là ? Oh oui je voulais qu’il en mette là et qu’il pose enfin sa bouche là où j’avais besoin de lui. L’anticipation allait me tuer.
Il fit glisser ma culotte et me la retira puis écarta mes jambes et se plaça à genoux entre elles. Il glissa ensuite un doigt sur ma fente.
- Tu es déjà toute mouillée Anna.
Sa voix était douce et chaude maintenant, comme une caresse. Il retira son doigt, me montrant mon humidité puis mit de la chantilly sur mon nombril.
Je soupirai de frustration.
Il lécha la crème délicatement puis déposa des baisers le long de mon ventre en remontant vers mes seins. Son pouce retourna sur mon point sensible et décrivit de petits cercles.
Quand il saisit un de mes tétons entre ses dents, je me mis à haleter. Il remonta ensuite jusqu’à ma bouche et nos langues se rencontrèrent puis s’affrontèrent. Mes ongles étaient plantés dans son dos et devaient déjà former de jolies lunes.
- Arrête de jouer Ephraem et prends-moi.
Je rougis face à ce que je venais de dire.
- Ce que tu n’as pas compris c’est que c’est moi qui décide Anna.
- S’il te plait… tu décides.
- Oui et ma décision n’a pas encore été prise. Est-ce que je vais te donner du plaisir avec mes doigts, avec ma bouche ou avec ma queue ?
-Oh !
- Anna ? Tu n’as plus rien à me dire ? S’amusa-t-il de mon air hébété. En fait je vais peut-être utiliser les trois. C’est un choix trop compliqué.
Je me jetai sur sa bouche et plaquai mes hanches contre son entrejambe. Mon corps s’embrasait rien qu’à l’évocation de ce qu’il avait prévu de me faire.
- Doucement ma belle, dit-il en me laissant retomber sur le matelas et en posant son index sur mes lèvres, laisse-moi faire.
J’allais protester quand il attrapa un téton dans sa bouche et le mordilla doucement. Je soupirai de contentement. Il passa à l’autre téton puis l’une de ses mains se faufila entre mes jambes, son pouce trouva rapidement mon point sensible et se remit à faire de petits cercles. Je plongeai mes mains dans ses cheveux et levai mon bassin contre sa main. Il embrasait mon corps avec ses mains et sa bouche et j’avais l’impression que j’allais bientôt imploser. Il fallait qu’il fasse quelque chose.
Je levai à nouveau mon bassin, allant à la rencontre de sa main afin de trouver plus de contact. Il avait décidé de me faire languir. La tension qui s’accumulait dans mon corps devenait de plus en plus intense.
- Ephraem...
-Mmm.
Je l’entendis grogner.
- J’adore te voir à ma merci, te voir te trémousser sous moi.
Il inséra un doigt en moi tout en laissant son pouce appuyé contre mon clitoris. Sa bouche s’affairait toujours à lécher, aspirer et mordiller mes seins.
Les sensations étaient trop fortes.
-Ephraem…je…je…il faut que…
Il fit alors aller et venir son doigt en moi et je lâchai prise. Un orgasme me parcourut, me laissant haletante entre ses mains expertes. Il picora mon visage et inonda ma bouche de baisers pendant que je reprenais ma respiration.
Puis il plaça sa tête entre mes jambes et embrassa mon point sensible. Les sensations ne tardèrent pas à ressurgir. Ephraem léchait et aspirait mon intimité. Ses deux mains verrouillaient ma taille, m’empêchant tout mouvement. Je serrai mes jambes contre sa tête et plantai mes ongles dans ses bras. Pour la deuxième fois je criai mon plaisir lorsque sa langue m’amena jusqu’à l’extase.
Ephraem embrassa mon ventre, puis mes seins et remonta vers ma bouche. Je glissai ma langue dans sa bouche et goûtai à nos saveurs mêlées.
- Tu es très belle quand tu as du plaisir.
- Ca ça m’étonnerait, répondis-je en souriant, ravie de constater que j’avais pu reprendre mon souffle.
- Il va falloir que l’on s’occupe de mon petit problème maintenant, dit-il en plaquant son érection contre moi.
J’éclatai de rire.
- Ca te fait rire ? Gronda-t-il.
Je me ressaisis.
- Ton problème n’en sera bientôt plus un, dis-je en saisissant son érection dans ma main.
Ephraem grogna. Sa voix était rauque et pleine de promesses. Je le caressai du bout jusqu’à la base et le sentis durcir un peu plus et frémir sous mes caresses. Il blottit sa tête dans le creux de mon cou tout en gémissant puis releva le visage et ses yeux croisèrent les miens. Il était affamé !
Il se dégagea et se laissa tomber à côté de moi puis m’attira à lui. Il avait plaqué ses deux mains sur mes fesses et je m’installai à califourchon sur lui. Sans quitter mon regard des yeux, il se faufila en moi et nos gémissements se confondirent. Ephraem bougea son bassin et me releva puis plongea à nouveau en moi d’un coup de rein profond. J’ondulai en rythme sur lui et me mordis les lèvres afin de retenir mes gémissements. Nos deux corps semblaient être faits l’un pour l’autre. Ephraem me comblait totalement et je n’allais pas tarder à me libérer. Ma respiration était fastidieuse et les gémissements de plaisir d’Ephraem ne cessaient de m’amener plus loin. Il changea finalement de rythme et je compris qu’il trouvait son plaisir.
- Allez, jouis pour moi ma petite tigresse.
Il n’eut qu’à susurrer ces quelques mots pour que mon orgasme éclate et que je m’enroule autour de lui. J’étais parcouru de vagues d’extase et ne sus bientôt plus où je me trouvais. Mon corps avait dû s’éparpiller en mille morceaux.
Quand je rouvris les yeux, je constatai qu’Ephraem m’observait, les yeux plein de désir. Il me maintenait toujours au dessus de lui, ses deux mains solidement ancrées sur mes hanches. Il me souleva et m’empala profondément sur lui plusieurs fois puis se raidit et je le sentis se relâcher en moi. Son visage en pleine jouissance était terriblement sexy, je me demandai s’il me voyait de la même façon quand je prenais mon plaisir moi aussi.
Lorsqu’il eut terminé, il déverrouilla son étreinte et je me lovai contre lui. J’avais l’impression d’être une poupée de chiffon et je n’avais jamais été aussi comblée par un homme.
- Pourquoi est-ce qu’on n’a pas fait ça plus tôt ? Lui demandai-je.
- Tout ce temps perdu qu’il va falloir rattraper !
Il sourit et j’effleurai les fossettes qui se formaient sur ses joues.
- J’ai toujours été attiré par toi Anna, mais je n’étais pas sûr de tes sentiments pour moi, tu étais tout le temps tellement en colère.
- Ca m’enrageait de savoir que j’éprouvais des sentiments pour toi mais qu’il ne se passerait jamais rien entre nous parce que tu étais mon supérieur et que tu n’en avais certainement rien à fiche d’une pauvre petite semi démone comme moi.
- Comment pourrai-je être indifférent à une telle beauté ? J’ai toujours été trop faible avec toi Anna. Tu as toujours tout obtenu de moi.
- Je m’en rends compte maintenant, je croyais que c’était simplement un lien particulier entre nous. J’avais beau te mettre hors de toi, tu réussissais tout le temps à maintenir ton calme.
- Je crois que c’est ton côté joueuse qui m’a plu et ton obstination.
- Et toi tu es vraiment trop sexy, ça devrait être interdit !
- C’est toi la plus belle. Mais tu peux aussi être une vraie teigne.
-Oh ! M’exclamai-je révoltée même si je savais parfaitement que c’était tout à fait vrai.
- Et toi tu aimes trop l’autorité et tout contrôler, ça en devient ridicule.
J’entendis un grondement et Ephraem me fit rouler sous lui.
- Ma main peut également devenir incontrôlable, ne l’oublie pas !
J’écarquillai les yeux de surprise. Il éclata de rire et me serra dans ses bras puis m’embrassa sur la bouche. Un petit baiser tendre.
Dès qu’Ephraem m’annonça que les lieux étaient sûrs, j’allai retrouver Jeremy. Il était seul dans son appartement depuis quatre jours maintenant. Quand il m’aperçut, ses yeux fatigués pétillèrent puis il me jeta un regard noir, me rappelant étrangement celui d’Ephraem quand il était en colère et il partit se réfugier dans sa chambre.
- Jeremy ? Est-ce que tu vas bien ? Tu as mal quelque part ? Est-ce que tu veux que je te prépare quelque chose à manger ?
Demandai-je du salon.
- Va-t-en !
J’avais envie de me précipiter à ses côtés et le bercer dans mes bras, je ne comprenais pas ce qu’il avait, est-ce que je l’avais effrayé ?
- Tu ne te souviens pas de moi ? Je suis venue te voir avant-hier.
Il ne répondit rien. Je toquai doucement à sa porte.
- Jeremy laisse moi entrer s’il te plait.
Je l’entendis pleurer. J’ouvris la porte de sa chambre et entrai. Il était allongé en boule sur son lit.
- Toi aussi tu m’as abandonné ! Lâcha-t-il.
Je me souvins alors que Gregorius m’avait capturée pendant son sommeil juste après que je lui avais dit que je ne le laisserai plus seul. Merde il avait vraiment de quoi me détester, je m’en voulais de lui avoir fait cette promesse sans pouvoir la respecter.
- Je t’assure que j’avais vraiment envie de rester avec toi, mais un monsieur m’en a empêché. Un monsieur vraiment méchant.
Jeremy se décida enfin à sortir sa tête de sous son coussin et me regarda d’un air inquiet. Je m’assis au bord de son lit.
- Le monsieur qui vient me rendre visite des fois le soir ? Demanda-t-il d’une voix fébrile. Il me demande de faire des choses que je ne veux pas faire. Il veut que je fasse du mal à papa. Je crois que c’est lui qui a fait du mal à madame Jahan.
- Merde ! Tu as vu Gregorius ? Oh pardon, je n’aurais pas dû dire de gros mot devant toi, ajoutai-je rapidement quand je vis sa petite moue réprobatrice. Tu n’es pas ordinaire comme petit garçon, est-ce que tu le sais ?
Il s’approcha doucement de moi et vint se blottir contre moi, encerclant ma taille de ses petits bras. Je lui massai le dos et l’attirai sur mes genoux.
- Chut, calme-toi. Je vais prendre soin de toi Jeremy. Ne t’inquiète plus.
- Tu as quoi ? Entendis-je gronder dans mon téléphone.
- Du calme Ephraem. Ca ne sert à rien de crier comme ça.
- J’ai dû mal comprendre alors. Parce que si c’est ce que j’ai cru comprendre, tu es bonne pour avoir à nouveau un sérieux mal de fesses !
Je blêmis. Oh non ! Je ne pensais pas que ça allait le rendre autant furax, ça n’était pas du tout mon intention ! J’avais plutôt intérêt à le convaincre rapidement.
- Je n’ai enfreint aucune règle du clan alors détends un peu tes mains s’il te plait Ephraem.
Je l’entendis soupirer dans le téléphone.
- Les services sociaux ont retiré la garde de Jeremy à son père jusqu’à nouvel ordre. Il était au courant que Mme Jahan était à l’hôpital mais il n’est pas rentré.
- Ca ne m’explique pas pourquoi Jeremy est avec toi en ce moment !
Je soupirai à mon tour.
- Ils suivaient son cas depuis la mort de sa femme. Ils suspectaient le père de mauvais traitement mais n’avaient aucune preuve.
- Et donc ?
- Laisse-moi t’expliquer Ephraem.
Il surgit alors devant moi. Mon téléphone m’en glissa des mains.
- Anna ? J’attends la suite de l’histoire…
Merde, c’était plus facile de l’affronter au téléphone. Il me dominait de toute sa hauteur et son regard perçant me perturbait. J’inspirai profondément et tentai de reprendre mes esprits.
- Je… ils… je connais la procédure. Ils vont le placer dans une famille d’accueil en attendant de voir s’ils enlèvent la garde de Jeremy à son père ou s’ils mettent en place un suivi.
- Ah ouais tu connais la procédure ? Et ça te donne le droit de kidnapper un garçon de cinq ans ? Gronda-t-il.
- Non ! Ce n’est pas ça ! Techniquement, c’est juste que je n’ai pas encore tous les papiers en règle.
- Où est-ce qu’il est ?
- Laisse le tranquille, tu vas l’effrayer si tu continues à crier comme ça.
- Et comment ça se fait que tu es dans cette maison ? Tu es entrée par effraction ?
Merde, merde, merde c’était de pire en pire !
- Non ! Elle… elle est à moi.
- Tu possèdes une maison ?
- Oui.
Je m’assis, cette conversation allait être longue et éprouvante. Ephraem faisait les cent pas en me jetant des regards noirs, il était à la limite de sa patience et ça n’était vraiment pas bon signe.
- Quand j’ai eu la protection de Jeremy, je me suis immédiatement attachée à lui. Il est tellement innocent. J’ai accepté de le rendre plus fort et de l’aider à développer des émotions afin qu’il puisse survivre à la vie qu’il avait. Mais je l’ai aimais comme un fils dès le début. J’aime ce que je suis devenue. J’ai enfin pu mettre un mot sur la noirceur qui me rongeait depuis mon enfance. Et puis je t’ai rencontré. Mais depuis que j’ai rencontré Jeremy, j’ai su que je voulais reprendre une vie plus humaine et l’emmener avec moi pour prendre soin de lui. Il a besoin de moi et il a confiance en moi. J’ai de l’argent de côté, un boulot, une maison. J’ai fait la demande pour avoir la garde de Jeremy en attendant que le tribunal prenne une décision.
- Tu as un boulot ? Tu veux dire qu’ils savent ce que tu fais ?
- Non, pas ça. Je suis famille d’accueil. Une amie de lycée est devenue assistante sociale et elle m’a dit que toutes les chances étaient de mon côté pour que j’accueille Jeremy. Elle m’a autorisé officieusement à garder Jeremy ici en attendant que le juge rende le verdict officiel.
- Putain Anna ! J’ai vraiment cru que tu avais disjoncté et que tu avais kidnappé ce pauvre enfant.
Je soupirai de soulagement en le voyant venir s’asseoir à côté de moi.
- Ca veut dire que tu n’es plus fâché ?
- Oui, ça veut dire que je ne suis pas fâché. J’étais inquiet surtout. Tu as tendance à te mettre dans des situations pas possibles quand il s’agit de cet enfant.
- M’en parle pas ! Ephraem ?
- Oui ?
- Sur ma demande il y a marqué que Jeremy sera garder également par mon compagnon. Mais je peux modifier cette clause si tu ne le souhaites pas.
- Tu voudrais que je m’installe ici avec toi ?
- Oui.
- J’en ai très envie crois-moi. Mais j’ai des obligations, je suis chef de clan et puis Lucifer ne m’y autoriserait certainement pas.
Je sentis les larmes me monter aux yeux. Il refusait. Une boule se forma dans ma gorge tandis que je tentais de retenir mes larmes.
- Anna ! Je ne t’ai pas dit non, dit-il en plaçant un doigt sous mon menton pour me relever le visage et me regarder dans les yeux. Je veux passer tous mes jours auprès de toi. Je veux que tu deviennes ma compagne, ma femme. Je vais devoir me battre pour cela et convaincre Lucifer. Mais oui, je suis d’accord pour que tu m’inclues dans ta clause. J’aimerais beaucoup faire connaissance avec Jeremy. S’il faut que je renonce à mon rang pour toi, alors je le ferai. Ca fait des siècles que je suis chef de clan et je n’ai jamais été aussi heureux que depuis que je t’ai rencontré. Je t’aime et je ne veux jamais te quitter.
Mes larmes s’écoulèrent, mais c’était des larmes de joie.
- Ne pleure pas s’il te plait Anna, dit-il en me prenant dans ses bras.
- Je t’aime moi aussi Ephraem, plus que tu ne le penses. Je t’aime depuis le premier jour, depuis que j’ai atterri les fesses dans la boue par ta faute. Depuis que tu m’as initiée à ton monde. J’aime tout de toi, ton côté autoritaire comme ton côté protecteur.
Ephraem colla ses lèvres sur les miennes et nous nous embrassâmes fougueusement. Il me souleva et me remit sur mes pieds.
- Présente-moi Jeremy maintenant s’il te plait.
Je n’en revenais pas de ce qu’il venait de se passer. Nous étions des démons et j’avais l’impression de vivre un vrai conte de fée. Mon Ephraem démoniaque depuis presque un millénaire venait d’accepter de tout abandonner pour moi.
Il m’avait également dit qu’il m’aimait et qu’il voulait que je devienne sa femme. Et au plus je l’observais, au plus je me rendais compte que tout ce que je voulais c’était vivre auprès de lui.
Jeremy dormait quand nous étions entrés dans sa chambre mais le regard qu’Ephraem avait posé sur sa petite frimousse endormie était la plus belle chose à regarder. Il avait été émerveillé par ce petit être. Depuis combien de temps n’avait-il plus vu d’enfant ? Il s’était retenu mais Jeremy l’avait intrigué.
Alors que nous nous étions dirigéq vers notre chambre, Ephraem m’avait expliqué qu’il allait devoir rencontrer Lucifer afin de lui demander l’autorisation de se retirer. C’est alors qu’une idée germa dans ma tête. Ephraem, je te tiens !
Lorsque nous entrâmes dans notre chambre, je restai à l’entrée et observai Ephraem qui découvrait sa nouvelle chambre à coucher. Quand il remarqua que je ne l’avais pas suivi et qu’il se retourna vers moi, j’avais les bras croisés et j’imitais son regard menaçant. A mon tour de le taquiner.
- Tu as enfreins le règlement Ephraem ! Dis-je d’une voix grave.
Il me regarda d’un air intrigué, la bouche entrouverte. Il était arrivé au pied du lit king size.
- Tu as déserté ton poste et tu aides une fugitive, je ne le tolèrerai pas.
- Anna ! C’est toi qui… commença-t-il avec autorité.
- Je ne veux pas d’explications, répliquai-je sans détour en retenant difficilement mon sourire.
Ephraem me sonda longuement puis sourit et haussa un sourcil, j’avais toute son attention.
- Toutes mes excuses Anna, dit-il d’une toute petite voix quand il comprit que je jouais avec lui.
- J’avais prévu de te faire visiter ton bureau et te montrer ta nouvelle voiture dans le garage.
Ses yeux pétillèrent à l’idée d’avoir une nouvelle voiture ou un bureau rien que pour lui ici aussi.
- Mais nous allons devoir travailler à ta punition. Ca ne m’enchante pas Ephraem.
Un grondement monta dans sa gorge, mon petit numéro faisait l’effet escompté au vu de la bosse qui se formait dans son pantalon. Je m’avançai jusqu’à être juste devant lui. Je me relevai sur la pointe des pieds et capturai ses lèvres dans un court baiser. Ephraem gémit. Lorsque je vis qu’il se baissait pour aller s’installer sur le lit, je claquai ma main sur ses fesses.
Ouah ! Ca faisait un mal de chien ! Ephraem se redressa non sans lâcher un grondement et me lancer un regard provocateur.
- C’est moi qui décide Ephraem ! Et j’ai décidé de te prendre dans ma bouche, ici, dis-je d’un ton déterminé.
Je me laissai tomber à genoux et l’observai. Son regard était devenu avide et il resta immobile, dans l’attente. Bon point !
J’ouvris la fermeture éclair puis baissai son pantalon et son boxer pour libérer son érection.
Je m’humectai les lèvres puis je saisis son bout entre mes lèvres. Il serra les poings tandis que j’allais et venais autour de sa longueur. Je le vis tenter de poser ses mains dans mes cheveux mais il stoppa net quand il constata que je ralentissais mes mouvements s’il me touchait. Je voulais qu’il lâche prise, qu’il s’abandonne totalement à moi. Mes mains verrouillaient ses hanches et ses poings se relâchaient puis se resserraient au fur et à mesure que la tension envahissait son corps. Il rejeta la tête en arrière lorsque qu’une de mes mains alla titiller ses bourses et j’entendis un gémissement étouffé monter dans sa gorge.
- Putain Anna, tu veux ma mort ? Pourquoi est-ce que tu ne veux pas que je te touche ?
Je me retirai et oscillai la tête d’un côté à l’autre.
- Je veux que tu me laisses prendre soin de toi. Fais-moi confiance s’il te plait.
Cette fois il grogna vraiment mais resta immobile. Je le capturai à nouveau dans ma bouche et passa ma langue sur son bout. Son torse ne tarda pas à se gonfler puis se relâcher à un rythme effréné. Ses gémissements ne laissèrent pas de doute sur le plaisir qu’il prenait à mes caresses. Il baissa la tête puis ouvrit les yeux et me fixa. Ses yeux chocolat étaient éclatants. Je fis des mouvements profonds, ne laissant de côté aucune parcelle de sa longueur et m’appliquant à titiller son bout avec ma langue. Une de mes mains caressait puis pressait ses bourses tandis que l’autre effleurait ses fesses.
Ephraem ne me quittait pas des yeux. Il haletait et gémissait de contentement.
- Arrête maintenant ou je vais jouir.
J’avais envie d’entendre cette voix rauque et haletante tous les jours. Il était si proche, je ne risquais pas de m’arrêter maintenant. Un dernier coup de langue sur son frein puis Ephraem se libéra en moi. Il rejeta à nouveau sa tête en arrière et cria tandis que j’avalais tout de lui.
Je lui remis son boxer et remontant tant bien que mal son pantalon. Il m’observa, le regard rassasié, un sourire aux lèvres. Puis il me prit dans ses bras et nous entraîna dans le lit.
- Ma petite tigresse ! Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ? Je n’arrête pas de me le demander !
Lorsqu’Ephraem me rejoignit quelques heures plus tard, il avait l’air épuisé. Son entrevue avec Lucifer en personne avait due être éprouvante. Je fus quant à moi soulagée de le voir revenir. J’avais eu peur que Lucifer ne refuse ou pire, qu’il décide de le tuer.
J’étais assise dans le jardin. Il y avait une table et quelques chaises sur une grande terrasse. Jeremy jouait dans un tas de sable. Le gros monticule qu’il construisait devait être un château fort car il promenait des chevaliers autour.
Ephraem m’embrassa tendrement sur le front puis s’affala sur une chaise en face de moi.
- C’est bon, tout est arrangé.
C’est à ce moment que je remarquai que j’avais retenu mon souffle depuis que je l’avais aperçu. Je repris ma respiration et saisis sa main.
- Il me laisse partir mais en échange il a levé notre immortalité et nos pouvoirs vont s’affaiblir. Nous serons bientôt que de simples humains. Mais si nous ne nous faisons pas renverser par un bus, nous aurons une longue vie devant nous.
- Je ne demande rien de plus Ephraem.
- En fait Lucifer m’a dit qu’il savait depuis longtemps que tu serais celle qui m’enlèverait à lui. Quand toi et ton frère êtes nés, il a su que Vlen ferait un bon guerrier et que toi tu serais amenée à devenir ma compagne. Il était tout de même fâché que tu te sois enfuie sans me demander l’autorisation avant. Il te trouve un peu trop téméraire et il m’a dit qu’il était ravi que tu ne sois plus sous ses ordres.
Nous éclatâmes de rire. Lucifer exaspéré par mon comportement !
- Il est en train de former Tecla, elle va devenir démone supérieure et va prendre ma relève.
- Oh diable ! Je suis contente de ne pas être là pour voir ça.
- Tecla aurait perdu patience et t’aurait transformée en charpie !
- Malek ! Ca veut dire que je ne le reverrai plus ? Et Vlen ?
- Non. Je suis sûr qu’ils passeront nous voir quand ils seront en mission dans le coin. Sinon on ira nous même les voir. Tu as bien réussi à me trouver quand tu étais encore humaine.
Je me levai et allai m’asseoir sur ses genoux. Jeremy nous observa en souriant puis retourna à ses chevaux.
- Regarde ce que j’ai fait Ephème ! Le château du méchant démon est tout détruit. Et toi et Anna vous avez combattu le méchant Guérorus et il est mort ! Mais y a un dragon qui arrive maintenant.
Ephraem sourit et alla le rejoindre.
A brûler la vie par les deux bouts, on fini par se couper les ailes. Le père de Jeremy est décédé d’une overdose deux mois plus tard. J’ai toujours la garde de Jeremy et j’ai fait la demande d’adoption. Il m’a appelé maman pour la première fois hier. Mais il appelle toujours Ephraem « Ephème », un jour ça viendra peut-être aussi pour lui, ils s’apprécient énormément, je suis même quelque fois un peu jalouse de leur complicité. Je suis enceinte de cinq semaines et Ephraem et moi nous marions dans quatre mois. Vlen, Malek et ma mère sont invités.
Ephraem a voulu inviter Tecla mais je lui ai répondu que c’était elle ou moi. Apparemment, à l’éclat de rire qui a suivi, c’était une taquinerie.
Je ne regrette aucun de mes choix. Ephraem est l’homme de ma vie.
Je me rappelai également comme il avait été attentif et doux après. C’était un Ephraem que je ne connaissais pas et qui me plaisait beaucoup. Et il m’avait avoué ses sentiments. Je ne savais plus où donner de la tête.
Je me levai et m’habillai puis retournai dans ma chambre afin de retrouver Malek. Il avait dû s’inquiéter pour moi. Sur le trajet je pensai à Jeremy. Il avait dû se lever maintenant. Peut-être que Gregorius était retourné le voir dans la nuit, peut-être que Jeremy avait des ennuis… Il fallait que j’obtienne l’autorisation d’Ephraem de le revoir, sinon je risquais de ne pas pouvoir m’asseoir avant très très longtemps. Je frissonnai rien qu’à l’idée. Non, il fallait qu’Ephraem m’y autorise, il n’y avait pas d’autre solution. Malek déboula cinq minutes plus tard.
- Ordre du chef, je suis ton garde du corps attitré ! Là où tu vas je vais, je suis ton ombre.
- T’es mon chien de garde ? Enrageai-je.
- On dirait moins une promotion quand tu le dis comme ça Anna ! Comment tu vas ?
- T’es au courant ?
- Y a déjà des bruits qui circulent…
- Tu es pire qu’une commère, j’espère que tu le sais.
- Oui et j’assume totalement.
- Je crois que je vais me terrer dans ma chambre pour le restant de mes jours.
- Tu ne devrais pas. Ils savent qu’Ephraem a le béguin pour toi.
- Le béguin ?
- Ouais. Mais qu’il te traite comme les autres quand tu enfreins les règles. Les tensions sont retombées et ils vont pouvoir passer à autre chose.
- Ravie pour eux ! Dis-je cyniquement.
~ °°° ~
En début de soirée, il toqua à ma porte.
- Est-ce que je peux entrer ? Me demanda-t-il.
Merde ! Je ne savais pas quoi lui répondre. Est-ce que j’étais en colère ? Oui ! Il m’avait donnée une fessée bordel ! Est-ce que j’avais envie de le voir ? Oui… Je devais devenir folle.
- Entre ! Dis-je un peu plus durement que je ne l’avais souhaité.
Il ouvrit la porte mais resta à l’entrée, silencieux. Je le regardai, intriguée par son attitude inhabituelle. Il marchait sur des œufs avec moi. T’as bien raison.
- Je vous laisse ! Dit Vlen en sortant discrètement. A plus tard Anna.
Il était venu prendre de mes nouvelles dès qu’il avait appris ce qu’il s’était passé chez Jeremy puis dans le repère de Gregorius. Il n’avait pas été ravi d’apprendre qu’Ephraem m’avait puni mais j’avais fini par le convaincre qu’il fallait qu’il le fasse, même si ça m’avait coûté de le dire.
Maintenant qu’Ephraem et moi étions seuls, nous nous toisions, attendant que l’un d’entre nous prenne la parole.
- Comment tu vas ? Demanda-t-il doucement.
- Moi et mes fesses allons très bien merci, dis-je d’un ton sarcastique.
Il entra en souriant et ferma la porte derrière lui.
- Je comprends ta colère.
- Tu m’annonces que tu as des sentiments pour moi et ensuite tu me frappes ! C’est assez contradictoire tout de même. A moins que tu y prennes du plaisir. Et là je t’assure que ça n’est pas bon pour toi !
- Je suis content de voir que tu as gardé ton caractère Anna.
Je soupirai d’indignation.
- Je n’ai pris aucun plaisir à te faire souffrir ou à te faire pleurer Anna. Mais c’est mon rôle en temps que démon supérieur de maintenir l’ordre dans mon clan.
- Je sais, j’ai enfreins le règlement. J’ai bien compris la leçon et je ne le ferai plus.
- Content de l’entendre, je n’ai pas très envie de remettre ça non plus si tu veux savoir.
- J’espère que tu ne vas pas me sortir que ça t’as fait plus mal à toi qu’à moi !
- Non ! Je n’irai pas jusque là. Comment est-ce que tu vas ? Dit-il d’un air plus sérieux. Il se faisait vraiment du souci pour moi.
- Mes fesses me font encore un peu mal mais je vais bien. Je sais que je le méritais mais c’est dur à encaisser.
- Viens par là.
Il me tendit ses bras et j’allai me blottir contre son torse. Ca commençait à devenir une habitude et j’allais finir par y prendre goût. Je devais dire que son odeur était envoûtante.
- Tu dois me détester pour ce que je t’ai fait.
- Non, je ne te déteste pas. Mais je n’apprécie pas du tout ce que tu m’as fait.
- J’aimerais qu’on dîne ensemble ce soir. J’aime ce rendez-vous avec toi, ça m’a manqué hier.
- Et à moi donc ! Ca me ferait plaisir.
Le programme dont il m’avait parlé la veille m’avait paru très intéressant.
- Suis moi dans ma chambre ma petite tigresse, j’ai préparé de quoi manger.
- Ce n’est pas une chambre que tu as, c’est une suite.
Il rit. J’adorais l’entendre rire.
- Avant que l’on y aille, il y a quelque chose dont je voudrais te parler. Je suis allé voir Lucifer et je lui ai parlé de Jeremy. Il était très en colère que tu sois retournée chez lui alors qu’il était sous la garde de Gregorius.
Je blêmis.
- Mais il a accepté de me laisser gérer ça. J’ai plaidé ta cause Anna et il a fini par te redonner la protection de Jeremy. Je dois d’abord arranger ça avec Gregorius mais tu pourras retourner le voir très bientôt.
Je l’embrassai spontanément. J’étais folle de joie à l’idée de revoir Jeremy, de le sortir des griffes de Gregorius. Et j’étais touchée qu’Ephraem ait plaidé ma cause auprès de Lucifer, ça n’avait pas dû être facile.
- Merci Ephraem, je suis tellement contente tu ne peux pas savoir.
C’est à ce moment là que je lui pardonnai et ma colère s’évanouit. Il se souciait vraiment pour moi et voulait mon bien être, il venait de me le prouver en affrontant Lucifer pour moi.
- Je t’avais dit que j’essaierai. Je ne sais pas pourquoi ce garçon compte autant à tes yeux mais il sera mieux entre tes mains qu’entre celles de Gregorius.
Nous mangeâmes les bruschettas et la fricassée de légumes qu’Ephraem avait cuisiné. Puis au dessert il ramena des fraises avec de la chantilly faite maison.
- Je n’arrive pas à faire fonctionner cette satanée bombe.
Il la secoua et des gouttes de crème atterrirent sur son visage. Je me retins difficilement de rire et l’observai s’acharner sur la bombe. Cette dernière se décida enfin à libérer de la chantilly qui gicla sur son visage et ses mains.
Cette fois je ris franchement, ne pouvant plus m’arrêter malgré son regard noir.
- Excuse-moi, dis-je en faisant de gros effort pour me calmer.
Il se mit à rire à son tour puis j’éclatai de rire.
- Désolée, me repris-je, ça n’est pas drôle.
Il attrapa un chiffon et s’essuya le visage puis mit ensuite un doigt à la bouche et lécha la crème. Mes rires se transformèrent aussitôt en gémissements tandis que je le vis s’appliquer à nettoyer son doigt avec sa langue. Je le regardai comme la meilleure des gourmandises.
- Elle est vraiment très bonne, dommage qu’elle ne veuille pas marcher.
- Laisse-moi faire.
Il me tendit la bombe mais je saisis sa main. Je me mis à lécher la crème qui avait coulé sur ses doigts. Il gémit à son tour.
- Anna, si tu continues, on ne va pas manger de dessert.
Je continuai, de toute façon je n’aimais pas trop les fraises. Et puis les muscles qui se serraient dans mon ventre demandaient autre chose avec ferveur. Il me prit dans ses bras et j’attrapai la chantilly avant qu’il ne m’entraîne vers le lit. Il avait mal vissé une pièce, je l’avais remarqué dès le début, mais le voir s’énerver contre cette pauvre petite chose qui refusait de lui obéir avait été trop drôle.
- Pas de douleur ce soir, dit-il en appliquant ses mains sur mes fesses.
Et après une brève sensation de démangeaison, les derniers élancements disparurent. Merci les pouvoirs démoniaques. Dommage que celui-ci n’était attribué qu’aux démons supérieurs.
Je l’embrassai et cette fois il glissa sa langue dans ma bouche. Mes muscles se serrèrent encore un peu plus dans mon ventre à ce contact et ma respiration s’accéléra. C’était incroyable comme un simple baiser de sa part pouvait me faire réagir. Il s’empressa de me retirer ma chemise et de défaire mon pantalon puis je le fis glisser le long de mes jambes et m’attaquai à son t-shirt. Nous nous séparâmes un instant afin que je fasse passer son tee shirt par-dessus sa tête et je me collai à nouveau lui, sentant cette fois le plaisir qu’il avait lui aussi s’ériger contre mon ventre.
Je le poussai doucement vers son lit et il se laissa tomber. Je sortis de mon pantalon, réassemblai correctement la bombe de chantilly en quelques secondes et la posai non loin puis retournai vers lui. Il m’observait en haussant un sourcil.
- Tu savais depuis le début que je l’avais mal enclenchée n’est-ce pas ?
- Et te voir t’évertuer à essayer de la faire marcher ? Je n’aurais pas osé ! Dis-je en riant.
Il grogna.
- Qu’est-ce que je vais faire de toi Anna ! Viens par là.
Je montai sur le lit sans m’arrêter de rire puis allai me disposer à califourchon sur lui et capturai ses lèvres dans un baiser. Il me saisit par les hanches et essaya de m’allonger sur le lit mais je protestai.
- Non ! Je veux te garder sous moi. S’il te plait, ajoutai-je rapidement quand je le vis hésiter.
Il soupira puis capitula. Je déboutonnai alors son pantalon et commençai à le retirer en emportant son boxer avec. Il se tortilla et parvint à s’en séparer. Miam, il était tout nu et désirable rien que pour moi à présent. Son érection montrait à quel point il avait besoin de moi mais j’allais le faire patienter un peu.
J’attrapai la chantilly.
- Finalement je crois que je vais prendre un dessert.
Je me repositionnai sur lui, ma culotte titillant son entre jambe. Il gémit.
Je dessinai un point de chantilly sur son torse puis me baissai afin de lécher mon Ephraem à la crème.
Quand je relevai la tête, j’aperçus ses yeux brillants de désir. Il commença à se redresser mais je plaquai ma main sur son torse, je n’avais pas fini.
- Tu auras droit à ton dessert aussi, lui dis-je doucement.
- Dans ce cas laisse-moi te débarrasser de ton soutien gorge, tu as encore beaucoup trop de tissu sur toi.
Je souris et le laissai mettre ma poitrine à jour. Il empoigna mes seins et tentai de m’attirer à lui afin de prolonger ses caresses mais je n’avais pas fini mon exploration.
Je fis un trait de chantilly allant de son torse vers son bas ventre et m’employai à tout avaler, n’en laissant pas une trace. Ephraem frémissait à chaque coup de langue et je pouvais entendre des gémissements monter dans sa gorge. Ses bras vinrent m’enserrer la taille sans prévenir.
- A mon tour maintenant, dit-il en me faisant tomber à côté de lui pour venir se placer sur moi.
J’éclatai de rire face à son impatience.
- Je crois que je vais utiliser ta petite torture ! Ajouta-t-il en me prenant la bombe des mains.
Il observa ma poitrine avec envie puis mit de la chantilly sur l’un de mes mamelons.
- Ouah c’est froid ! Glapis-je au contact de la chantilly sur mon sein.
- J’avais hésité avec de la crème glacée.
- Oh !
Il engloutit la crème en prenant soin de lécher mon téton jusqu’à ce qu’il n’en reste plus une goutte. Sa bouche était chaude contre ma peau. Le changement de température était intéressant…
- Tu es délicieuse, je te goûterais bien à d’autres endroits.
Je le vis réfléchir au prochain endroit qu’il torturerait. Il fit un cercle de chantilly sur mon autre mamelon et l’engloutit immédiatement en aspirant au passage mon téton.
Je me cambrai, relevant les hanches afin de trouver une friction qui ne vint pas. Une chaleur commençait sérieusement à se former dans mon ventre. Je penchai ma tête en arrière et laissai sortir un gémissement de ma gorge. Sa bouche sur mes seins était un délicieux supplice. Il continua à lécher et aspirer mon téton puis stoppa. Je gémis de frustration.
- Et maintenant ? Où vais-je te goûter ?
Sa voix était rauque.
Sa main se dirigeait dangereusement vers mon intimité. Oh non il n’allait quand même pas en mettre là ? Oh oui je voulais qu’il en mette là et qu’il pose enfin sa bouche là où j’avais besoin de lui. L’anticipation allait me tuer.
Il fit glisser ma culotte et me la retira puis écarta mes jambes et se plaça à genoux entre elles. Il glissa ensuite un doigt sur ma fente.
- Tu es déjà toute mouillée Anna.
Sa voix était douce et chaude maintenant, comme une caresse. Il retira son doigt, me montrant mon humidité puis mit de la chantilly sur mon nombril.
Je soupirai de frustration.
Il lécha la crème délicatement puis déposa des baisers le long de mon ventre en remontant vers mes seins. Son pouce retourna sur mon point sensible et décrivit de petits cercles.
Quand il saisit un de mes tétons entre ses dents, je me mis à haleter. Il remonta ensuite jusqu’à ma bouche et nos langues se rencontrèrent puis s’affrontèrent. Mes ongles étaient plantés dans son dos et devaient déjà former de jolies lunes.
- Arrête de jouer Ephraem et prends-moi.
Je rougis face à ce que je venais de dire.
- Ce que tu n’as pas compris c’est que c’est moi qui décide Anna.
- S’il te plait… tu décides.
- Oui et ma décision n’a pas encore été prise. Est-ce que je vais te donner du plaisir avec mes doigts, avec ma bouche ou avec ma queue ?
-Oh !
- Anna ? Tu n’as plus rien à me dire ? S’amusa-t-il de mon air hébété. En fait je vais peut-être utiliser les trois. C’est un choix trop compliqué.
Je me jetai sur sa bouche et plaquai mes hanches contre son entrejambe. Mon corps s’embrasait rien qu’à l’évocation de ce qu’il avait prévu de me faire.
- Doucement ma belle, dit-il en me laissant retomber sur le matelas et en posant son index sur mes lèvres, laisse-moi faire.
J’allais protester quand il attrapa un téton dans sa bouche et le mordilla doucement. Je soupirai de contentement. Il passa à l’autre téton puis l’une de ses mains se faufila entre mes jambes, son pouce trouva rapidement mon point sensible et se remit à faire de petits cercles. Je plongeai mes mains dans ses cheveux et levai mon bassin contre sa main. Il embrasait mon corps avec ses mains et sa bouche et j’avais l’impression que j’allais bientôt imploser. Il fallait qu’il fasse quelque chose.
Je levai à nouveau mon bassin, allant à la rencontre de sa main afin de trouver plus de contact. Il avait décidé de me faire languir. La tension qui s’accumulait dans mon corps devenait de plus en plus intense.
- Ephraem...
-Mmm.
Je l’entendis grogner.
- J’adore te voir à ma merci, te voir te trémousser sous moi.
Il inséra un doigt en moi tout en laissant son pouce appuyé contre mon clitoris. Sa bouche s’affairait toujours à lécher, aspirer et mordiller mes seins.
Les sensations étaient trop fortes.
-Ephraem…je…je…il faut que…
Il fit alors aller et venir son doigt en moi et je lâchai prise. Un orgasme me parcourut, me laissant haletante entre ses mains expertes. Il picora mon visage et inonda ma bouche de baisers pendant que je reprenais ma respiration.
Puis il plaça sa tête entre mes jambes et embrassa mon point sensible. Les sensations ne tardèrent pas à ressurgir. Ephraem léchait et aspirait mon intimité. Ses deux mains verrouillaient ma taille, m’empêchant tout mouvement. Je serrai mes jambes contre sa tête et plantai mes ongles dans ses bras. Pour la deuxième fois je criai mon plaisir lorsque sa langue m’amena jusqu’à l’extase.
Ephraem embrassa mon ventre, puis mes seins et remonta vers ma bouche. Je glissai ma langue dans sa bouche et goûtai à nos saveurs mêlées.
- Tu es très belle quand tu as du plaisir.
- Ca ça m’étonnerait, répondis-je en souriant, ravie de constater que j’avais pu reprendre mon souffle.
- Il va falloir que l’on s’occupe de mon petit problème maintenant, dit-il en plaquant son érection contre moi.
J’éclatai de rire.
- Ca te fait rire ? Gronda-t-il.
Je me ressaisis.
- Ton problème n’en sera bientôt plus un, dis-je en saisissant son érection dans ma main.
Ephraem grogna. Sa voix était rauque et pleine de promesses. Je le caressai du bout jusqu’à la base et le sentis durcir un peu plus et frémir sous mes caresses. Il blottit sa tête dans le creux de mon cou tout en gémissant puis releva le visage et ses yeux croisèrent les miens. Il était affamé !
Il se dégagea et se laissa tomber à côté de moi puis m’attira à lui. Il avait plaqué ses deux mains sur mes fesses et je m’installai à califourchon sur lui. Sans quitter mon regard des yeux, il se faufila en moi et nos gémissements se confondirent. Ephraem bougea son bassin et me releva puis plongea à nouveau en moi d’un coup de rein profond. J’ondulai en rythme sur lui et me mordis les lèvres afin de retenir mes gémissements. Nos deux corps semblaient être faits l’un pour l’autre. Ephraem me comblait totalement et je n’allais pas tarder à me libérer. Ma respiration était fastidieuse et les gémissements de plaisir d’Ephraem ne cessaient de m’amener plus loin. Il changea finalement de rythme et je compris qu’il trouvait son plaisir.
- Allez, jouis pour moi ma petite tigresse.
Il n’eut qu’à susurrer ces quelques mots pour que mon orgasme éclate et que je m’enroule autour de lui. J’étais parcouru de vagues d’extase et ne sus bientôt plus où je me trouvais. Mon corps avait dû s’éparpiller en mille morceaux.
Quand je rouvris les yeux, je constatai qu’Ephraem m’observait, les yeux plein de désir. Il me maintenait toujours au dessus de lui, ses deux mains solidement ancrées sur mes hanches. Il me souleva et m’empala profondément sur lui plusieurs fois puis se raidit et je le sentis se relâcher en moi. Son visage en pleine jouissance était terriblement sexy, je me demandai s’il me voyait de la même façon quand je prenais mon plaisir moi aussi.
Lorsqu’il eut terminé, il déverrouilla son étreinte et je me lovai contre lui. J’avais l’impression d’être une poupée de chiffon et je n’avais jamais été aussi comblée par un homme.
- Pourquoi est-ce qu’on n’a pas fait ça plus tôt ? Lui demandai-je.
- Tout ce temps perdu qu’il va falloir rattraper !
Il sourit et j’effleurai les fossettes qui se formaient sur ses joues.
- J’ai toujours été attiré par toi Anna, mais je n’étais pas sûr de tes sentiments pour moi, tu étais tout le temps tellement en colère.
- Ca m’enrageait de savoir que j’éprouvais des sentiments pour toi mais qu’il ne se passerait jamais rien entre nous parce que tu étais mon supérieur et que tu n’en avais certainement rien à fiche d’une pauvre petite semi démone comme moi.
- Comment pourrai-je être indifférent à une telle beauté ? J’ai toujours été trop faible avec toi Anna. Tu as toujours tout obtenu de moi.
- Je m’en rends compte maintenant, je croyais que c’était simplement un lien particulier entre nous. J’avais beau te mettre hors de toi, tu réussissais tout le temps à maintenir ton calme.
- Je crois que c’est ton côté joueuse qui m’a plu et ton obstination.
- Et toi tu es vraiment trop sexy, ça devrait être interdit !
- C’est toi la plus belle. Mais tu peux aussi être une vraie teigne.
-Oh ! M’exclamai-je révoltée même si je savais parfaitement que c’était tout à fait vrai.
- Et toi tu aimes trop l’autorité et tout contrôler, ça en devient ridicule.
J’entendis un grondement et Ephraem me fit rouler sous lui.
- Ma main peut également devenir incontrôlable, ne l’oublie pas !
J’écarquillai les yeux de surprise. Il éclata de rire et me serra dans ses bras puis m’embrassa sur la bouche. Un petit baiser tendre.
~ °°° ~
Dès qu’Ephraem m’annonça que les lieux étaient sûrs, j’allai retrouver Jeremy. Il était seul dans son appartement depuis quatre jours maintenant. Quand il m’aperçut, ses yeux fatigués pétillèrent puis il me jeta un regard noir, me rappelant étrangement celui d’Ephraem quand il était en colère et il partit se réfugier dans sa chambre.
- Jeremy ? Est-ce que tu vas bien ? Tu as mal quelque part ? Est-ce que tu veux que je te prépare quelque chose à manger ?
Demandai-je du salon.
- Va-t-en !
J’avais envie de me précipiter à ses côtés et le bercer dans mes bras, je ne comprenais pas ce qu’il avait, est-ce que je l’avais effrayé ?
- Tu ne te souviens pas de moi ? Je suis venue te voir avant-hier.
Il ne répondit rien. Je toquai doucement à sa porte.
- Jeremy laisse moi entrer s’il te plait.
Je l’entendis pleurer. J’ouvris la porte de sa chambre et entrai. Il était allongé en boule sur son lit.
- Toi aussi tu m’as abandonné ! Lâcha-t-il.
Je me souvins alors que Gregorius m’avait capturée pendant son sommeil juste après que je lui avais dit que je ne le laisserai plus seul. Merde il avait vraiment de quoi me détester, je m’en voulais de lui avoir fait cette promesse sans pouvoir la respecter.
- Je t’assure que j’avais vraiment envie de rester avec toi, mais un monsieur m’en a empêché. Un monsieur vraiment méchant.
Jeremy se décida enfin à sortir sa tête de sous son coussin et me regarda d’un air inquiet. Je m’assis au bord de son lit.
- Le monsieur qui vient me rendre visite des fois le soir ? Demanda-t-il d’une voix fébrile. Il me demande de faire des choses que je ne veux pas faire. Il veut que je fasse du mal à papa. Je crois que c’est lui qui a fait du mal à madame Jahan.
- Merde ! Tu as vu Gregorius ? Oh pardon, je n’aurais pas dû dire de gros mot devant toi, ajoutai-je rapidement quand je vis sa petite moue réprobatrice. Tu n’es pas ordinaire comme petit garçon, est-ce que tu le sais ?
Il s’approcha doucement de moi et vint se blottir contre moi, encerclant ma taille de ses petits bras. Je lui massai le dos et l’attirai sur mes genoux.
- Chut, calme-toi. Je vais prendre soin de toi Jeremy. Ne t’inquiète plus.
~ °°° ~
- Tu as quoi ? Entendis-je gronder dans mon téléphone.
- Du calme Ephraem. Ca ne sert à rien de crier comme ça.
- J’ai dû mal comprendre alors. Parce que si c’est ce que j’ai cru comprendre, tu es bonne pour avoir à nouveau un sérieux mal de fesses !
Je blêmis. Oh non ! Je ne pensais pas que ça allait le rendre autant furax, ça n’était pas du tout mon intention ! J’avais plutôt intérêt à le convaincre rapidement.
- Je n’ai enfreint aucune règle du clan alors détends un peu tes mains s’il te plait Ephraem.
Je l’entendis soupirer dans le téléphone.
- Les services sociaux ont retiré la garde de Jeremy à son père jusqu’à nouvel ordre. Il était au courant que Mme Jahan était à l’hôpital mais il n’est pas rentré.
- Ca ne m’explique pas pourquoi Jeremy est avec toi en ce moment !
Je soupirai à mon tour.
- Ils suivaient son cas depuis la mort de sa femme. Ils suspectaient le père de mauvais traitement mais n’avaient aucune preuve.
- Et donc ?
- Laisse-moi t’expliquer Ephraem.
Il surgit alors devant moi. Mon téléphone m’en glissa des mains.
- Anna ? J’attends la suite de l’histoire…
Merde, c’était plus facile de l’affronter au téléphone. Il me dominait de toute sa hauteur et son regard perçant me perturbait. J’inspirai profondément et tentai de reprendre mes esprits.
- Je… ils… je connais la procédure. Ils vont le placer dans une famille d’accueil en attendant de voir s’ils enlèvent la garde de Jeremy à son père ou s’ils mettent en place un suivi.
- Ah ouais tu connais la procédure ? Et ça te donne le droit de kidnapper un garçon de cinq ans ? Gronda-t-il.
- Non ! Ce n’est pas ça ! Techniquement, c’est juste que je n’ai pas encore tous les papiers en règle.
- Où est-ce qu’il est ?
- Laisse le tranquille, tu vas l’effrayer si tu continues à crier comme ça.
- Et comment ça se fait que tu es dans cette maison ? Tu es entrée par effraction ?
Merde, merde, merde c’était de pire en pire !
- Non ! Elle… elle est à moi.
- Tu possèdes une maison ?
- Oui.
Je m’assis, cette conversation allait être longue et éprouvante. Ephraem faisait les cent pas en me jetant des regards noirs, il était à la limite de sa patience et ça n’était vraiment pas bon signe.
- Quand j’ai eu la protection de Jeremy, je me suis immédiatement attachée à lui. Il est tellement innocent. J’ai accepté de le rendre plus fort et de l’aider à développer des émotions afin qu’il puisse survivre à la vie qu’il avait. Mais je l’ai aimais comme un fils dès le début. J’aime ce que je suis devenue. J’ai enfin pu mettre un mot sur la noirceur qui me rongeait depuis mon enfance. Et puis je t’ai rencontré. Mais depuis que j’ai rencontré Jeremy, j’ai su que je voulais reprendre une vie plus humaine et l’emmener avec moi pour prendre soin de lui. Il a besoin de moi et il a confiance en moi. J’ai de l’argent de côté, un boulot, une maison. J’ai fait la demande pour avoir la garde de Jeremy en attendant que le tribunal prenne une décision.
- Tu as un boulot ? Tu veux dire qu’ils savent ce que tu fais ?
- Non, pas ça. Je suis famille d’accueil. Une amie de lycée est devenue assistante sociale et elle m’a dit que toutes les chances étaient de mon côté pour que j’accueille Jeremy. Elle m’a autorisé officieusement à garder Jeremy ici en attendant que le juge rende le verdict officiel.
- Putain Anna ! J’ai vraiment cru que tu avais disjoncté et que tu avais kidnappé ce pauvre enfant.
Je soupirai de soulagement en le voyant venir s’asseoir à côté de moi.
- Ca veut dire que tu n’es plus fâché ?
- Oui, ça veut dire que je ne suis pas fâché. J’étais inquiet surtout. Tu as tendance à te mettre dans des situations pas possibles quand il s’agit de cet enfant.
- M’en parle pas ! Ephraem ?
- Oui ?
- Sur ma demande il y a marqué que Jeremy sera garder également par mon compagnon. Mais je peux modifier cette clause si tu ne le souhaites pas.
- Tu voudrais que je m’installe ici avec toi ?
- Oui.
- J’en ai très envie crois-moi. Mais j’ai des obligations, je suis chef de clan et puis Lucifer ne m’y autoriserait certainement pas.
Je sentis les larmes me monter aux yeux. Il refusait. Une boule se forma dans ma gorge tandis que je tentais de retenir mes larmes.
- Anna ! Je ne t’ai pas dit non, dit-il en plaçant un doigt sous mon menton pour me relever le visage et me regarder dans les yeux. Je veux passer tous mes jours auprès de toi. Je veux que tu deviennes ma compagne, ma femme. Je vais devoir me battre pour cela et convaincre Lucifer. Mais oui, je suis d’accord pour que tu m’inclues dans ta clause. J’aimerais beaucoup faire connaissance avec Jeremy. S’il faut que je renonce à mon rang pour toi, alors je le ferai. Ca fait des siècles que je suis chef de clan et je n’ai jamais été aussi heureux que depuis que je t’ai rencontré. Je t’aime et je ne veux jamais te quitter.
Mes larmes s’écoulèrent, mais c’était des larmes de joie.
- Ne pleure pas s’il te plait Anna, dit-il en me prenant dans ses bras.
- Je t’aime moi aussi Ephraem, plus que tu ne le penses. Je t’aime depuis le premier jour, depuis que j’ai atterri les fesses dans la boue par ta faute. Depuis que tu m’as initiée à ton monde. J’aime tout de toi, ton côté autoritaire comme ton côté protecteur.
Ephraem colla ses lèvres sur les miennes et nous nous embrassâmes fougueusement. Il me souleva et me remit sur mes pieds.
- Présente-moi Jeremy maintenant s’il te plait.
~ °°° ~
Je n’en revenais pas de ce qu’il venait de se passer. Nous étions des démons et j’avais l’impression de vivre un vrai conte de fée. Mon Ephraem démoniaque depuis presque un millénaire venait d’accepter de tout abandonner pour moi.
Il m’avait également dit qu’il m’aimait et qu’il voulait que je devienne sa femme. Et au plus je l’observais, au plus je me rendais compte que tout ce que je voulais c’était vivre auprès de lui.
Jeremy dormait quand nous étions entrés dans sa chambre mais le regard qu’Ephraem avait posé sur sa petite frimousse endormie était la plus belle chose à regarder. Il avait été émerveillé par ce petit être. Depuis combien de temps n’avait-il plus vu d’enfant ? Il s’était retenu mais Jeremy l’avait intrigué.
Alors que nous nous étions dirigéq vers notre chambre, Ephraem m’avait expliqué qu’il allait devoir rencontrer Lucifer afin de lui demander l’autorisation de se retirer. C’est alors qu’une idée germa dans ma tête. Ephraem, je te tiens !
Lorsque nous entrâmes dans notre chambre, je restai à l’entrée et observai Ephraem qui découvrait sa nouvelle chambre à coucher. Quand il remarqua que je ne l’avais pas suivi et qu’il se retourna vers moi, j’avais les bras croisés et j’imitais son regard menaçant. A mon tour de le taquiner.
- Tu as enfreins le règlement Ephraem ! Dis-je d’une voix grave.
Il me regarda d’un air intrigué, la bouche entrouverte. Il était arrivé au pied du lit king size.
- Tu as déserté ton poste et tu aides une fugitive, je ne le tolèrerai pas.
- Anna ! C’est toi qui… commença-t-il avec autorité.
- Je ne veux pas d’explications, répliquai-je sans détour en retenant difficilement mon sourire.
Ephraem me sonda longuement puis sourit et haussa un sourcil, j’avais toute son attention.
- Toutes mes excuses Anna, dit-il d’une toute petite voix quand il comprit que je jouais avec lui.
- J’avais prévu de te faire visiter ton bureau et te montrer ta nouvelle voiture dans le garage.
Ses yeux pétillèrent à l’idée d’avoir une nouvelle voiture ou un bureau rien que pour lui ici aussi.
- Mais nous allons devoir travailler à ta punition. Ca ne m’enchante pas Ephraem.
Un grondement monta dans sa gorge, mon petit numéro faisait l’effet escompté au vu de la bosse qui se formait dans son pantalon. Je m’avançai jusqu’à être juste devant lui. Je me relevai sur la pointe des pieds et capturai ses lèvres dans un court baiser. Ephraem gémit. Lorsque je vis qu’il se baissait pour aller s’installer sur le lit, je claquai ma main sur ses fesses.
Ouah ! Ca faisait un mal de chien ! Ephraem se redressa non sans lâcher un grondement et me lancer un regard provocateur.
- C’est moi qui décide Ephraem ! Et j’ai décidé de te prendre dans ma bouche, ici, dis-je d’un ton déterminé.
Je me laissai tomber à genoux et l’observai. Son regard était devenu avide et il resta immobile, dans l’attente. Bon point !
J’ouvris la fermeture éclair puis baissai son pantalon et son boxer pour libérer son érection.
Je m’humectai les lèvres puis je saisis son bout entre mes lèvres. Il serra les poings tandis que j’allais et venais autour de sa longueur. Je le vis tenter de poser ses mains dans mes cheveux mais il stoppa net quand il constata que je ralentissais mes mouvements s’il me touchait. Je voulais qu’il lâche prise, qu’il s’abandonne totalement à moi. Mes mains verrouillaient ses hanches et ses poings se relâchaient puis se resserraient au fur et à mesure que la tension envahissait son corps. Il rejeta la tête en arrière lorsque qu’une de mes mains alla titiller ses bourses et j’entendis un gémissement étouffé monter dans sa gorge.
- Putain Anna, tu veux ma mort ? Pourquoi est-ce que tu ne veux pas que je te touche ?
Je me retirai et oscillai la tête d’un côté à l’autre.
- Je veux que tu me laisses prendre soin de toi. Fais-moi confiance s’il te plait.
Cette fois il grogna vraiment mais resta immobile. Je le capturai à nouveau dans ma bouche et passa ma langue sur son bout. Son torse ne tarda pas à se gonfler puis se relâcher à un rythme effréné. Ses gémissements ne laissèrent pas de doute sur le plaisir qu’il prenait à mes caresses. Il baissa la tête puis ouvrit les yeux et me fixa. Ses yeux chocolat étaient éclatants. Je fis des mouvements profonds, ne laissant de côté aucune parcelle de sa longueur et m’appliquant à titiller son bout avec ma langue. Une de mes mains caressait puis pressait ses bourses tandis que l’autre effleurait ses fesses.
Ephraem ne me quittait pas des yeux. Il haletait et gémissait de contentement.
- Arrête maintenant ou je vais jouir.
J’avais envie d’entendre cette voix rauque et haletante tous les jours. Il était si proche, je ne risquais pas de m’arrêter maintenant. Un dernier coup de langue sur son frein puis Ephraem se libéra en moi. Il rejeta à nouveau sa tête en arrière et cria tandis que j’avalais tout de lui.
Je lui remis son boxer et remontant tant bien que mal son pantalon. Il m’observa, le regard rassasié, un sourire aux lèvres. Puis il me prit dans ses bras et nous entraîna dans le lit.
- Ma petite tigresse ! Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ? Je n’arrête pas de me le demander !
~ °°° ~
Lorsqu’Ephraem me rejoignit quelques heures plus tard, il avait l’air épuisé. Son entrevue avec Lucifer en personne avait due être éprouvante. Je fus quant à moi soulagée de le voir revenir. J’avais eu peur que Lucifer ne refuse ou pire, qu’il décide de le tuer.
J’étais assise dans le jardin. Il y avait une table et quelques chaises sur une grande terrasse. Jeremy jouait dans un tas de sable. Le gros monticule qu’il construisait devait être un château fort car il promenait des chevaliers autour.
Ephraem m’embrassa tendrement sur le front puis s’affala sur une chaise en face de moi.
- C’est bon, tout est arrangé.
C’est à ce moment que je remarquai que j’avais retenu mon souffle depuis que je l’avais aperçu. Je repris ma respiration et saisis sa main.
- Il me laisse partir mais en échange il a levé notre immortalité et nos pouvoirs vont s’affaiblir. Nous serons bientôt que de simples humains. Mais si nous ne nous faisons pas renverser par un bus, nous aurons une longue vie devant nous.
- Je ne demande rien de plus Ephraem.
- En fait Lucifer m’a dit qu’il savait depuis longtemps que tu serais celle qui m’enlèverait à lui. Quand toi et ton frère êtes nés, il a su que Vlen ferait un bon guerrier et que toi tu serais amenée à devenir ma compagne. Il était tout de même fâché que tu te sois enfuie sans me demander l’autorisation avant. Il te trouve un peu trop téméraire et il m’a dit qu’il était ravi que tu ne sois plus sous ses ordres.
Nous éclatâmes de rire. Lucifer exaspéré par mon comportement !
- Il est en train de former Tecla, elle va devenir démone supérieure et va prendre ma relève.
- Oh diable ! Je suis contente de ne pas être là pour voir ça.
- Tecla aurait perdu patience et t’aurait transformée en charpie !
- Malek ! Ca veut dire que je ne le reverrai plus ? Et Vlen ?
- Non. Je suis sûr qu’ils passeront nous voir quand ils seront en mission dans le coin. Sinon on ira nous même les voir. Tu as bien réussi à me trouver quand tu étais encore humaine.
Je me levai et allai m’asseoir sur ses genoux. Jeremy nous observa en souriant puis retourna à ses chevaux.
- Regarde ce que j’ai fait Ephème ! Le château du méchant démon est tout détruit. Et toi et Anna vous avez combattu le méchant Guérorus et il est mort ! Mais y a un dragon qui arrive maintenant.
Ephraem sourit et alla le rejoindre.
~ °° THE END °° ~
A brûler la vie par les deux bouts, on fini par se couper les ailes. Le père de Jeremy est décédé d’une overdose deux mois plus tard. J’ai toujours la garde de Jeremy et j’ai fait la demande d’adoption. Il m’a appelé maman pour la première fois hier. Mais il appelle toujours Ephraem « Ephème », un jour ça viendra peut-être aussi pour lui, ils s’apprécient énormément, je suis même quelque fois un peu jalouse de leur complicité. Je suis enceinte de cinq semaines et Ephraem et moi nous marions dans quatre mois. Vlen, Malek et ma mère sont invités.
Ephraem a voulu inviter Tecla mais je lui ai répondu que c’était elle ou moi. Apparemment, à l’éclat de rire qui a suivi, c’était une taquinerie.
Je ne regrette aucun de mes choix. Ephraem est l’homme de ma vie.
Re: Into The Flames - by Sendreen (Concours 6)
Ah ouais, t'a pas fait dans le plus simple je me calerai bien comme il faut pour te lire!
Re: Into The Flames - by Sendreen (Concours 6)
Mamamia !
Quelle histoire !
Je suis encore sous le charme.
Vraiment un véritable talent pour emporter ton lecteur.
Une chose est sûre je relis les OS la semaine prochaine.
Quelle histoire !
Je suis encore sous le charme.
Vraiment un véritable talent pour emporter ton lecteur.
Une chose est sûre je relis les OS la semaine prochaine.
Martyn- Admin Dans un monde où Eric serait une réalité
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Localisation : Toujours en plein rêve !
Re: Into The Flames - by Sendreen (Concours 6)
Comment ça lulu j'ai pas fait dans le plus simple? Tu veux dire que je me suis un peu laissée aller sur la longueur de mon OS? Je savais bien que ça n'allait pas être discret, surtout que j'ai pas eu le choix de le mettre en 3 posts
Mais je vois que Martyn t'es déjà allée jusqu'au bout! Merci pour ton commentaire.
Mais je vois que Martyn t'es déjà allée jusqu'au bout! Merci pour ton commentaire.
Re: Into The Flames - by Sendreen (Concours 6)
ah oui et j'ai hâte de le relire.
Martyn- Admin Dans un monde où Eric serait une réalité
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Localisation : Toujours en plein rêve !
Re: Into The Flames - by Sendreen (Concours 6)
Heuuuuuuuuuuuuuuuuu c'est de la bombeeeee !!!!!!!!!!!!!!
Comment je vais faire pour choisir une fois que j'aurais lus l'OS de Pap's !!!!
Tu veux ma mort c'est une tuerieeeeeee !!!!!!!!!!!!
j'adoooooooooooooooreeeeeeeeeeee !!!!!!!!!
Comment je vais faire pour choisir une fois que j'aurais lus l'OS de Pap's !!!!
Tu veux ma mort c'est une tuerieeeeeee !!!!!!!!!!!!
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Fée Morgane- Eric Northman pénètre mes rêves
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Re: Into The Flames - by Sendreen (Concours 6)
sandrine je te reconais bien là et tu sais que nous avons souvent les même goût je dis donc bravo
sarinette- Rencontre Stiles
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Re: Into The Flames - by Sendreen (Concours 6)
Fifty ... rien que ça ...
Et bien non d'un petit belzé en sting , j'ai A.DO.R.é !!!
J'ai pas voulu lire ton O.S hier car je savais que t'avais toi aussi fait dans la longueur ...
Je suis vraiment conquise par ton histoire ma béta , c'était fascinant , tu as le don d'emporter ceux qui te lisent dans ton univers , c'est le véritable talent d'un bon auteur , faire oublier tout pour " dévorer " les lignes . L'histoire est originale , la lecture fluide et le lemon à tomber par terre !
je dirais juste ...
Une autre !!! Une autre !!!
Et bien non d'un petit belzé en sting , j'ai A.DO.R.é !!!
J'ai pas voulu lire ton O.S hier car je savais que t'avais toi aussi fait dans la longueur ...
Je suis vraiment conquise par ton histoire ma béta , c'était fascinant , tu as le don d'emporter ceux qui te lisent dans ton univers , c'est le véritable talent d'un bon auteur , faire oublier tout pour " dévorer " les lignes . L'histoire est originale , la lecture fluide et le lemon à tomber par terre !
je dirais juste ...
Une autre !!! Une autre !!!
Pap's*- attaque Voldemort
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Date d'inscription : 04/01/2011
Age : 50
Localisation : Dans la play-room d'Edward ...
Re: Into The Flames - by Sendreen (Concours 6)
Merci ELidie, contente que ça t'aie plu.
Merci Sarah, oui c'est vrai qu'en général on lit les même trucs.
Et merci pap's, oui je sais mon OS est un poil long , merci pour ton commentaire.
Je suis contente et rassurée de voir vos réactions, j'hésitais un peu avec la scène où Ephraem punit Anna, j'avais envie de l'écrire et après j'osais plus la poster . Mais véro m'a certifié 15 fois qu'elle était bien alors je l'ai mise.
Merci Sarah, oui c'est vrai qu'en général on lit les même trucs.
Et merci pap's, oui je sais mon OS est un poil long , merci pour ton commentaire.
Je suis contente et rassurée de voir vos réactions, j'hésitais un peu avec la scène où Ephraem punit Anna, j'avais envie de l'écrire et après j'osais plus la poster . Mais véro m'a certifié 15 fois qu'elle était bien alors je l'ai mise.
Re: Into The Flames - by Sendreen (Concours 6)
Je trouve que tu as bien fait de laisser cette scène. Je trouve que ça va avec le personnage. ça donne de l'ampleur à ton histoire.
Moi j'ai adoré et je suis tout à fait d'accord avec Pap's "tu as le don d'emporter ceux qui te lisent dans ton univers , c'est le véritable talent d'un bon auteur , faire oublier tout pour " dévorer " les lignes"
Moi j'ai adoré et je suis tout à fait d'accord avec Pap's "tu as le don d'emporter ceux qui te lisent dans ton univers , c'est le véritable talent d'un bon auteur , faire oublier tout pour " dévorer " les lignes"
Martyn- Admin Dans un monde où Eric serait une réalité
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Date d'inscription : 03/01/2011
Age : 57
Localisation : Toujours en plein rêve !
Re: Into The Flames - by Sendreen (Concours 6)
tu sais ce que j'en pense lol vu que je t'ai harcelé pour avoir les suites dès que tu les avais écrites... une pure merveille tout simplement
ps: sympa le titre bon ok c'est toi qui a inspiré le mien aussi
ps: sympa le titre bon ok c'est toi qui a inspiré le mien aussi
vero- Admin passe ces nuits avec Le pack de 8
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Date d'inscription : 11/12/2010
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Re: Into The Flames - by Sendreen (Concours 6)
Je ne sais pas trop quoi dire..............................................CA DECHIREUUUUUUUUUUUUUUUUUUU!!!!!!!!! j'aime ta façon d'écrire et tu le sais, je suis rester scotcher de la première ligne à la dernière et j'espère bien que la suite arrivera bientôt!
les votes vont être dure je crois!
Bravo Sandrine, je ne sais pas trop quoi dire de plus
les votes vont être dure je crois!
Bravo Sandrine, je ne sais pas trop quoi dire de plus
Re: Into The Flames - by Sendreen (Concours 6)
whaou ton OS est une petit (jeu de mot) merveille
bravo
bravo
appaloosa- rendez-vous avec Eric
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Date d'inscription : 03/01/2011
Age : 34
Localisation : bordeaux
Re: Into The Flames - by Sendreen (Concours 6)
Oui le titre, Véro tu m'avais suggéré dans les flammes, merci il est bien ce titre. Ouais moi je t'avais dit la femme en bleue. Mais la robe bleue c'est mieux
Merci lulu pour ton com, contente que ça t'aie plu. Par contre j'ai pas vraiment prévu de suite, étant donné la longueur qu'il fait déjà. A un moment j'avais pensé à faire un pov Ephraem mais bon, je sais pas.
Appaloosa, joli jeu de mot.
Merci lulu pour ton com, contente que ça t'aie plu. Par contre j'ai pas vraiment prévu de suite, étant donné la longueur qu'il fait déjà. A un moment j'avais pensé à faire un pov Ephraem mais bon, je sais pas.
Appaloosa, joli jeu de mot.
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