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Conseils d'écriture

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Message par Sendreen Sam 24 Mar - 11:35

Observation de John Brunner sur l'écriture du roman (condensé par Raymond Milési, puis par fanfic.fr)
La matière brute de la fiction, ce sont les gens.
L'essence de l'histoire, c'est le changement.
Savoir répondre à cette question : « est-ce que chacune des pages que j'ai écrites dit, ni plus ni moins, ce que je veux dire au lecteur ? »
Les trois types d'intrigues :
* Un garçon rencontre une fille : problèmes émotionnels rencontrés avec quelqu'un d'autre.
* Le Petit Tailleur : Le héros découvre quelque chose en lui, dont il était inconscient.
* L'homme apprend la leçon : Conséquence de circonstances extérieures (incontrôlables ?)
Les trois principaux modes narratifs :
* L'auteur omniscient : il admet qu'il écrit de la fiction, le rappelle au lecteur, entre et sort dans l'esprit de tous ses personnages. Très exploité au XIXème siècle, mais difficile et délicat.
* La première personne : plus aisé, on peut y mêler subjectif et objectif, mais assez limitatif. Variation : le roman épistolaire.
* La troisième personne : avec un personnage « point de vue ». Un seul et unique par « passage » concerné. Ce procédé permet de rendre claire une structure complexe.
Les trois formes d'un roman :
* Roman séquentiel : ordre chronologique (en gros) jusqu'à l'apogée qui résout l'histoire.
* Roman récursif : un événement domine tout le livre, et la progression provient de son incessante réévaluation, jusqu'à ce que tout devienne clair.
* Roman picaresque : le personnage (ou un groupe) se meut constamment d'une situation indépendante à une autre.
Intéresser le lecteur :
* comment ne pas y arriver ? Par le style. En fiction, l'art ne peut exister isolé du métier.
* Un danger courant : l'effort de l'auteur ne doit pas « se voir », sinon le lecteur en conclura qu'on cherche à lui en mettre plein la vue et il laissera tomber. Cela se travaille sur la longueur.
* Comment y arriver ? Par l'émotion. Usez de tous les sens, internes ou externes, le lecteur s'y retrouvera. Variez le vocabulaire, soyez précis, pensez à tous les sentiments possibles à chaque instant. Les événements sont perçus dans les émotions des observateurs. Privilégier le côté « humain », les faiblesses des personnages ; c'est cela qui TOUCHE.

Le scénario
« Dans la « mécanique » d'un « bon » scénario, l'action, l'émotion et la « réflexion » constituent les trois piliers de votre histoire et doivent intervenir à tour de rôle. Ce n'est cependant pas un credo pur et dur. Les trois éléments doivent constamment s'imbriquer : action et émotion sont les moteurs qui permettent d'induire l'information et de susciter la réflexion. L'information et la « philosophie » (qui se dégage de toute fiction digne de ce nom) ne doivent donc pas être traitées en tant qu'objets narratifs spécifiques, mais plutôt s'insérer au fil de l'action, en émaner de la façon la moins didactique possible. » (Christian Vilà)
Faire intervenir au minimum trois camps, et non pas seulement deux (bien vs mal). Le scénario n'en sera que plus riche en péripéties. (Magali Ségura)
Claude Ecken : La gestion du rythme et du temps de l'action. Il y a le temps du calendrier, essentiel, à respecter. Il faut en traquer les erreurs dès que le plan est établi. Pour cela, relever chaque scène et en fixer sa durée. Lors de sauts de temps, il est parfois nécessaire de dire ce que font les personnages pendant ce temps. Eviter les temps morts non justifiés. Il y a également parfois des délais à respecter entre deux actions, pour des raisons matérielles, objectives ou subjectives. Au niveau du rythme, l'histoire doit progresser vers un point culminant où la tension est à son comble, où toutes les questions posées trouvent une réponse, c'est le climax. Après cela, la conclusion est rapidement menée. La succession d'événements menant du point de départ au climax permet de trouver le fil conducteur qu'il faut suivre pour dérouler le récit. Le thème et l'intrigue doivent suivre chacun une progression dramatique identique. Pour résoudre les problèmes de rythme dans un texte, il s'agit donc de chercher le climax, chercher le fil conducteur et chercher la progression de l'intrigue et celle du thème s'il y a lieu, vérifier si elle est continue (ou si les deux coïncident).
Reconstruction du déroulement du récit : partir du climax et construire le scénario à partir de là. Chercher les temps forts, repérer les temps faibles. Dès cet instant, l'ordre des scènes peut être modifié par ellipses, flash-back, imbrication...
Attention à l'essoufflement, prévoir des pauses entre les scènes fortes, en prenant leur contre-pied : humour dans les scènes à suspens, par exemple.

Le début
Fuir les explications initiales. Les débuts « in medias res » seront préférés. Dans un roman de fantasy, éviter de plaquer le contexte géopolitique en introduction, il sera préférable de le distiller au fur et à mesure du récit. (Stéphane Marsan)
Selon Raymond Milési, souvent, le « vrai » début est à chercher dans le texte, parfois très loin de votre début initial : dès qu'il est trouvé, il faut alors rayer impitoyablement tout ce qui a été écrit avant.

La description
La description doit s'insérer parfaitement dans l'histoire.
Proscrire les lourdeurs : verbes être et avoir, allitérations en « an », participes présents, adverbes en « ment », plus que parfait... Utiliser un vocabulaire précis, bannir les indéfinis. Attention à la sonorité des phrases, il est parfois bon de se relire à voix haute pour écouter la musicalité du texte. Un texte doit « couler » à la lecture. (Christian Vilà, Raymond Milési)
Le décor est un personnage : il participe à l'action. Privilégier de ce fait les verbes d'action aux verbes statiques (ex : De longs cheveux blonds dégringolaient sur son dos au lieu de elle avait de longs cheveux blonds). (Raymond Milési)

La bataille
Plus la bataille est inégale, plus elle a des chances d'accrocher. Le héros doit à un moment donné sembler sur le point d'échouer : le renversement de situation n'en sera que plus spectaculaire. (Magali Ségura)
Lors d'un duel, il est bon de détailler, à l'aide d'une scène minimum, les coups d'épées (feintes, esquives, touches...). (Magali Ségura)
Comme dans la description, les cinq sens doivent être présents durant la bataille. Ne jamais oublier l'odeur. (Mathieu Gaborit)

Le style
Trouver son registre : savoir à qui on s'adresse. Enfants, adultes... le vocabulaire ne sera pas le même. (Raymond Milési)
Il ne faut jamais privilégier le style, mais au contraire le mettre au service de l'histoire. Plus qu'un « style » spécifique, il vaut mieux posséder une « patte ». (Christian Vilà)

Les personnages
Soigner ses méchants. Ils ne doivent pas être caricaturaux. On privilégiera les méchants « attachants ». Le méchant doit avoir des objectifs précis. (Philippe Pastor, Christian Vilà)
Travailler la façon de parler des personnages : tous ne doivent pas parler de la même façon. Certains auront un registre plus vulgaire, d'autres au contraire un registre précieux. Les tics de langage sont également la bienvenue. (Christian Vilà, Xavier Mauméjean, Mathieu Gaborit)
Veiller à ce qu'ils restent conformes à eux-mêmes durant tout le texte. (Raymond Milési)
Le dialogue capte l'attention du lecteur : plus il y en a, plus il accroche. (Raymond Milési)
Eviter de mettre trop de soi dans un seul personnage. Les autres perdraient aussitôt de leur consistance. (Raymond Milési)
Les archétypes sont toujours très porteurs, ils ne sont donc pas à proscrire, mais à utiliser avec précaution. L'archétype est proche du stéréotype, il faut donc se le réapproprier et ne le faire ni trop bon, ni trop méchant. Il doit également posséder des faiblesses. (Raymond Milési)
Ne pas choisir le nom au hasard, mais plutôt lui donner de la « substance ». (Raymond Milési)

Le portrait (par Raymond Milési)
Le but du portrait est triple :
* Faire croire au personnage : souci de réalisme et de cohérence
* Faire comprendre les actions, les motivations, la situation actuelle.
* Emouvoir le lecteur. Qu'il aime, craigne, déteste... le personnage.
Dans le portrait doit s'inscrire le nom, l'habitat et la façon d'entrer en scène.
Le portrait peut se décliner sous forme de description, mais aussi par les paroles, les pensées, les actions du personnage.
A éviter :
* Démarrer sans un minimum d'indication (sauf si c'est voulu !). Le lecteur se fait une image d'emblée du personnage. Il ne doit pas s'imaginer que le personnage est petit et chauve quand celui-ci est en réalité grand et chevelu. Ces informations doivent donc apparaître aussi vite que possible.
* Démarrer par un grand portrait, précisant tout d'emblée.
* Négliger les formes autres que la description/paragraphe.
* Trop détailler le portrait d'un comparse momentané.
Procédés efficaces :
* Sélectionner des traits physiques qui annoncent un trait moral ou social.
* Un détail fait comprendre une vérité plus générale. Et c'est concret.
* Etablir des contrastes. Soit dans un même personnage, soit entre deux.
* Montrer ce qui est atypique (au milieu de ce qui est commun).
Conclusion : « Le portrait est physique, psychologique et social. Ces éléments ne sont pas isolés : ils renvoient l'un à l'autre. L'approche du portrait résulte d'un choix préalable, en fonction de l'importance du personnage, des options prises pour l'ensemble du texte, et du caractère personnel de l'auteur. »
Le portrait fait partie de l'action.

Le point de vue
Ne pas changer de point de vue dans une même phrase. Savoir avant même de commencer l'histoire si on va utiliser un point de vue alterné ou au contraire un point de vue fixe. (Me souviens plus qui a dit ça... lol)

La chute
Tous les écrivains le disent : le début et la chute sont les deux moteurs d'un bon texte. Ils doivent donc être particulièrement soignés.
A bannir absolument : les « Il se réveilla : tout ceci n'était qu'un rêve ». (A peu près tout le monde)
Quand c'est fini, c'est fini : pas de phrases de « prolongation ». Intérêt fréquent à boucler un texte « en cercle » : reprise (différente) de la situation initiale. (Raymond Milési)

Conclusion (par Raymond Milési)
« Personne ne regrettera toutes les bonnes pages que j'ai coupées. »

source: http://www.fanfic-fr.net/modules.php?name=Sections&op=viewarticle&artid=1&page=2
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Message par Sendreen Dim 8 Sep - 12:14

Voilà un article d'un écrivain qui a connu la galère, qui a une vraie passion et qui apporte des conseils très instructifs.

Quelques conseils aux écrivains en herbe par Bernard Werber (Les Fourmis...)

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1. - Le désir
Ecrire? Au commencement est le désir. Se demander pourquoi on a envie d'écrire. Si c'est pour faire une psychanalyse par écrit (et donc économiser 25 ans et 100 000 euros) mieux vaut renoncer. Si c'est pour gagner de l'argent ou avoir de la gloire, ou passer à la télévision ou épater sa maman, renoncer. La seule motivation honorable me semble être: parce que l'acte d'écrire, de fabriquer un monde, de faire vivre des personnages est déjà une nécessité et un plaisir en soi  (on peut aussi admettre comme motivation: épater une fille dont on est amoureux).

2. - Les handicaps
Le principal problème de l'écriture, c'est que c'est un acte solitaire absolu. On est seul avec sa feuille et soi même. Si on a rien à dire aux autres ni à se dire à soi même, l'écriture ne va que vous faire mesurer ce vide intérieur. Désolé. Il n'y a pas d'acte qui ne soit pas avec des contreparties. Si vous devenez écrivain professionnel «sérieux » préparez vous à passer au moins 5 heures par jour enfermé seul devant un ordinateur, une machine à écrire ou un calepin. Vous en sentez-vous capable?

3. - Un artisanat
On dit que pour réussir il faut trois choses: le talent, le travail et la chance. Mais que deux suffisent. Talent plus travail, on n'a pas besoin de chance. Talent plus chance, on n'a pas besoin de travail. Travail plus chance, on a pas besoin de talent. Vu qu'on ne peut pas agir sur la chance, mieux vaut donc le talent et le travail.
Comment savoir si on a le talent...? En général les gens qui ont le talent d'écrire ont déjà pris l'habitude de raconter des histoires à leur entourage. Ils prennent plaisir à relater des événements vécus ou lus, et naturellement on a envie de les écouter. Ce n'est pas obligatoire mais c'est un premier signe. Souvent les gens qui racontent bien les blagues finissent par comprendre les mécanismes d'avancée d'une intrigue et d'une chute. La blague est l'haïku du roman. D'ailleurs tout bon roman doit pouvoir se résumer à une blague.

4. Lire
On doit lire le genre de livres qu'on a envie d'écrire. Ne serait-ce que pour savoir ce que les autres auteurs, confrontés aux mêmes problèmes, ont fait. On doit aussi lire les livres des genres qu'on n'aime pas forcément ne serait ce que pour savoir ce qu'on ne veut pas faire.

5. Se trouver un maître d'écriture
Se trouver un maître ne veut pas dire copier, ni plagier. Cela veut dire être dans l'esprit, la liberté, la manière de développer les histoires de tel ou tel. Il n'y a pas de contradictions avec la loi un peu plus bas sur l'originalité. Lire peut vous permettre de décomposer les structures comme si on démontait un moteur de voiture Mazeratti pour voir comment c'est fait. Cela ne vous empêche pas de construire autrement une Lamborgini.

6. Accepter le statut d'artisan
Ecrire est un artisanat. Il faut avoir le goût à ça, puis l'entretenir régulièrement. Pas de bon écrivain sans rythme de travail régulier. Même si c'est une fois par semaine. Ensuite on est tout le temps à l'école. Chaque livre va nous enseigner un petit truc nouveau dans la manière de faire les dialogues, le découpage, de poser vite un personnage, de créer un effet de suspense. C'est ça l'artisanat. Surtout ne vous laissez pas impressionner par les passages des écrivains à la télévision ou les interviews de ces écrivains... Ce ne sont que des attitudes. Le vrai artisanat ne peut pas être montré là-bas. Et n'oubliez pas que ce n'est pas parce qu'un auteur passe bien à la télé ou est beau ou souriant que c'est un bon artisan. C'est juste un bon type qui passe à la télé dans le rôle d'écrivain. En général plus ils sont sérieux, plus ils impressionnent. La seule manière de savoir ce que vaut un écrivain est de le lire. La seule manière de savoir ou vous en êtes dans votre artisanat est de demander à vos lecteurs ce qu'ils pensent de vos livres.

7. L'inspiration
En fait, bien souvent, l'inspiration vient d'une résilience. On souffre dans sa vie donc on a besoin d'en parler par écrit pour prendre le monde à témoin. Par exemple quelqu'un vous a fait du mal; vous ne vous vengez pas par des actes, vous vous vengez par écrit en fabriquant une poupée à son effigie et en y plantant des aiguilles d'intrigue. A la fin le héros casse la figure à la poupée à l'effigie de votre adversaire. On dit que les gens heureux n'ont pas d'histoire. Je le crois. Si on est complètement heureux satisfait de tout ce qu'on a déjà pourquoi se lancer dans l'aventure hasardeuse de l'écriture ? A la limite je conçois qu'une fois qu'on est écrivain professionnel l'écriture devienne en soi une sorte de quête du graal, du livre parfait, mais là encore c'est une frustration à régler. Donc une souffrance. Oui dans l'écriture il y a forcément une vengeance contre quelque chose ou quelqu'un. Ou en tout cas un défi à relever.

8. - L'originalité
Un livre ou une histoire doit apporter quelque chose de nouveau. Si ce que vous faites est dans la prolongation de tel ou tel ou ressemble à tel ou tel ce n'est pas la peine de le faire. Tel ou tel l'a déjà fait. Il faut être le plus original possible dans la forme et dans le fond. L'histoire ne doit ressembler à rien de connu. Le style doit être neuf. Si on dérange des imprimeries et si on abat des arbres pour avoir de la pâte à papier, c'est qu'il faut avoir quelque chose à apporter en plus avec son manuscrit.

9. La fin
Si le lecteur découvre qui est l'assassin ou comment va se terminer le livre dès le début ou le milieu, vous n'avez pas rempli votre contrat envers lui. Du coup, pour être sûr d'avoir une fin surprenante, il vaut mieux commencer par écrire la fin puis le cheminement qui empêchera de la trouver.

10. - Surprendre
Il faut surprendre à la conclusion, mais il faut toujours avoir une envie de surprendre à chaque page. Il faut que le lecteur se dise à chaque fois «ah ça… je ne m'y attendais pas». Les romains inscrivaient à l'entrée des théâtres "Stupete Gentes" qu'on pourrait traduire «Peuple préparez vous à être surpris ». Surprendre son lecteur est une politesse.

11. Ne pas vouloir faire joli
Beaucoup de romanciers surtout en France, font du joli pour le joli. Ils enfilent les phrases tarabiscotées avec des mots de vocabulaire qu'il faut chercher dans le dictionnaire comme on enfile des perles pour faire un collier. Cela fait juste un tas de jolis phrases. Pas un livre. Ils feraient mieux d'être poètes. Au moins c'est plus clair. Toute scène doit avoir une raison d'être autre que décorative. Le public n'a pas (n'a plus?) la patience de lire des descriptions de paysages de plusieurs pages ou il ne se passe rien, ni des dialogues sans informations qui n'en finissent pas. La forme ne peut pas être une finalité, la forme soutien le fond. Il faut d'abord avoir une bonne histoire ensuite à l'intérieur on peut aménager des zones décoratives, mais sans abuser de la patience du lecteur.

12. Recommencer
Ne pas avoir peur de tout recommencer. En général le premier jet est imparfait. On a donc deux choix, soit le rafistoler comme une barque dont on répare les trous dans la coque avec des bouts de bois, soit en fabriquer une autre. Ne pas hésiter à choisir la deuxième solution. Même si l'informatique et le traitement de texte autorisent toujours des rafistolages. C'est un peu comme le "master mind". C'est parfois lorsqu'on a tout faux qu'on déduit le mieux comment faire juste. J'ai refait 120 fois "les fourmis" et franchement les premières versions n'étaient pas terribles.

13. Les lecteurs tests
Trouver des gens qui vous lisent et qui n'ont pas peur de vous dire la vérité. La plupart des gens auxquels vous donnerez votre manuscrit à lire se sentiront obligés de vous dire que c'est la 7ème merveille du monde. Cela ne coûte pas cher et ça n'engage pas ; Par contre dire à un auteur, "Ton début est trop long, et ta fin n'est pas vraissemblale" signifie souvent une fâcherie avec l'auteur. Pourtant ce sont ceux qui auront le courage de vous dire cela qui seront vos vrais aides. Et c'est à eux qu'il faudra donner en priorité vos manuscrits à lire pour avoir un avis. Vous pouvez aussi écouter les félicitations pour les scènes réussies. Mais ne soyez pas dupe. Mettez votre ego de coté. Fuyez les flatteurs qui ne sont pas capables d'expliquer pourquoi cela leur a plu.

14. Raconter à voix haute
Ne pas hésiter à raconter oralement votre histoire. Tant pis si vous prenez le risque de vous faire piquer l'idée. En le racontant oralement, vous sentez tout de suite si cela intéresse et vous vous obligez à être synthétique et efficace. Voir en direct ses lecteurs réagir à une histoire est très instructif.

15. Les personnages
Soigner les caractères des personnages principaux en faisant une fiche avec leur description physique, leur tics, leurs vêtements, leur passé, leur blessures, leurs ambitions. Prenez pour fabriquer un personnage des caractéristiques à vous ou a des amis proches. Bref, des êtres que vous connaissez un peu en profondeur. Il faut les rendre attachants et crédibles. Il faut que les gens puissent se dire "Ah oui, ce genre de personne cela me rappelle un tel". Qu'ils se reconnaissent en eux, c'est encore mieux.

16. L'adversité
Il faut que votre héros ait un problème à régler. Plus le problème est gros plus l'interêt du lecteur est fort. L'idéal est de donner des handicaps au héros de manière a ce qu'on se dise il n'y arrivera jamais. Exemple: l'enquêteur est aveugle et le tueur est non seulement le roi de la maffia mais en plus il a des talents de télépathie et c'est quelqu'un qui a beaucoup de chance. Plus le héros est maladroit plus le méchant est fort plus on est intéressé. Le système est: l'auteur met son héros dans des problèmes que le lecteur jugera insurmontables et l'auteur sauve à chaque fois in extremis son héros d'une manière que le lecteur n'avait pas prévu.

17. Alterner les formes
Les lecteurs ont souvent des journées fatigantes, ils lisent pour se détendre, donc il faut penser à ne pas les ennuyer. Pour cela, alterner les scènes d'actions et de dialogues. Mettre le maximum de coups de théâtre inattendus. Ne pas oublier que la lecture est un plaisir et que l'objectif n'est pas que le lecteur se dise que l'auteur est doué; il doit se dire "mais qu'est-ce qui va arriver à la scène suivante"?

18. Transmettre du savoir
La fonction des livres est aussi d'apprendre des choses. La forme est un élément, mais si après avoir lu un livre un lecteur sait quelque chose qui lui permettra de nourrir les conversations ou les dîner, c'est quand même un intérêt de la lecture.

19. Aller voir sur place
Un: s'informer. Deux: réfléchir. Trois: écrire. S'informer est indispensable. On ne parlera bien d'un lieu que si on y est allé pour faire des repérages. On ne parlera bien d'un métier que si on a discuté avec une personne qui la pratique. Évidemment on peut imaginer, mais le plus on se frottera au réel, le plus on découvrira de choses et on pourra raconter d'anecdotes vrais. Et le lecteur sent tout de suite ce qui est pur délire d'auteur et ce qui est une observation réelle.

20. Avoir une volonté d'être compris par tous
Souvent les critiques parisiens taxent les auteurs qui touchent tous les publics "d'auteurs populaires". Avec une connotation péjorative dans le mot populaire, sous entendu que si cela plaît au grand public c'est que ce n'est pas de la grande littérature. Victor Hugo se vantait d'être un auteur populaire, de même que Alexandre Dumas, Jules Verne et Flaubert. Mozart faisait de la musique populaire et s'en flattait. Tous les auteurs "non populaire" qui vivaient à la même époque ont été oubliés, qu'ils soient grand poètes, grands académiciens, grands écrivains de cours ou de salon. L'histoire les a balayés avec leurs jolies tournures de phrases et leur effets de manches. De même que tous les auteurs maudits qui revendiquaient comme un titre le fait de n'être compris que par un public restreint on en effet été effacés. Logique. Il est beaucoup plus difficile de plaire au large public qu'à un groupe de soit disant arbitres des élégances. Faire simple et clair réclame beaucoup plus de travail que de faire grandiloquent, incompréhensible, et rempli de sous entendus que l'auteur est le seul à connaître.

21. Se plaire à soi même
Pour plaire au lecteur il faut se mettre à sa place. Ecrire des livres qu'on aurait envie de lire si ce n'étaient pas les nôtres. Ne jamais se dire "j'écris cela, ça ne me plaît pas, mais ça leur plaira". On est soi-même la première personne qui doit s'amuser à lire le livre. Répétons-le: S'il n'y a pas de plaisir d'écriture, il ne peut pas y avoir de plaisir de lecture ensuite.

22. L'initiation des personnages
Une bonne histoire est aussi une initiation. Au début le héros dormait sur ses lauriers ou sa fainéantise. Une situation de crise va l'obliger à s'apercevoir qu'il est beaucoup plus que ce qu'il croit. Mettre les personnages en situation de danger pour les obliger à révéler leurs talents cachés. Et le lecteur en vivant dans la peau du personnage va faire la même expérience de transformation. Un bon livre est un livre qui transforme son lecteur en le faisant se prendre pour le héros.

23. Faire des plans
Quand vous avez un bon premier jet brut, essayez de trouver une manière de le découper de l'organiser pour qu'il soit rangeable dans des chapitres. En général on organise le livre en trois actes: Début. Milieu. Fin.
Début. Le début est en général le lieu de la scène d'exposition. On découvre où ça se passe. Quand ça se passe. Qui agit. Et le plus rapidement possible quelle est la problématique. L'idéal est de réduire au maximum le décollage du début, il faut que l'exposition soit la plus rapide possible pour que le lecteur n'attende pas avant d'être dans l'histoire.
Le milieu. Le milieu est souvent le ventre mou du livre. On prolonge la problématique, on en invente des secondaires, on gère la progression dramatique.
La fin c'est soit le coup de théâtre surprise, soit la grande explication de l'histoire cachée, soit l'apothéose.

24. Les portes ouvertes, portes fermées
Dans les scènes du début on ouvre des portes. Ce sont des problématiques: "qui a tué?", "vont-ils s'aimer?", et "qui est cette dame en noir qui surgit de temps en temps?". A la fin il faudra penser à toutes les refermer. "C'est le fils du paysan qui a tué", "ils vont s'aimer mais cela ne sera pas facile", et "la dame en noir c'est en fait le fils caché de la concierge déguisé en femme depuis son voyage au Brésil ou il a connu l'enfer et qui recherche l'identité de son vrai père" Bien vérifier qu'il n'y ait pas de portes ouvertes béantes (soudain on ne parle plus de la dame en noir) ni de portes fermées qui n'ont pas été ouvertes (soudain un personnage révèle qui il est, mais on n'en parlait pas au début).

25. L'envoi aux éditeurs
Investir dans la photocopieuse et envoyer son manuscrit à un maximum d'éditeurs. De préférence ceux qui ont des livres qui ressemblent dans leur genre au votre. Pas la peine d'envoyer de la science-fiction à un éditeur de poésie.

26. Les lettres de refus
Les éditeurs reçoivent une centaine de manuscrits par jour. Donc ils ont du mal à distinguer le bon grain de l'ivraie. Ils utilisent pour cela des lecteurs, soit des professeurs de français à la retraite, soit des étudiants, soit des amis qui aiment lire qui leur font ensuite des fiches. Ces gens sont souvent payés pour ce travail mais font aussi parfois cela par passion personnelle. Si les éditeurs vous répondent tous que cela ne leur plaît pas, ce n'est pas définitif. Essayez de savoir pourquoi en les appelant et refaites un manuscrit en tenant compte de leurs remarques. Ou s'il n'y a pas de remarque, refaites quand même un manuscrit en tenant compte de l'avis de vos lecteurs négatifs ou de votre propre évolution. Puis renvoyer, il y a quand même une part de chance en renvoyant au même éditeur vous pouvez finir par tomber sur quelqu'un qui vous comprenne et vous défende dans les comités de lecture (personnellement j'ai renvoyé mon manuscrit pendant 6 ans à tous les éditeurs et j'ai reçu trois lettres de refus de mon éditeur actuel). Le découragement fait partie du mode de sélection.

27. Ne pas faire d'édition à compte d'auteur
Si personne n'est prêt à payer pour votre manuscrit c'est peut être parce qu'il n'est pas bon. Cette hypothèse ne doit jamais être oubliée. Tout le monde n'a pas forcément de talent. Et ce n'est pas grave. A la limite tentez la musique. Par contre les éditeurs qui proposent de vous de payer pour vous éditer ne distribuent que peu ou pas votre livre. Vous allez juste vous retrouver avec un tas de bouquins dans votre chambre à distribuer à vos amis. Autant faire vous même vos tirages avec votre ordinateur.

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Message par Mânes Lun 9 Sep - 7:32

Je me permets de laisser un message ^^ car ce que tu nous as posté, ces conseils, sont vraiment pas mal.
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Message par Sendreen Lun 9 Sep - 7:41

Oui je trouve qu'il a de très bons conseils
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Message par Mânes Lun 9 Sep - 7:52

Je vais envoyer ça à un copain, certains points le concernent ^^
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Message par Chris Ackles Lun 9 Sep - 8:55

C'est vrai que certains conseils sont vraiment bons. ^^ ... Merci pour ce post Sendreen.
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